Lucarne Opposée
·1 février 2022
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·1 février 2022
La tension s’annonce maximale aux quatre coins de l’Amérique du Sud. À trois journées de la fin, plusieurs pays jouent probablement leur dernière chance de qualification. Présentation de la soirée.
Oublier le nouveau non-match en déplacement. Tel est le premier état d’esprit d’une Bolivie qui abat sa dernière carte pour maintenir ses rêves de Coupe du Monde en accueillant son pire ennemi, le Chili. « Le match du Venezuela est derrière nous, nous sommes désormais focalisés sur le Chili, nous connaissons nos forces à la maison et devons désormais penser à ce match, à le jouer pour ensuite attendre la fin de cette journée pour tirer des conclusions » a ainsi déclaré César Farías. Un point sépare les deux équipes, la Bolivie pointant désormais à cinq longueurs du quatrième, à quatre du barragiste uruguayen et pouvant donc en cas de non victoire se retrouver définitivement hors course pour le Qatar. Une Bolivie qui devra faire sans Leonel Justiniano, expulsé à Barinas, mais dont l’organisation tactique ne devrait pas changer avec toujours la défense à trois et les pistons dans les couloirs.
Côté chilien, la stratégie de tout miser sur l’altitude a donc basculé sur la dernière chance à La Paz. Battue à Calama, se disant sans doute que personne d’autre parmi ses concurrents direct ne prendrait trois points face à l’Argentine, la Roja se retrouve avec l’obligation de gagner ses trois derniers matchs (avec un déplacement au Brésil au milieu) à commencer donc par celui de l’Hernando Siles. Mission plus que délicate quand on sait que la Roja n’a pas gagné deux déplacements consécutifs en éliminatoires depuis dix ans. Une mission qui se fera sans Claudio Bravo et Edu Vargas, tous deux blessés, ni Guillermo Maripán et Sebastián Vegas, suspendus. Une contrainte qui pourrait modifier l’organisation du Chili avec une hésitation entre une défense à trois et une défense à quatre même si la première possibilité reste celle qui semble privilégiée. « Nous avons une possibilité [de se qualifier], qui est compliquée, mais nous allons nous battre pour la maintenir » a ainsi déclaré Machete en conférence de presse. Un message qui colle parfaitement aux deux rivaux.
Bolivie : Carlos Lampe ; Jesús Sagredo, Adrián Jusino, Luis Háquin ; Franz Gonzales, Rodrígo Ramallo, Roberto Fernández, Moisés Villarroel, Ramiro Vaca ; Juan Carlos Arce, Marcelo Martins.
Chili : Brayan Cortés ; Paulo Díaz, Gary Medel, Benjamín Kuscevic (ou Valber Huerta) ; Mauricio Isla, Charles Aránguiz, Erick Pulgar, Gabriel Suazo, Marcelino Núñez (ou Claudio Baeza) ; Alexis Sánchez, Ben Brereton.
En s’imposant au Paraguay, la Celeste de Diego Alonso s’est remis dans le bon sens. L’heure est venue de confirmer à la maison face à la lanterne rouge de la zone et pourquoi pas, en cas de résultats, un grand pas vers le Qatar. Mais du côté d’el Tornado, la préoccupation est autre : « Elle n’a rien à voir avec le classement mais avec l’adversaire, le style du nouvel entraineur et ce que nous avons vu de leur match avec des variations tactiques et la nouvelle motivation qu’ils ont montrées. Nous essayons de nous concentrer sur ce que nous pouvons faire compte tenu de ce que l’on a montré face au Paraguay et en sachant que c’est un autre type d’adversaire qui se présente ». Ravi du pressing haut que son Uruguay a parfois imposé aux Guaraníes, Diego Alonso entend bien poursuivre et ne devrait pas modifier outre mesure son onze, deux changements étant attendus, l’un pour remplacer un Matías Vecino suspendu, le poste se jouant entre deux profils différents, soit Mauro Arambarri, soit le plus offensif Giorgian De Arrascaeta voire les deux, ce qui pourrait alors pousser Pellistri vers le banc ; l’autre modification étant le retour d’Edinson Cavani dans le onze.
Du côté de la Vinotinto, les signaux sont de nouveau au vert, l’espoir d’un avenir meilleur de retour. La large victoire face à la Bolivie a permis de lancer de la meilleure des manières le cycle Pekerman qui l’a confirmé en conférence de presse : « Le Venezuela avait besoin d’initier un nouveau projet dont l’objectif est la future Coupe du Monde, nous devons transformer cette illusion en continuité. Les résultats encouragent toujours les choses à aller dans le bon sens et c’est ce que nous voulons, ce dont nous avons besoin en ce moment ». Un sélectionneur qui voit en un duel face à l’Uruguay l’occasion de rendre hommage à Óscar Tabárez, qui « a toujours été une référence » et rappelant à quel point ce long travail mis en place par le Maestro devait servir d’exemple (rappelons que Rafael Dudamel avait fait le même parallèle à une époque pas si lointaine), tout en rappelant que pour que le football local puisse progresser, « le joueur de la Vinotinto a besoin que les clubs importants lui donnent des possibilités, a besoin de s’adapter aux besoins du football moderne en jouant dans les meilleurs ligues du monde ». Statistiquement parlant, un duel face à l’Uruguay est une belle occasion de poursuivre sur cette nouvelle dynamique : le Venezuela n’a perdu que deux de ses dix derniers duels face à la Celeste en éliminatoires, en remportant même deux. Sur le terrain, Pekerman devrait reconduire le onze qui a écrasé la Bolivie à Barinas.
Uruguay : Sergio Rochet; Néstor Araújo, Diego Godín, Josema Giménez, Mathias Olivera ; Facudo Pellistri, Mauro Arambarri (ou Giorgian De Arrascaeta), Rodrigo Bentancur, Federico Valverde ; Edinson Cavani, Luis Suárez.
Venezuela : Wuilker Fariñez; Ronald Hernández, Jhon Cancellor, Nahuel Ferraresi, Oscar González ; Tomás Rincón, José Martínez ; Darwin Machis, Yeferson Soteldo, Romulo Otero ; Salomón Rondón.
Par Pierre Gerbeaud
Match de la dernière chance pour la Colombie en Argentine. Sortie sous les sifflets, Rueda visé des projectiles et sorti sous escorte, James qui se lâche dans le couloir et insulte les supporters de « ingrats f*** de p*** », Falcao qui allume lui aussi le public. C’est un euphémisme de dire que l’ambiance n’était pas au beau fixe après la défaite à la maison contre le Pérou. Pour essayer d’éclaircir ce ciel, médias, clubs et ex joueurs ont lancé la campagne « Yo me monto » (Je monte) largement reprise sur les réseaux sociaux. À trois points de la sélection inca et à deux points de l’Uruguay tout autre résultat qu’une victoire sera quasiment synonyme d’élimination.
Très largement critiqué avec une presse qui a clairement demandé sa tête, Reinaldo Rueda a promis des changements « pour oxygéner » l’équipe. Il y en aura au moins un, forcé, puisque Mina est suspendu et il est reparti en Angleterre. William Tesillo devrait prendre place dans le onze de départ. Pour ce qui est des autres changements, Alfredo Morelos ou Victor Cantillo pourraient pourquoi pas avoir une carte à jouer. À moins de voir une grosse surprise avec la titularisation de Yáser Asprilla. Le jeune joueur d’Envigado qui a déclaré qu’il serait meilleur qu’un autre Asprilla, Tino, pourrait être la carte surprise demain et dynamiter un couloir où Cuadrado déçoit de plus en plus.
Nettement moins d’enjeu pour l’Argentine déjà qualifiée et qui fera avec une équipe bis. Quatre suspendus après le match au Chili et des absents sur blessure ou manque de forme. Ainsi Scaloni devra faire sans Nicolás Otamendi, Nicolás Tagliafico, Rodrigo De Paul, Leandro Paredes, Cuti Romero, Joaquín Correa, Exequiel Palacios, Nicolás Domínguez et bien évidemment Leo Messi. Le sélectionneur va donc largement faire tourner et pour certains joueurs ce sera l’occasion de se montrer, comme Guido Rodríguez par exemple qui devrait démarrer au milieu, Germán Pezzella qui prendra place en défense centrale et surtout Paulo Dybala qui pourrait enfin débuter. Invaincue depuis 2019, l’Albiceleste essaiera de maintenir cette incroyable série dans un Mario Kempes qui devrait faire le plein.
La dernière fois que la Colombie s’est imposée en Argentine en éliminatoires, c’était déjà pour un match vital où le perdant devait passer par un repêchage. Ce match est resté dans toutes les mémoires puisque la bande à Maturana en avait passé cinq au finaliste de la Coupe du Monde 1990. Nul doute que Rueda se contentera d’une victoire bien plus étriquée.
Argentine : Dibu Martínez; Gonzalo Montiel, Germán Pezzella, Lisandro Martínez, Marcos Acuña ; Lucas Ocampos, Guido Rodríguez, Giovani Lo Celso, Ángel Di María, Paulo Dybala (ou Ángel Correa) ; Lautaro Martínez.
Enjeu minime au Minerão entre un Brésil déjà qualifié et un Paraguay quasi éliminé à qui sa presse demande désormais uniquement de faire preuve de dignité. Avec deux suspendus (Emerson et Éder Militão), un joueur positif à la COVID-19 (Alex Sandro), et huit joueurs sous le coup d’une suspension en cas de nouvel avertissement (Thiago Silva, Bruno Guimarães, Gerson, Gabriel Jesus, Gabigol, Vinicius Júnior, Antony et Raphinha), on s’attendait à ce que Tite fasse enfin tourner au sein d’une Seleção qui ronronne sans véritablement convaincre mais qui ne cesse d’avancer. Ce ne semble être toujours pas le cas, enfin, pas dans de grandes proportions. Casemiro devrait souffler, sur demande du Real Madrid (qui en espérait de même pour Vinicius Júnior), même si Tite a nié la requête directe du club merengue, évoquant simplement « une question de bon sens ». Un sélectionneur qui a été questionné sur la possibilité de faire tourner pour donner du temps à de nouveaux joueurs et observer à plus grande échelle : « Un grand défi est de combiner les deux (NDLR : intégration de nouveaux joueurs et équipe type). Il faut avoir une structure d’ensemble qui permette à l’individu de s’intégrer, donne le meilleur de lui-même. Nous cherchons l’équilibre mental et physique entre jeunesse et expérience, nous disposons de plus de temps qu’en 2016 pour le trouver ». Le Paraguay semble pourtant être une formidable opportunité de donner du temps de jeu.
Car la crise a laissé place à la résignation chez les Guaraníes, désormais quasi persuadés que l’affaire était pliée (sept points de retard sur l’Uruguay quand il n’en reste plus que neuf en jeu). Il faut dire que la bande à Barros Schelotto n’a plus fait trembler le moindre filet depuis six matchs, date de la dernière victoire face au Venezuela et se présentera sans son capitaine / homme fort de la défense, Gustavo Gómez, suspendu, ses milieux Matías Rojas, lui aussi suspendu, et Jesús Medina qui a été rapatrié par le CSKA Moscou. Pour l’ancien coach de Boca, l’objectif est de montrer surtout un autre visage, le sélectionneur n’hésitant pas à bousculer les siens en conférence de presse : « Un match face au Brésil requiert la plus grande exigence au monde. Le temps n’est pas à venir faire des essais, mais à essayer de prendre des points. Pour que le Paraguay aille à la Coupe du Monde, il faut construire une équipe dans la durée, qu’elle ait la capacité à repousser ses limites. Nous devons trouver une équipe qui doit comprendre que si elle ne court pas, si elle n’a pas d’exigences en termes de concentration, de discipline, restera à quai ». Aux joueurs de l’intégrer, même si l’on ne donne pas cher de la peau d’un Paraguay qui n’a gagné que deux de ses trente-neuf matchs disputés au Brésil (pour vingt-six défaites), la dernière approchant de son vingtième anniversaire.
Brésil : Ederson ; Alex Telles, Marquinhos, Thiago Silva (ou Gabriel Magalhães), Daniel Alves ; Fabinho, Lucas Paquetá, Philippe Coutinho ; Vinicius Júnior, Raphinha ; Matheus Cunha.
Paraguay : Antony Silva ; Robert Rojas, Fabián Balbuena, Junior Alonso, Héctor David Martínez ; Braian Ojeda, Mathías Villasanti, Richard Sánchez, Miguel Almirón ; Braian Samudio, Carlos González.
Le but sur le fil d’Edison Flores a tout du tournant décisif pour la Blanquirroja. Une victoire en Colombie a permis au Pérou de prendre son destin en main et d’avoir l’occasion de creuser un écart définitif sur les Cafeteros en cas de victoire (la Colombie est désormais à trois points). Un Pérou qui peut s’appuyer sur les statistiques pour s’offrir encore plus d’optimisme : la Blanquirroja a remporté ses quatre derniers chocs à la maison face à l’Équateur (sa plus longue série) et a remporté ses trois derniers matchs à domicile, plus longue série en éliminatoires. « Nous savons qu’il reste encore trois finales à disputer, que les éliminatoires sud-américains sont les plus relevés au monde. Nous sommes calmes, nous devons affronter ces trois finales comme si chacune était la dernière » a ainsi affirmé le Tigre. Sur le terrain, Ricardo Gareca doit faire sans deux de ses trois flèches offensives : Gianluca Lapadula, dont le nez ne ressemble désormais plus à rien et que le Tigre a donc décidé d’écarter pour qu’il se soigne ; Christian Cueva, suspendu pour accumulation de cartons jaunes. À ces deux absences s’ajoute celle d’Aldo Corzo, également suspendu. Il devrait y avoir donc du mouvement dans le onze en comparaison de celui qui a débuté à Barranquilla avec deux nouveaux latéraux, et un duo Christofer Gonzáles - Santiago Ormeño pour épauler Carrillo. Le Pérou pourra compter sur l’appui de son public, la jauge du Nacional ayant été relevée à 70%.
Côté Équateur, l’équation est simple : en cas de victoire à Lima ou de match nul couplé à une absence de victoire colombienne en Argentine, la Tri sera au Qatar. L’Équateur pourrait même se permettre de perdre les trois derniers matchs, Pérou et Uruguay devant prendre sept points, la Colombie neuf sur ces trois matchs pour priver la Tri d’au moins un barrage. Il y a donc un parfum de finale, comme le souligne Gustavo Alfaro : « face au Pérou, nous disputons une finale qui va se jouer au détail, nous ferons donc preuve d’une concentration absolue pour atteindre nos objectif », rappelant qu’à l’image du match face au Brésil, sa Tri allait uniquement chercher la victoire et ne pas chercher à calculer « nous devons regarder devant nous, pas derrière, nous devons continuer à insister sur ce que nous savons faire pour atteindre notre objectif ». Alfaro sera cependant toujours privé d’Ángel Mena et de Byron Castillo, déjà absents face au Brésil, et devra faire sans Enner Valencia, suspendu pour accumulation de cartons jaunes ni Alexander Domínguez auteur d’un match cataclysmique à Quito jusqu’à son expulsion.
Pérou : Pedro Gallese ; Luis Advíncula, Carlos Zambrano, Alexander Callens, Miguel Trauco ; Renato Tapia, Yoshimar Yotún, Sergio Peña ; André Carrillo, Christofer Gonzáles, Santiago Ormeño.
Hernan Galindez ; Ángelo Preciado, Félix Torres, Piero Hincapié, Pervis Estupiñán ; Carlos Gruezo, Moises Caicedo, Alan Franco ; Gonzalo Plata, Ayrton Preciado et Michael Estrada.