Coupe du Monde 2022 – Zone AmSud : la course aux accessits | OneFootball

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Lucarne Opposée

·14 octobre 2021

Coupe du Monde 2022 – Zone AmSud : la course aux accessits

Image de l'article :Coupe du Monde 2022 – Zone AmSud : la course aux accessits

Alors que Brésil et Argentine sont désormais assez tranquille, derrière la bagarre est intense et la dernière session d’octobre s’annonce bouillante.

Bolivie – Paraguay, 22 heures

C’est l’histoire d’une phrase qui a mis le feu aux poudres. Juan Pasten, célèbre journaliste bolivien a analysé le duel entre sa Verde et le Paraguay, résumant l’objectif en une phrase « il faut battre ces médiocres ». La presse paraguayenne s’est évidemment chargée de relayer cette phrase histoire de pimenter davantage un match qui était déjà bouillant. Car en s’imposant face au Pérou, la Bolivie n’a pas seulement enchainé un troisième match sans défaite à la maison, elle s’est surtout remise à rêver. Un rêve d’autant plus permis que le Paraguay n’aime pas vraiment les déplacements, ni à La Paz (la Bolivie est invaincue depuis sept matchs à la maison face au Guaraníes), ni sur ailleurs (quatre matchs sans victoire). « C’est un autre match à six points qui se profile face au Paraguay. Mais le groupe est satisfait de la victoire face au Pérou car elle a démontré sa maturité tactique » a ainsi déclaré César Farías. Un sélectionneur qui sait à quel point « ce sera difficile de battre le Paraguay, c’est pour cela qu’il faudra attaquer en restant organisés et garder l’équilibre plus que tout. Il est important d’être patients, nous l’avons montré en deuxième période en Équateur et face au Pérou ». Attention tout de même car la Verde devra se passer de Luis Haquin, blessé, Adrián Jusino et Henry Vaca, suspendus, alors que Diego Bejarano et Erwin Saavedra reviennent tout juste de leur COVID-19.


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Côté Paraguay, les belles promesses entrevues ces derniers mois semblent totalement balayées par un match totalement raté à Santiago et une défaite logique au Chili. Les rumeurs se focalisent désormais sur le possible départ d’Eduardo Berizzo, avec notamment l’évocation d’une clause de départ, ce qui a fortement agacé le sélectionneur. Toto Berizzo de rappeler ainsi qu’il n’a aucune clause de départ, il n’y aura rien à payer s’il doit partir, mais surtout que « l’essentiel est d’avoir confiance en soi, de ne pas s’autodétruire. La seule chose qui requiert toute mon énergie est que le Paraguay gagne, avec ou sans moi, mais qu'il gagne et que tout le monde se sente paraguayen et que tout le monde ait une véritable confiance dans l'équipe nationale. Nous devons nous demander si nous sommes sincères envers notre équipe nationale. Le problème, ce n’est pas moi. C’est que chacun se sente paraguayen et ait confiance en sa sélection. Le problème c'est parfois l’atmosphère qui nous entoure, parce qu'il y a la frustration de deux Coupes du monde. Mais penser négativement ne va rien changer ». Ambiance pesante donc alors que le Paraguay peut tout à fait reprendre son destin en main en cas de succès, faisant du déplacement à La Paz une véritable finale pour reprendre les termes du sélectionneur. Sentiment partagé par Junior Alonso : « Nous sommes à trois points de la zone des qualifiés. La Colombie en compte quinze, ceux de devant seize. L’Uruguay joue au Brésil, la Colombie contre l’Équateur. La réalité est que si nous nous imposons en Booivie, nous serons de nouveau dans la lutte ». Une lutte qui commence donc pour ouvrir la soirée sudam, Berizzo devrait pour cela changer quelques postes, Junior Alonso et Mathías Villasanti étant de retour, avec également la titularisation de nombreux « Mexicains » habitués à l’altitude.

Colombie – Équateur, 23 heures

Par Pierre Gerbeaud

Malheur au vaincu, ou bonheur au vainqueur c’est selon. Ce Colombie - Équateur est certainement l’un des matchs de la journée avec le plus gros enjeu. Au classement, un point sépare les deux équipes mais surtout, le match aller avait laissé des traces avec le 6-1 fatal pour Carlos Queiroz. Un score qui permet notamment à l’Équateur d’avoir presque un point en plus grâce à sa nette différence de but et qui est évidemment au cœur des discussions depuis dimanche soir.

Solide contre l’Uruguay et le Brésil, Reinaldo Rueda et sa bande n’ont pas le droit de se louper et le sélectionneur devrait aligner un onze avec un peu plus d’ambitions. C’est en tous cas ce qui avait été fait lors de la dernière fenêtre avec des nuls ramenés de Bolivie et du Paraguay avant de tout miser sur le dernier match. On devrait donc avoir une équipe proche de celle qui avait battu le Chili il y a un peu plus d’un mois avec Juan Guillermo Cuadrado au poste de latéral droit. Devant Duván Zapata pourrait démarrer après sa bonne rentrée face au Brésil et il pourrait être accompagné de Rafael Santos Borré, qui avait démarré face au Chili. Pour le reste Cuesta et Mina ont rassuré et difficile donc d’imaginer un changement dans ce secteur, comme Barrios qui est devenu intouchable au milieu. Une victoire permettrait à la Colombie de faire un pas important vers la qualification.

Côté équatorien si le match contre la Bolivie a été une simple formalité, le revers au Venezuela est mal passé. Avec une seule victoire, en Bolivie, pour quatre défaites, le bilan de La Tri en déplacement est catastrophique et les médias locaux n’ont pas manqué de le souligner au sélectionneur Gustavo Alfaro. Certaines sources disent que l’ancien coach de Boca s’est également vu reprocher son équipe de départ au Venezuela avec la présence du jeune Moisés Ramírez dans les buts. La faute de main du portier d’Independiente del Valle a coûté la défaite à son équipe et il devrait laisser sa place à l’expérimenté Alexander Domínguez dans le onze de départ. Avec un match à Guayaquil puis un à Caracas, l’Équateur s’est idéalement préparé pour ne pas souffrir de la chaleur étouffante de Barranquilla. Une victoire donnerait donc un peu d’air à Alfaro et serait un pas décisif vers le Mondial. Du côté des statistiques, la Colombie est invaincue depuis huit matchs à domicile face à la Tri, celle-ci ne s’étant imposée qu’une seule fois en terres cafeteras, le 20 juillet 1965 ! À noter qu’un invité de marque devrait assister au match puisque Gianni Infantino le président de la FIFA est arrivé mercredi à Barranquilla. Espérons qu’il ne s’inspire pas du championnat colombien pour son prochain Mondial…

Argentine – Pérou, 1h30

Cinq victoires en cinquante-deux affrontements (trente-trois défaites). Si le Pérou se pose un instant sur l’historique de ses affrontements avec l’Argentine, l’optimisme aura du mal à être de mise. Alors, la presse locale cherche d’autres leviers : celui de se rappeler que sous Gareca, le Pérou a mis fin à trente-et-un ans de disette face au Brésil, huit années sans victoire face à l’Uruguay, dix face à la Colombie. Sans compter les victoires au Paraguay et en Équateur. Ne reste donc plus qu’un exploit en Argentine, seule formation que le Tigre n’a pas encore vaincue et que la Blanquirroja n’a donc plus vaincue depuis ka Copa América 1997, la dernière victoire inca en éliminatoires remonte à 1985. « Nous allons nous préparer à aller chercher un succès en Argentine » a ainsi annoncé Gareca dès la douloureuse défaite de La Paz. Pour cela, la Blanquirroja comptera les mêmes grands absents et devrait bouger quelques éléments en comparaison au onze qui a déçu à La Paz. Jhilmar Lora devrait prendre la place du blessé Luis Advíncula dans le couloir, Carlos Zambrano étant attendu dans l’axe alors que Miguel Trauco sera de retour sur le flanc gauche. Si Sergio Peña revient au milieu, devant, il semble que Raziel García prenne la place de Gabriel Costa qui palliait l’absence de l’immense André Carrillo.

Face au Pérou, l’Argentine attend donc une nouvelle démonstration de sa Scaloneta, surnom donné à l’équipe de Scaloni et dont le sélectionneur a rappelé la philosophie en conférence de presse : « le résultat est important, gagner l’est mais notre manière d’aborder les choses l’est plus. Cela va avec la manière de défendre le maillot, de ne rien donner pour perd. C’est ce que les gens veulent et ce qui imbibe notre vie. Ces joueurs nous représentent sur le terrain au-delà du simple fait de gagner ou perdre. Ces joueurs ne lâchent rien. Ils peuvent être bons ou pas, la dynamique de l’équipe est la même et la sensation est que les gens s’identifient aux joueurs. C’est le plus important. Le résultat et ce qui vient ensuite n’est que la conséquence de tout cela ». Reste que les résultats sont là, le champion sud-américain : l’Argentine n’a perdu qu’une seule de ses cinquante-neuf dernières rencontres disputées à Buenos Aires, œuvre de l’Équateur en octobre 2015. Elle est aussi sur une série de vingt-quatre matchs sans défaite. Sur le terrain, si une fois encore Scaloni n’a pas tenu à dévoiler son onze, il ne devrait pas y avoir de grands bouleversements tant que la qualification n’est pas officielle. On devrait retrouver ainsi le onze qui a écrasé l’Uruguay.

Chili - Venezuela, 2 heures

L’opération remontada miracle du Chili a parfaitement débuté avec un match complet et quasi parfait face au Paraguay. L’heure est donc venue de confirmer face à un Venezuela classé derrière lui quand toutes les équipes de devant s’affrontent. Occasion idéale pour affirmer son retour dans la lutte et entretenir l’espoir. Avec cependant quelques précautions et surtout une idée martelée par Martín Lasarte, oublier le contexte : « Le Venezuela n’est plus le rival que l’on affrontait il y a quinze ans. Il joue bien et nous devons procéder à quelques ajustements mais l’intention sera d’annihiler leurs ambitions. Nous devons d’abord penser à ce que nous avons à faire, les autres résultats ne doivent pas nous influencer, si on ne prend pas les trois points, ce qu’il se passe devant n’aura aucun intérêt. Je pense ainsi et n’imagine pas les résultats qui me conviendraient, cette triple fecha peut se terminer avec des équipes qui il y a un mois étaient fantastiques, aujourd’hui sont au plus mal. Et inversement ». Sur le terrain, la blessure de Paulo Díaz sera compensée par le retour de Gary Medel derrière alors que la seule question est de savoir qui prendra la place de Charles Aranguíz au milieu. Le candidat numéro 1 se nomme Marcelino Núñez.

En face, cette dernière session d’octobre sera l’ultime partie pour Leo González sur le banc de la Vinotinto. La fédération a ainsi annoncé que son remplaçant sera connu ce jeudi, les derniers échos annonçant que ce dernier ira voir les joueurs à l’hôtel. Difficile dans ces conditions de préparer confortablement une rencontre qui peut permettre d’entretenir l’espoir, d’autant que la Vinotinto n’a pas pu s’entraîner comme prévu sur les installations de Colo-Colo, faute de passe sanitaire en règle ! L’heure est donc au bilan pour le sélectionneur vénézuélien : « cette équipe essaye toujours de contrôler son match, tant qu’elle reste disciplinée, ils ne peuvent pas t’inquiéter et à chaque moment, avec les qualités que nous avons devant, nous allons avoir des occasions de but. Tout le monde connait mes excellentes relations avec le président de la fédération. À l’origine, j’étais là pour trois matchs, il m’en a offert trois de plus. Je suis très heureux de ce que j’ai fait, j’aurais aimé avoir quelques points de plus mais je vois un avenir prometteur, qui permet de rêver que nous ferons des choses importantes, que cette sélection est proche d’un Mondial ».  Reste que pour rêver, il va falloir briser une série noire : depuis la victoire à Asunción en 2017, la Vinotinto a perdu lors de chacun de ses déplacements en éliminatoires, soit cinq matchs.

Brésil – Uruguay, 2h30

Ça a un peu tangué en Uruguay à la suite de la défaite contre l’Argentine (3-0), avec les conversations de toujours sur un changement de sélectionneur ou sur l’attitude des joueurs. Le sélectionneur en question à l’habitude, lui qui malgré les apparences a déjà failli perdre son poste lors des qualifications pour 2010 ou même 2014, alors que l’Uruguay était dans des situations bien pires que celle d’aujourd’hui. Le débat a donc également porté sur l’engagement des joueurs, ou en effet, certains au milieu de terrain ont semblé jouer un peu trop dans le confort comme Valverde, De La Cruz ou Rodríguez, alors que les latéraux étaient à la ramasse. Preuve qu’il n’y a pas que la presse qui a vu le match contre l’Argentine, Tabárez s’apprête à faire des changements avec le retour de suspension de Bentancur, mais aussi de véritables choix : Cavani à la place de Rodríguez, Piquerez à la place de Viña. En charnière, Araujo blessé, ce sera Coates qui sera de nouveau titulaire au côté de Godín (qui fera donc trois matchs de suite en une semaine), dans une défense repassant à quatre. Le Maestro a déclaré en conférence de presse « les éliminatoires sont très difficiles en Amérique du Sud, très durs, chaque équipe porte sur ses épaules les espoirs de tout un peuple footballistique. Personne ne se souvient des résultats et des données des éliminatoires précédentes ; l’important est de se qualifier. On a été à deux repêchages, le monde continue et on en parle plus ». Plus qu’un résultat, éminemment dure à aller chercher au Brésil, Tabárez va chercher lors de ce match une attitude, un engagement, pour au moins faire douter ces Brésiliens. Une pierre sur laquelle construire alors que l’Uruguay recevra ensuite l’Argentine pour le troisième match d’un triptyque de la peur.

Un Brésil qui a beau survoler la zone mais qui reste sur quelques prestations inquiétantes et soulève bien des interrogations. Celles concernant l’avant-centre, la question Gabriel Jesus ayant été posée en conférence de presse, Tite devant le laisser de nouveau jouer en pointe alors que le joueur semble préférer désormais évoluer sur un côté. Celles concernant l’animation surtout, avec un milieu de terrain poussif en l’absence de son patron Casemiro et qui devrait retrouver son schéma à trois avec Lucas Paquetá en poste avancé qui pourra servir ses ailiers. L’un d’eux sera évidemment Neymar, l’autre devrait être celui dont on parle beaucoup après son excellente entrée en Colombie : l’ancien Rennais Raphinha qui devrait débuter. Reste à retrouver l’intensité, l’un des mots clés de Tite : « ce que nous recherchons, c’est une organisation qui permet de prendre le ballon à l’adversaire et être capable de créer de nouveau. C’est ainsi que je conçois le football ». Une intensité qui a souvent manqué sur les derniers matchs et qui sera essentielle face à l’Uruguay.

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