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Lucarne Opposée

·20 mai 2023

Coupe du Monde U20 2023 : guide de la compétition

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Après quatre ans d’attente pour cause de COVID-19, la Coupe du Monde des moins de vingt ans débute ce samedi en Argentine. Présentation des équipes américaines, asiatiques et océaniennes.

Un temps prévue en Indonésie, qui devait accueillir l’épreuve en 2021 avant que la COVID-19 ne la repousse à 2023 et que la politique prive le pays asiatique de l’organisation, la 23e édition de la Coupe du Monde U20 débute ce samedi en Argentine. Le tout après une organisation lancée en un mois à peine qui a également permis de sauver la mise à une Argentine dont la sélection était pourtant quelque peu à la dérive. Alors que l’épreuve débute ce week-end, présentation des formations issues de la planète LO.


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Amérique du Sud : Argentine, Brésil, Colombie, Équateur, Uruguay

À tout seigneur, tout honneur, débutons ce guide par la sélection argentine, d’abord éliminée sans gloire lors du Sudamericano de la catégorie en janvier dernier avant de devenir sauveur de l’épreuve et décrocher une qualification qui était donc totalement inespérée, poussant même le vice jusqu’à se retrouver tête de série… Coupe du Monde oblige et souvenir récent d’une troisième étoile en tête, l’Argentine se prend donc à rêver d’un nouveau titre dans une épreuve que l’Albiceleste n’a plus remporté depuis la bande à Agüero et autre Di María en 2007. De son côté, Javier Mascherano pense surtout à prendre une revanche sur des débuts totalement ratés. Après un Tournoi Maurice Revello qui n’avait pas véritablement rassuré le Sudamericano de début d’année a surtout inquiété, son Argentine semblant sans la moindre idée. El Jefecito avait donc naturellement quitté son poste avant finalement de revenir sur sa position. Comme sa sélection.

Sur le terrain, peu de choses ont changé dans la politique sportive de Mascherano : jouer en Europe est un tout. Alors la sélection va s’appuyer sur ses Europibes : Román Vega, ancien d’Argentinos parti au Barça B, Maxi Perrone, ancien de Velez parti garnir les rangs du City Group – et qui a quand même disputé quelques minutes avec le Man City de Pep Guardiola - Matías Soulé, que Masche n’arrive pas encore à placer sur le terrain, vient de la Juve, Luka Romero, de la Lazio. Alors si Nico Páz (Real Madrid), Facundo Buonanotte (Brighton) ou encore Alejandro Garnacho (Man United), le meilleur argentin du Revello, sont encore privés d’un grand rendez-vous international par leur club respectif, Mascherano peut tout de même s’appuyer sur de nombreux talents locaux, ayant déjà une belle expérience de la première division argentine. On pense ainsi à Valentín Barco, convaincant avec Boca, à Federico Redondo, élégant cinco d’Argentinos, à Juan Gauto, intéressant au Globo mais surtout au trio venu de Rosario, les deux Canallas, Gino Infantino – Alejo Véliz, et le Leproso Brian Aguirre. Reste désormais la grande question : cette Argentine peut-elle faire mieux que la bande à Julián Álvarez et Thiago Almada éliminée aux tirs au but par le Mali en huitièmes de finale de la dernière édition ? La réponse à cette question dépendra en grande partie sur la capacité à Mascherano à réussir enfin à faire jouer ces talents.

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Quatre autres équipes sud-américaines seront présentes en Argentine pour ce Mondial. Première d’entre toutes, le champion en titre, le Brésil. Un champion 2023 que l’on n’avait finalement pas vraiment vu venir. Il faut dire que Ramon Menezes avait déjà dû bricoler, les clubs ne libérant évidemment pas leurs meilleurs jeunes, et avait fini par s’en sortir sur un succès final douze ans après le dernier. De quoi permettre au sélectionneur de pouvoir véritablement s’offrir la meilleure équipe possible pour le voyage en Argentine ? Toujours pas. Oubliez Endrick et les autres absents de janvier dernier, ajoutez également Vitor Roque et vous comprendrez comment Ramon Menezes doit se creuser la tête pour composer sa sélection, la blessure de dernière minute de Michel n’ayant rien arrangé non plus. Pourtant, il ne faut pas s’y tromper, la sélection brésilienne reste l’une des plus dangereuses, le talent débordant à chaque ligne. Mycael, l’une des révélations du dernier Sudamericano, est encore présent dans les cages, Robert Renan (Zenit) est l’une des valeurs sûres en défense, le duo Marlon Gomes – Andrey composera toujours le cœur du jeu, les gamins Giovane et Pedrinho, qui furent parmi les éléments clés du succès équatorien, devraient avoir encore du temps de jeu avec notamment Savio (PSV) et Marcos Leonardo notre révélation du Brasileirão 2022 du côté de Santos. Attention donc à cette Canarinha, championne d’Amérique du Sud, qui se présente ainsi en Argentine pour justement rejoindre l’Albiceleste au sommet du palmarès de cette épreuve, se rappelant également que la dernière fois qu’elle était venue à la Coupe du Monde comme championne d’Amérique du Sud, elle l’avait emporté, la bande à Oscar, Willian José, Casemiro et autre Coutinho battant le Portugal de Danilo Pereira en finale. Après avoir manqué trois des quatre dernières éditions (une finale perdue lors de son unique participation depuis 2011), le Brésil aura les crocs.

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En matière d’affamé, l’Uruguay ne sera pas bien loin. Finaliste en 2013, n’ayant manqué aucun rendez-vous mondial depuis 2007, la Celeste est donc une habituée même si elle peine souvent à franchir les huitièmes de finale. Sur le papier, il est ainsi difficile d’en faire un véritable candidat à une médaille si l’on se base uniquement sur l’histoire. Attention tout de même car la Celeste a largement dominé le dernier Sudamericano, ne perdant un titre qui lui semblait promis que sur sa seule défaite, en « finale » face au Brésil. Et si la révolution Bielsa se prépare lentement chez les A – et probablement certains de ces jeunes en vue des Jeux de 2024 – rien n’a encore changé pour les U20, le travail de Marcelo Broli ayant été jusqu’ici plutôt bon. L’Uruguay n’étant pas le genre de pays à rompre les dynamiques, ceux qui ont suivi avec attention le dernier Sudamericano ne voyageront donc pas en terres inconnues à l’heure de regarder la Celeste. L’essentiel du groupe est renouvelé pour le rendez-vous mondial, seules quelques petites modifications ayant été réalisées. L’une des principales est évidemment l’absence d’un Álvaro Rodríguez que l’on avait vu monter en régime lors du rendez-vous de janvier parait préjudiciable, alors que dans l’autre sens, on se réjouira de l’arrivée d’Alan Matturro, privé de Sudamericano par le Genoa. Pour le reste donc, de nombreuses têtes connues dont la révélation du Sudamericano, Luciano Rodríguez, le duo axial Boselli – González qui avait impressionné par sa maturité, l’indispensable Fabricio Díaz au milieu. Marcelo Broli peut donc terminer tranquillement ce cycle, s’appuyant sur les éloges reçus de Marcelo Bielsa en personne pour espérer au moins emmener ce groupe talentueux dans le top 8. Attention tout de même à la phase de groupes qui s’annonce relevée pour la Celeste.

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Pour la première fois de l’histoire, l’Équateur enchaine une troisième Coupe du Monde consécutive. En 2019, la mini-Tri avait démontré ce que les clubs locaux commençaient déjà à suggérer : que le football équatorien se rapprochait de plus en plus d’être la troisième puissance footballistique du continent. Une mini-Tri victorieuse au Chili deux ans après avoir pris la deuxième place lors de l’édition précédente qu’elle avait accueillie alors que jusqu’ici, elle naviguait le plus fréquemment aux alentours de la sixième-septième place du tournoi. Et si le Sudamericano 2023 a été plutôt décevant en termes de contenu, le minimum a été assuré par une qualification arrachée de justesse. Conséquence, la fédération a décidé de changer de tête pensante : Jimmy Bran a été démis de son poste au lendemain du Sudamericano, Miguel Bravo, qui est notamment passé par l’équipe réserve d’Independiente del Valle (tiens donc…) a pris sa place. Sa chance est qu’à la différence de bien d’autres sélections, il peut compléter son groupe d’Européens que Bran n’avait pas eu à disposition en janvier, notamment Nilson Angulo (Anderlecht) et Joel Ordóñez (Club de Bruges). Le sélectionneur a également fait quelques choix, comme l’appel de Maiky de la Cruz (Reims), mais peut aussi compter sur une grande partie du groupe du Sudamericano, à l’exception de Patrickson Delgado, victime collatérale d’un choix que tout un peuple attendait : le nouveau diamant d’Independiente del Valle, Kendry Páez. Le gamin de seize ans, qui a déjà fait ses débuts avec l’équipe A du vainqueur de la dernière Copa Sudamericana est de la liste et sera sans aucun doute l’une des attractions de la compétition, d’autant qu’il arrivera à Chelsea en 2025… Ajoutez à cela quelques éléments clés de cette sélection, Gilmar Napa, dans les buts, le formidable duo de la LDU au milieu Óscar Zambrano et Sebastián González, Alan Minda, attaquant d’Independiente del Valle avec qui il a déjà disputé une trentaine de matchs et décroché trois titres, dont la Copa Sudamericana 2022 et vous obtenez une solide formation qui devra éviter de subir la pression du parcours dans anciens pour espérer proposer un meilleur contenu que lors du Sudamericano.

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Dernier représentant sud-américain, celui qui a parfaitement réussi le Sudamericano qu’il avait organisé : la Colombie. Quatrième du dernier Tournoi Revello, troisième de son Sudamericano, la Colombie d’Héctor Cárdenas se rend en Argentine avec une pression nouvelle, celle de devoir imiter celle de 2019, quart de finaliste. Le sélectionneur se doute qu’il joue gros, l’attente placée en ses joueurs est importante à l’heure d’une Colombie qui attend encore le renouvellement de ses A. Il aura forcément quelques absents de taille, en particulier Jhon Jáder Durán, retenu par Aston Villa car sans doute essentiel dans la dizaine de minute qu’il arrive à gratter sur des fins de matchs pour espérer décrocher une place en Conference League sur les deux matchs qu’il reste à jouer. Mais qui pourra s’appuyer sur des joueurs déjà confirmer et quelques retours, à commencer par celui dont l’absence au Sudamericano avait fait beaucoup parler, Tomás Ángel, le meilleur buteur en sélection de cette génération (tous matchs confondus). Un retour attendu après un Revello assez quelconque de l’attaquant cafetero qui espère enfin se montrer au plus haut niveau et surtout mettre en concurrence un garçon qui commence à prendre de la place devant en sélection, Jorge Cabezas. Pour le reste, on retrouvera quelques valeurs sûres, vues à Revello et/ou au Sudamericano : Gustavo Puerta, Alexis Castillo Manyoma, Daniel Luna, Óscar Cortés ou Miguel Monsalve. Reste désormais à la Colombie à poursuivre sur la dynamique initiée lors d’un Sudamericano bien plus convaincant que le séjour en France afin donc de voir les jeunes cafeteros aller imiter les anciens.

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Amérique du Nord : États-Unis, Guatemala, Honduras, République dominicaine

Triples champions en titre sur son continent, sortant de trois quarts de finale consécutifs en Coupe du Monde, les États-Unis se sont clairement installés dans le paysage footballistique mondial chez les jeunes et la perspective de 2026 ne fait qu’accroître les attentes envers les jeunes Stars and Stripes. Il faut dire que Mikey Varas dispose d’un groupe composé de grands talents qui, pour la plupart, ont déjà fait leurs preuves chez les pros. Certes, on rappellera l’adage « No Pepi, No Party », Ricardo Pepi étant désormais réservé aux A qui disputeront la Nations League en juin prochain, on peut être surpris des absences de Paxten Aaronson, Caden Clark et Alex Alvarado, des joueurs importants lors du dernier tournoi de la CONCACAF. Mais si l’on regarde le groupe à disposition du sélectionneur US, on peut être sujet à un certain vertige. Dans les buts, le diamant Gabriel Slonina, déjà à Chelsea après une quarantaine de matchs de MLS avec le Fire. Devant lui, on peut citer Caleb Wiley, qui peut également occuper un poste plus haut dans son couloir et qui a ébloui le début de saison d’Atlanta United, ou encore Josh Wynder, capitaine chez les U19 ; Cade Cowell, déjà une valeur sûre de la MLS avec les Quakes et qui a également déjà connu les A. On peut ajouter à cela quelques talents évoluant déjà en Europe : Kevin Paredes, qui peut être intéressant dans son couloir et qui peut s’appuyer sur sa vingtaine d’apparitions en BuLi ; Jonathan Gómez, qui n’a pas encore semble-t-il totalement décidé entre USA et Mexique, devenant en avril 2022 le quatrième joueur de l’histoire à avoir porté les maillot de Team USA et du Tri A (pour deux amicaux, ceci expliquant cela) et qui avait par ailleurs été appelé par les deux sélections U20 pour le dernier tournoi de la CONCACAF (n’y participant pas en raison d’une blessure) ; Justin Che, prêté à la réserve du Bayern puis à Hoffenheim par le FC Dallas. À suivre aussi le cas Rokas Pukštas appelé pour animer l’entrejeu, le milieu s’étant déjà installé à l’Hajduk qui a récemment communiqué qu’il ne serait pas libéré mais qui pourrait finalement se joindre au groupe durant l’épreuve. À suivre enfin Darren Yapi, déjà une vingtaine d’apparitions en MLS et qui offre un véritable profil d’avant-centre qui « manquait » à Team USA lors du CONCACAF Championship. Un tournoi que la sélection a tout de même écrasé inscrivant trente-et-un buts pour seulement deux encaissés, ceux du seul nul face au Canada en phase de groupes.

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Finalement, la sensation de la CONCACAF ne vient pas de la domination grandissante des USA, mais de l’absence de ses deux partenaires d’organisation de la Coupe du Monde 2026. Car Canada et surtout Mexique ont failli lors du CONCACAF Championship. Tous deux sortis par une équipe qui avait pourtant débuté le tournoi par un revers 5-1 face au Salvador avant de ne plus perdre le moindre match : le Guatemala. Il ne s’agit évidemment pas de faire des Chapines un outsider, mais sortir deux gros de la zone en phase à élimination directe souligne à quel point cette formation peut être compliquée à bouger. D’autant que la mission Mondial 2023 est lancée depuis plusieurs mois, avec deux stages, en Indonésie (trois victoires en trois matchs dont une face à la Nouvelle-Zélande que la Bicolor retrouvera en groupes), aux États-Unis (deux victoires, un nul, une défaite) et une arrivée précoce en Argentine – le Guatemala a été la première sélection à poser pied sur les terres albicelestes – pour disputer trois matchs amicaux une fois arrivés afin de se mettre en place. Pour espérer atteindre les huitièmes, Rafael Loredo pourra compter sur trois joueurs en particulier : Jorge Moreno dans les buts, le héros du quart face au Mexique avec un penalty repoussé durant le match et trois autres lors de la séance de tirs au but, le héros également des U22 de Comunicaciones, vainqueurs de l’Apertura 2022 ; Jonathan Franco, le capitaine, qui compte déjà une quarantaine de match chez les pros avec Municipal et dont il a déjà porté le brassard ; Arquímides Ordóñez, attaquant né à Cincinnati où il évolue désormais (quelques apparitions en MLS et déjà trois doublés en trois matchs de MLS Next Pro disputés avec l’équipe II), Quimi étant probablement la future star du football guatémaltèque, ses cinq buts durant le tournoi CONCACAF (dont un face au Mexique en quarts et face à la République dominicaine en demies) ayant largement contribué à la qualification. Attention donc aux mauvaises surprises avec le Guatemala : pour son unique participation à la Coupe du Monde, en 2011, la Bicolor s’était hissé en huitièmes de finale après une victoire face à la Croatie.

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Si le Guatemala n’a pas eu la chance de croiser le dernier géant de la zone, les États-Unis, en finale, c’est que sur son chemin s’est présentée la sensation du tournoi : la République dominicaine. Les Quisqueyanos avaient retrouvé la phase finale du tournoi en 2018 après trente-huit ans d’absence, ils ont réalisé leur meilleure performance, une finale, en 2022 et ainsi décroché leur premier ticket mondial de l’histoire. Dans leurs rangs, on suivra tout de même avec attention plusieurs expatriés : Israel Boatwright, formé à l’académie de l’Inter Miami et qui évolue désormais avec les jeunes en MLS Next Pro ; Edison Azcona, son capitaine et coéquipier en club qui a déjà été appelé chez les A et fait quelques apparitions en MLS ; Oliver Schmidhauser qui évolue avec les U19 du RB Leipzig. On suivra également un local, Ángel Montes De Oca, autre joueur clé de la sélection qui a également déjà débuté chez les pro avec Cibao (marquant son premier but lors du clásico nacional). Bien évidemment, le groupe de Walter Benítez n’a pas de grandes chances de sortir de son groupe, surtout qu’il va y croiser le Brésil, l’Italie et le Nigeria, trois mastodontes. Mais l’histoire est en marche et un processus est engagé pour une sélection qui n’a certes plus gagné le moindre match depuis juin 2022 et la victoire en quarts face à la Jamaïque (dix défaites, un nul depuis).

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Dernier représentant nord-américain, celui qui accueillait le tournoi de la CONCACAF et n’y a perdu qu’un match, la demi-finale face aux États-Unis : le Honduras. Si la sélection A traverse une période assez sombre, les jeunes sont une valeur sûre en termes de résultats. Toujours dans le top 4 des tournois de la CONCACAF depuis 2015, les jeunes Catrachos disputeront leur quatrième Mondial consécutif, une première dans leur histoire, avec la ferme intention de sortir enfin des groupes. Pour cela, le sélectionneur Luis Alvarado, trente-cinq ans et qui s’occupait auparavant des U17 dispose de quelques joueurs sur lesquels il faudra porter son attention. Citons Marco Aceituno, le goleador de la H (six buts en six matchs lors du CONCACAF Championship) qui évolue au Real España (comme six autres membres de la délégation) avec qui il compte déjà une vingtaine de matchs chez les pros ; David Ruiz, l’une des stars de l’équipe qui évolue à l’Inter Miami avec qui il a déjà débuté en MLS (un but et deux passes décisives en cinq sorties). Si le sélectionneur affirme ne pas s’occuper de ses futurs adversaires, se focalisant uniquement sur sa sélection, le groupe s’annonce relevé pour les Catrachos avec la France, la Corée du Sud et la Gambie. Attention cependant, chez les jeunes, la H aime les sensations, demandez donc aux USA, privés de JO de Tokyo par une bande de U23 honduriens.

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Asie : Corée du Sud, Japon, Irak, Ouzbékistan

Finaliste du dernier Mondial U20 en Pologne en 2019, la Corée du Sud a clairement affiché son objectif pour cette édition 2023 : une place en demi-finale. Alors qu’elle avait été bien emmenée par Lee Kang-in, désigné meilleur joueur de l’épreuve polonaise, la Corée du Sud ne pourra pas compter sur ses meilleurs éléments européens cette année. En effet, de nombreux clubs ont refusé de libérer leurs jeunes joueurs pour ce Mondial et la Corée du Sud est loin d’être un cas isolé. Ainsi, le Bayern n’a pas autorisé son milieu de terrain Lee Hyun-ju, tout comme il n’avait pas libéré Jeong Woo-yeong il y a quatre ans, alors que Fenerbahçe a également conservé Jo Jin-ho, son jeune milieu de terrain. Le sélectionneur Kim Eun-jung a néanmoins eu du temps pour préparer son équipe a également pu commencer à constituer son groupe et travailler avec celui-ci lors de la Coupe d’Asie des moins de 20 ans en mars de cette année. Malheureusement, les jeunes Guerriers Taeguk n’ont pas montré un niveau de jeu satisfaisant lors de cette compétition. Fait marquant, ils ne sont pas parvenus à se défaire du Tadjikistan dans la phase de groupes et ont bien failli prendre la porte dès les quarts de finale face à la Chine. C’est finalement l’Ouzbékistan, futur vainqueur, qui a eu raison de la Corée du Sud aux tirs au but après avoir dominé l’ensemble de la rencontre.

Plusieurs joueurs sont tout de même à surveiller dans cet effectif. Tout d’abord le défenseur central de Seongnam, Kim Ji-soo (dix-huit ans). Révélé l’an dernier, il est considéré comme le futur Kim Min-jae et est déjà suivi par des clubs européens. Bien que le Bayern Munich et le Sporting CP aient été mentionnés par la presse, récemment ce serait le club anglais de Brentford qui aurait fait une première offre aux Magpies pour enrôler Kim Ji-soo. Solide et plutôt rapide pour son gabarit (1m92), cette première compétition internationale sera une belle opportunité pour se tester. Au milieu, le meneur de jeu Bae Joon-ho de Daejeon Hana Citizen sera un élément déterminant dans l’animation offensive des Guerriers Taeguk. Le jeune joueur de dix-neuf ans a fait ses débuts professionnels en fin de saison dernière et est devenu un élément récurrent du onze de départ de Daejeon cette saison, faisant bien plus que profiter de la règle des joueurs U22. Toujours sur le plan offensif, Kang Seong-jin (FC Seoul) sera un atout majeur sur le flanc droit de l’attaque lui qui a été l’une des satisfactions du club de la capitale en 2022. Peu utilisé cette saison au regard de sa participation en Coupe d’Asie U20 et de l’embouteillage à son poste en club, il n’en reste pas moins un jeune prospect prometteur du football sud-coréen. Il faudra également garder un œil sur les deux joueurs « étrangers » que sont Kim Yong-hak (Portimonense) et Lee Ji-han (Fribourg). À noter également que Lee Seung-joon (FC Seoul) est le troisième membre d’une même famille à participer à un tournoi organisé par la FIFA. En effet, son père, Lee Eul-yong fut membre de l’équipe ayant terminé quatrième au mondial 2002 avant de participer au mondial 2006. Enfin, son frère, Lee Tae-seok a participé à la Coupe du Monde U17 2019 et évolue actuellement au FC Seoul, comme leur père.

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C’est avec le sabre entre les dents que les jeunes Samurai Blue débarquent en Argentine pour cette édition 2023 de la Coupe du monde des moins de 20 ans. Sortis dès les huitièmes de finale de l’édition précédente par leurs meilleurs ennemis, les Guerriers Taeguk sud-coréens, ils ont l’honneur de leur nation à laver et à redorer. Car la sélection nippone, chapeautée par Koichi Togaishi, a des ambitions élevées et n’a pas fait les trente heures de vol qui séparent Tokyo de Buenos Aires pour rien : elle joue la gagne. Fini le complexe d’infériorité qui pouvait caractériser les sélections nippones toutes catégories confondues, à l’image du beau parcours des seniors lors de la Coupe du Monde qatarie. Qualifié en mars dernier non sans mal à l’issue de Coupe d’Asie U20 malgré une élimination en demi-finales par l’Irak, le groupe mené par son capitaine Kuryu Matsuki, pilier du FC Tokyo, est en grande partie reconduit, avec notamment la révélation du Tournoi Maurice Revello dans les cages, l’universitaire Ryoya Kimura, les défenseurs Hayato Tanaka (Kashiwa Reysol) et Kota Takai (Kawasaki Frontale), les milieux Takatora Einaga (Kawasaki Frontale), Riku Yamane (Yokohama F.Marinos) et Sota Kitano (Cerezo Osaka), qui ont tous connu leurs premières titularisations cette saison en J1, ainsi que les attaquants Isa Sakamoto (Fagiano Okayama) et Naoki Kumata (FC Tokyo), duo infernal lors de la Coupe d’Asie – ce dernier a par ailleurs terminé meilleur buteur de la compétition avec cinq buts inscrits. Surtout, les prometteurs « Allemands » ajoutent du poids aux aspirations nippones : en effet, le défenseur central Anrie Chase (réserve Vfb Stuttgart), le milieu Taichi Fukui (réserve Bayern Munich) et, cerise sur le gâteau, l’attaquant Shio Fukuda (réserve Borussia Mönchengladbach), dont l’avenir s’annonce radieux, seront de la partie. Les jeunes Samurai Blue devront batailler et s’extirper d’un groupe composé du Sénégal, de la Colombie et d’Israël, première étape dans leur quête de gloire. Première barrière à franchir le 21 mai face à la sélection africaine.

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Attention cependant aux deux autres membres du contingent asiatique. Du côté, des Lionceaux de la Mésopotamie, la sélection retrouve la Coupe du Monde des moins de vingt ans pour la cinquième fois, la dernière apparition remontant à il y a plus de dix ans. L’équipe ayant atteint la finale de la dernière Coupe d’Asie, un peu à la surprise générale, sera reconduite avec quelques additions majeures. Youssef Amin, ancien international jeune allemand et joueur du Feyenoord, sera de la partie, tout comme le joueur de QPR, Alexander Aoraha, et Alai Ghasem de Göteborg, tous deux internationaux. Parmi les argentés de la compétition, Ali Jasem, Hayder Abdulkareem (que l’on cite à La Gantoise) et Mohammed Jameel seront de la partie. L’ancien buteur Emad Mohammad a façonné un groupe de morts de faim, à l’image de la plupart des joueurs irakiens qui arrivent sur le devant de la scène ces dernières années. Et si la tâche parait compliquée avec l’Angleterre, l’Uruguay et les frères tunisiens dans le groupe, l’Irak a prouvé maintes fois lors des deux dernières décennies qu’il savait déjouer les pronostics les plus fous. Cristiano Ronaldo et le Portugal de 2004 en font encore des cauchemars…

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Fraîchement auréolé champion d’Asie de sa catégorie pour la première fois, l’Ouzbékistan confirme ses bonnes dispositions et sa pelletée de bons joueurs qui viennent garnir les troupes des Louveteaux Blancs. Ravshan Khaydarov s’impose comme un excellent formateur, lui qui avait déjà remporté l’AFC U23 en 2018 avant de glaner celle des U20 en 2023, et qui est l’un des principaux artisans du renouveau ouzbek. L’ossature reste la même, à savoir le gardien Boymurodov (sacré meilleur gardien de la compétition avec un seul but encaissé), le MVP Fayzullaev, et le dernier buteur Rakhmonaliyev. Seuls deux joueurs évoluent à l’étranger, Rakhmonaliyev (Rubin Kazan) et Khusanov (Energetik Minsk), ce qui pourrait s’avérer préjudiciable face à des adversaires plus expérimentés. Néanmoins, l’Ouzbékistan a prouvé qu’il savait souffrir et s’arracher dans les moments-clé, en témoignent les éliminations successives de l’Australie et de la Corée du Sud aux tirs au but. Il leur manque éventuellement un vrai buteur qui devra impérativement faire la différence. Car si le sort les a placés avec l’hôte argentin, les deux autres larrons du groupe devraient être à leur portée. Le Guatemala et la Nouvelle-Zélande joueront avec leurs tripes mais ne sont pas spécialement au-dessus des Ouzbeks. À eux de faire émerger le prochain Djeparov ou Shomurodov et mener les Louveteaux Blancs au-delà des quarts de finale, atteints à deux reprises en 2013 et 2015.

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Océanie : Nouvelle-Zélande, Fidji

Bien des suiveurs ont souvent tendance à regarder ce qui vient d’Océanie avec une pointe de mépris. Pourtant, prendre de haut les jeunes All Whites néo-zélandais serait une grave erreur. Depuis 2011, la Nouvelle-Zélande est un habitué du rendez-vous mondial, mieux, depuis qu’elle a accueillie l’épreuve en 2015, elle s’est toujours hissée en huitièmes, passant à une séance de tirs au but des quarts en 2019, tombant face à la Colombie après avoir notamment battu la Norvège d’Erling Haaland. Déjà la tête des U20 en 2015 et en 2017, Darren Bazeley connait donc déjà la recette pour bousculer une hiérarchie qui se croit confortablement en place. Son équipe a décroché l’OFC Championship sans prendre le moindre but en six matchs et vient de s’offrir l’Équateur lors de son dernier match de préparation à la Coupe du Monde. Sur le terrain, on regardera avec attention deux joueurs : Le premier est Jay Herdman. Le fils ainé du sélectionneur du Canada a déjà porté le maillot rouge de la sélection U20 canadienne avant de choisir la fougère néo-zélandaise, d’être élu meilleur joueur de l’OFC Championship qu’il a remporté avec sa sélection et avoir déjà goûté à la sélection U23. Le second se nomme Oliver Colloty. Le jeune buteur de Melville United (vingt buts en trente-et-un matchs), qui avait fait ses débuts avec Otago Boys alors qu’il n’avait que quinze ans, a beaucoup fait parler de lui lors de ce tournoi continental, claquant neuf buts en six sorties, est déjà parti faire un court séjour en Angleterre pour quelques essais (Sheffield Wednesday, Fleetwood, Blackpool et Bolton). Il sera évidemment à la pointe de l’attaque des fougères néo-zélandaise et son association avec Herdman promet quelques étincelles.

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Aux côtés de la Nouvelle-Zélande, l’honneur de l’Océanie sera également défendu par les Fidji. Depuis quelques années, emmené par les premières stats locales, comme Esala Masi et surtout l’immense Roy Krishna, un travail s’est mis en place auprès des jeunes afin de permettre l’éclosion de nouveau talents. Bobby Mimms, le sélectionneur qui annonce arriver avec une équipe compétitive, peut en effet s’appuyer sur quelques-uns : le gardien Aydin Mustahib, qui vient de rejoindre Auckland United, le milieu Peter Ravai, né en Écosse, passé par l’Allemagne dans ses premières années de footballeur, notamment à Hambourg, Josh Laqeretabua, l’un des rares expatriés et qui évolue en Europe, à Charlton ou encore Nabil Begg, la promesse de Ba qui a inscrit le but de la qualification lors de la victoire face à la Nouvelle-Calédonie et qui a déjà connu les honneurs de la sélection A. Reste que pour sa deuxième participation à l’épreuve mondiale (après celle de 2015), la tâche s’annonce délicate pour les jeunes Bula Boys, leur groupe leur offrant deux monstres nommés États-Unis et Équateur.

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