Lucarne Opposée
·11 février 2023
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·11 février 2023
Qu’importe la raison, nombreux sont les supporters qui exploitent de façon optimale l’architecture urbaine avoisinant les stades pour continuer à vivre leur passion. Tour du monde des « vues du toit » les plus créatives.
À Bizerte, deux cas de figure précis ont favorisé la présence de supporters sur le toit. Le premier est lié à la délocalisation des matchs du CA Bizertin à Menzel Abderrahmane au cours de la décennie écoulée, le temps de terminer les travaux de leur fief du stade du 15 octobre. Le stade de secours étant trop exigu pour accueillir à la fois supporters locaux et visiteurs, ces derniers (dans le cas où ils venaient en nombre, notamment les Tunisois du Club Africain et de l’Espérance de Tunis) devaient donc improviser un kop sur les toits avoisinants. Idem pour les locaux s’ils étaient trop nombreux pour tenir dans la seule tribune disponible.
Sur les terrasses avoisinant le stade de Menzel Abderrahmène : supporters du CAB avant CA Bizertin-US Tataouine (à gauche, source foot24TN), kop clubiste sur les toits « visiteur » pendant CAB-CA.
Le second, pendant la pandémie, et toujours dans l’impossibilité de jouer au 15 octobre, obligeait le CAB à jouer à huis-clos au stade municipal de Bizerte, le stade Ahmed Bsiri, entouré d’immeubles surplombant la pelouse et donc d’opportunités pour les Cabistes d’encourager leur club et de ne rien rater du match.
Supporters du CAB sur un toit d’immeuble surplombant le stade Bsiri, CAB-CSS, le 23 janvier 2021 (capture d’écran Wataniya 1)
En Tunisie, tous les moyens sont finalement bons pour assister à un match. Ainsi, le 20 décembre 2020, l’AS Rejiche accueille l’Olympique Béja à huis-clos, à El Mahdia. Cette délocalisation fait le plus grand bonheur d’une famille dont le balcon donne vue sur le stade et qui voit son dimanche après-midi égayé. Joie simple aussi, celle du starter-pack jambe dans le vide-café-fumigène pour ce supporter attentif à la fenêtre de son appartement près du stade annexe de Monastir avant USMO-EST (2021), (captures d’écran Wataniya 1). Joie simple enfin, celle d’un jeune supporter du Club Africain qui grimpe sur un mur surplombant le stade de Tataouine avant US Tataouine-Club Africain en mars 2021 (source Souheil Khmira).
Rarement les premiers cités quand il s’agit de culture ultra au Maroc, mais particulièrement actifs, mobilisés et créatifs, les Ultra Shark 2006 de l’Olympique de Safi n’avaient pas chômé à la reprise du foot à huis-clos pendant la pandémie à l’été 2020 et déployé une immense bâche sur la façade d’un immeuble surplombant le stade, surface parfaite pour que la bâche soit visible de tous avant un match de l’OCS face à Youssoufia Berrechid en Botola 1 (photo Benjamin Hajji de @MaghribFoot).
L’année de sa montée en D2 Algérienne en 2017, l’effervescence autour du RC Kouba ne s’arrêtait pas aux tribunes de son stade : parfaitement placé par rapport au terrain derrière la grille et l’un des buts, l’immeuble avoisinant disposait de points de vue parfaits à tous les étages. Il s’est ainsi transformé en tribune (photo : @MezahiMaher).
Enfin, en Zambie, la palissade entourant le stade des Nkana Red Devils a beau être d’un rouge éclatant, cela n’arrête pas les supporters car les toits avoisinants sont suffisamment hauts pour avoir une vue imprenable sur la rencontre en étant assis ou debout, peu importe (photo : @zambianfootball).
De l’autre côté de l’océan, on retrouve des situations similaires, avec quelques originalités. Les toits, les fenêtres, les balcons rehaussés avec vue debout c’est une chose, mais en Uruguay, à Colonia Del Sacramento, c’est le confort qui prime, avec chaise et parasol s’il vous plait. Et quand il n’est pas possible d’avoir une architecture urbaine fixe pour avoir vue sur le match, il suffit d’en créer une qui bouge, et il suffit ensuite que les murs du stade ne soient pas trop hauts…comme ces supporters de Peñarol qui ont loué un camion-benne pour ne rien rater du déplacement de leur club favori chez Rentistas.
Au Brésil, si le Brasileirão 2021 ne laissera pas un souvenir impérissable aux supporters de Juventude et de São Paulo : relégation évitée de peu pour les premiers nommés, ticket phase de groupes de la Sudamericana (et deux points de plus à peine) pour les seconds. Mais leur confrontation à la fin de l’été de cette année-là aura au moins permis à quelques supporters locaux d’adapter leur toit pour être des spectateurs privilégiés. Au Pérou, la distance importe peu : plusieurs murs d’enceinte et une piste d’athlétisme éloignent les immeubles avoisinant de ce qui passe sur le rectangle vert ? Il en faut plus pour arrêter les supporters, massés sur les toits et les balcons des deux immeubles les plus proches de la pelouse de l’Estadio Unión Tarma. Reste enfin le cas de l’Estadio Nueva Chicago en Argentine où il est possible de prendre plus de hauteur qu’en tribunes et de se cacher derrière le bosquet…