Coupe du Monde 2026 – Zone CONMEBOL : Le récital céleste | OneFootball

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Lucarne Opposée

·17 novembre 2023

Coupe du Monde 2026 – Zone CONMEBOL : Le récital céleste

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La tension monte et les points commencent déjà à davantage compter. La cinquième journée a délivré quelques enseignements et les statuts semblent déjà remis en question.

Cancres et déception

Dans ce début d’éliminatoires, il est une certitude : si vous affrontez le Pérou, tout but inscrit sera synonyme de victoire. La Bolivie l’a encore démontré. Pour le dernier match en vert de la légende Marcelo Martins, à moins qu’il décide finalement de revenir sur sa position comme il l’a laissé entendre en conférence de presse, la Verde, désormais dirigée par Antonio Carlos Zago, a donc décroché son premier succès. Pour cela, elle s’en est remis en ces deux Vaca : Henry, auteur de son premier but en sélection, et Ramiro, également buteur et homme du match par sa qualité de passe. Mais surtout, elle s’est appuyée sur une volonté plus offensive de Zago, qui a densifié son milieu en joueurs offensifs, profitant sans doute du fait que le Pérou de Reynoso a beau être capable de longues phases de conservation, il est totalement sans idée à l’heure de menacer les cages adverses. Et a donc été logiquement récompensée. Car comme prévu, mené au score, le Pérou n’a jamais véritablement eu l’opportunité de revenir, bien qu’ayant le ballon, et a fini par s’exposer, encaissant le deuxième but en fin de partie. Conséquence, la Bolivie n’est plus dernière, elle a parfaitement accompli sa mission inca, reste désormais à savoir si la volonté affichée à l’Hernando Siles se répètera à Montevideo.


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Si les choses ne tournent pas fort au Pérou, il en est de même chez le voisin du sud qui s’offre en plus une crise puisque Toto Berizzo a surpris tout le monde en annonçant son départ. Avant ce coup de tonnerre, qui laisse la Roja avec Nicolás Córdova comme intérim pour le voyage en Équateur, il y a eu un match. Une nouvelle catastrophe. Berizzo avait fait un choix fort, celui de donner le rôle d’avant-centre au gamin de Colo-Colo, Damián Pizarro, dix-huit ans, qu’il plaçait à la pointe d’un trio Bereton – Sánchez – Dávila qui s’annonçait intéressant. Le souci est que le Chili a manqué de vitesse, de fluidité, n’a pas réussi à véritablement menacer l’arrière garde guaranie. Et même l’exclusion de Robert Rojas peu avant la pause n’a rien changé. La Roja avait le ballon, mais n’a jamais su trouver la solution, s’appuyer sur un brin de folie pour faire mal. Berizzo a bien tenté d’envoyer du sang neuf et jeune, lançant la pépite Alexander Aravena, mais rien n’y a fait. Pire, après avoir perdu Gary Medel pour le prochain match en Équateur pour un nouvel avertissement, le Chili voyagera sans Victor Méndez, exclu en fin de partie, ni Damián Pizarro, blessé à l’épaule. Et donc, sans sélectionneur fixe…

Un Équateur qui a déçu à Maturín, comme son hôte, le Venezuela. On s’attendait à un match emballant entre deux formations qui peuvent venir bousculer la hiérarchie, on a finalement eu droit à une rencontre hachée, sans grandes émotions, et surtout avec une chappe de crainte semblant s’être abattue sur les deux formations, décidées à ne pas prendre trop de risques. Tout aurait pu être différent si le but de José Cifuentes n’avait pas été annulé pour un hors-jeu peu évident, mais même si Félix Sánchez a tenté plusieurs changements offensifs, il a surtout semblé que le nul convenait aux deux prétendants, celui-ci leur permettant de rester solidement accrochés à leur position respective. Tant pis pour les suiveurs donc, il n’y a pas grand-chose à retenir de ce gentil match amical…

Une Colombie historique

Par Pierre Gerbeaud

Pour la première fois de son histoire la Colombie s’est imposée face au Brésil en éliminatoires pour un Mondial. Pire, depuis 2012 et une victoire 4-0 face à l’Uruguay, elle n’avait pas vaincu l’un des trois géants du continent en éliminatoires. Pourtant c’est bien le quintuple champion du monde qui a le mieux démarré la rencontre. Il n’a fallu que trois minutes à Gabriel Martinelli pour ouvrir le score après un très joli mouvement collectif avec Vinícius Júnior. Trop vite, trop fort pour son adversaire. Sonnée, la Colombie a mis un quart d’heure pour entrer et a eu besoin d’une frappe de Jorge Carrascal pour réveiller les troupes. Déjà handicapée par de nombreuses absences, la Seleção a vu la liste s’allonger encore un peu juste avant la demi-heure lorsque Vinícius Júnior a dû céder sa place. Un premier tournant dans un match aux allures d’une route de montagne. Trop timide, la Colombie a eu toutes les peines du monde à inquiéter Allison. Seul Luis Díaz a apporté un peu de mouvement, mais il était bien trop esseulé pour faire trembler le Brésil. Alors, Néstor Lorenzo changeait de plan et procédait à un double changement : peu en vue Deiver Machado et Matheus Uribe ont cédé leur place à Cristian Borja et Luis Sinisterra, offrant aux Cafeteros un système bien plus offensif. Portée vers l’avant, la sélection de Lorenzo a d’abord laissé un peu plus d’espace à son adversaire et Raphinha a eu deux balles de break, la première étant remarquablement repoussée par Camilo Vargas, la deuxième trouvant son poteau gauche. Mais la stratégie colombienne a ensuite payé. Dans tous les bons coups, Luis Diaz a été récompensé de ses efforts à vingt minutes de la fin lorqu’au deuxième poteau dans les six mètres, il a repris de la tête l’offrande de Cristian Borja. Le natif de Barrancas pouvait exulter, en tribunes son papa lâcher quelques larmes et faire pleurer tout un pays. Dans un Metropolitano bouillant, une fois n’est pas coutume, quatre minutes plus tard la sélection cafetera a définitivement renversé le match, le centre parfait de James permettant à Lucho de s’offrir un doublé de la tête. Balayé par l’émotion Mans Díaz tenait à peine debout en tribunes. Comme un symbole pour le joueur de Liverpool qui avait été très critiqué après le match en Équateur où on lui reprochait son manque d’efficacité en sélection bien loin de ses standards en club. Groggy, les joueurs de Diniz n’ont même pas inquiété Vargas et concèdent donc leur deuxième défaite consécutive dans ces éliminatoires, leur troisième résultat négatif si on ajoute le match nul concédé à la maison face au Venezuela. Ça ne rajoutera qu’un peu plus de piment avant le match face à l’Argentine mardi. Seule nation invaincue, la Colombie a trouvé son match référence sous le mandat Lorenzo. Sans Davinson Sánchez suspendu, elle tentera de bonifier ce résultat au Paraguay pour se rapprocher déjà de la qualification.

Flamboyante Celeste

Reste que les yeux du monde étaient rivés sur la Bombonera pour un clásico qui s’annonçait fou entre les champions du monde et l’Uruguay du maître Bielsa. Une chose est sûre, ceux – comme votre serviteur – qui ont enchainé les deux premiers matchs de la soirée avec l’Argentine – Uruguay n’en sont pas sortis indemnes. Les autres non plus. Car le clásico a tenu bien plus que ses promesses. Le premier acte a offert une intensité rare avec, et c’était l’une des grandes questions, un Uruguay capable non seulement de résister à la pression mise en place par l’Argentine dès le coup d’envoi, mais surtout à la retourner. Emmené par un Manuel Ugarte qui s’affirme de plus en plus comme le chainon qui manquait à la Celeste pour trouver l’équilibre, le milieu uruguayen a survolé le match, imposé son impact, bloqué toute construction adverse, réussi autant ce peu à contenir Messi (qui n’a perdu que son deuxième match à domicile de son histoire en sélection). Dans ses pas, le plan mis en place par Marcelo Bielsa a été redoutable d’efficacité. L’Uruguay a su agresser l’Argentine, maintenir sa pression physique aux quatre coins du terrain, n’a jamais laissé l’Argentine un instant de répit pour contrôler le tempo et de fait a totalement bloqué le milieu, contraignant l’Albiceleste à s’exiler parfois dans les couloirs où les Ronald Araújo et Matías Viña ont largement pris le dessus dans les face à face qui leur étaient proposés. Ces deux-là étaient impliqués sur l’ouverture du score, le premier venant gratter un ballon aux abords de la surface argentine pour l’offrir au second, présent au deuxième poteau. Si Scaloni a tenté plusieurs systèmes, notamment un temps le 4-2-4, il n’a jamais trouvé la clé, l’Uruguay a retiré le fauteuil dans lequel l’Argentine a l’habitude de s’assoir pour conduire ses rencontres. Et l’Albiceleste a déjoué, avant de se faire une nouvelle fois punir par un Darwin Núñez qui doit encore se montrer plus efficace, mais dont le travail mené, seul en pointe comme un bon 9 d’un système Bielsa, est incommensurable. Restent donc les records, pour la première fois, l’Uruguay fait tomber Argentine ET Brésil dans une phase éliminatoire, la Celeste met fin à quatorze matchs sans défaite de l’Argentine, à six ans d’invincibilité en éliminatoires, à huit matchs sans prendre de buts, lui inflige sa deuxième défaite en cinquante-deux matchs et s’impose 2-0 en Argentine pour la première fois depuis… 1948. Des chiffres qui pour Bielsa ne signifient certes rien, mais qui, soutenus par le contenu, prouvent que quelque chose est en train de naitre en Uruguay.

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