Coupe du Monde 2022 | OneFootball

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Icon: Lucarne Opposée

Lucarne Opposée

·15 octobre 2021

Coupe du Monde 2022

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Fin de la session d’octobre et nouvelle soirée qui rebat toutes les cartes. À l’issue d’une folle douzième journée qui renverse les vérités d’hier, la course à la qualification est totalement relancée.

« Il faut battre ces médiocres ». On l’avait évoqué en présentation du premier match de la soirée, cette phrase lancée par Juan Pasten en amont du match avait déchaîné la presse paraguayenne. Malheureusement pour elle, au coup de sifflet final, seule la notion de médiocrité résumait la prestation des Guaraníes présents sur la pelouse de l’Hernando Siles de La Paz. Face à une Bolivie parfaitement organisée et qui ne cessait de mettre la pression sur des Paraguayens cherchant sans doute à endormir la rencontre, l’Albirroja a rapidement montré ses limites. Dépassée au milieu, incapable d’enchaîner les phases de possession, elle a subi la pression intense et constante d’une Verde qui ouvrait logiquement le score sur une mine signée Rodrigo Ramallo. Et même lorsqu’un miracle offrait un penalty aux visiteurs, Sanabria, qui n’avait pas montré grand intérêt pour la rencontre jusqu’ici, le gâchait en l’envoyant dans le ciel de La Paz. Il n’en fallait pas plus pour que les hommes de César Farías ne déroulent. Dominatrice, sûre d’elle et surtout patiente, la Bolivie savait attendre son heure et ne cessait d’attaquer dès que l’occasion se présentait. Conséquence, le Paraguay explosait en seconde période, Moisés Villarroel doublait la mise, Berizzo lançait tout ce qui lui restait d’offensifs, quitte à tout déséquilibrer, puis Víctor Ábrego et Roberto Fernández donnaient au score la dimension qu’il méritait. La Bolivie s’impose 4-0, une première depuis 2003 (déjà face au Paraguay), revient à quatre longueurs d’une qualification mondiale et coule un Paraguay qui a ensuite annoncé le licenciement d’Eduardo Berrizo qui était dans l’air du temps depuis quelques semaines et que ses joueurs ont semblé finalement ne faire qu’attendre.


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Si la Bolivie se replace, c’est aussi que devant, ça coince. Centième minute. Yerry Mina pense donner la victoire à son équipe avec sa frappe en pivot. Mais alerté par les assistants vidéo, Diego Haro l’arbitre péruvien annule logiquement le but en raison d’une main préalable du défenseur colombien. La fin d’un vaste sketch tant la fin de match a frisé le ridicule. Il n’y a donc pas eu de vainqueur entre Colombie et Équateur, aucune des deux équipes ne faisant la bonne affaire de la soirée même si ce point semblait satisfaire certainement un peu plus l’Équateur. Le chiffre de cette triple journée côté colombien sera donc le zéro. Trois scores nuls et vierges et si les deux premiers étaient de l’ordre du « normal », celui-là laissera un peu plus de regrets. Des regrets notamment parce qu’encore une fois la Colombie a complètement manqué sa première période. Incapable d’enchainer trois passes et de trouver ses attaquants, les joueurs de Rueda ont eu tout faux. Nettement meilleurs après la pause, avec un Domínguez impérial devant Duván Zapata et Luis Díaz, la Colombie laisse donc échapper deux points qui lui tendaient les bras. Le débat sur l’heure et le lieu des matchs de la sélection vont certainement revenir sur le tapis et le président de la fédération, le décisionnaire, se prépare donc à essuyer quelques critiques. L’Équateur pourra lui regretter sa bonne première période qui même si elle ne s’est pas traduite par une multitude d’occasions, la tête d’Hincapié a été formidablement détournée par David Ospina. Plus en difficultés au retour des vestiaires la Tri a subi et essayé de planter quelques contres, avec notamment Gonzalo Plata, sans pour autant réussir à inquiéter le portier colombien. Mais l’essentiel est ailleurs, en difficulté hors de ses bases, ce point lui permet de rester troisième avant de recevoir le Venezuela, lanterne rouge, lors du prochain match. De quoi lui permettre de passer encore au moins une journée au chaud dans le wagon des qualifiés. Le plus important quand on sait que dans une position similaire pour la Russie, l’Équateur avait complètement explosé pour laisser échapper sa place qualificative.

Une place qualificative sur laquelle le Pérou lorgnait tout en tremblant quelque peu à l’idée de défier l’Argentine au Monumental. Une Argentine portée par une foule totalement acquise à sa cause – la communion entre ce groupe et ses hinchas est une rareté qui se déguste au pays albiceleste – et une Argentine qui a cherché d’entrée à imposer son rythme, fidèle à ses habitudes. Mais une Argentine qui a finalement souffert. La faute à un manque de justesse sans doute, la faute aussi à un Pérou qui l’a regardée droit dans les yeux. Ce match, l’Argentine de 2018 l’aurait sans doute perdu, tétanisée, non soutenue. Hier, elle l’a remporté alors que son astre n’a pas brillé de mille feux et que la Blanquirroja l’a menacé. Le Pérou aurait pu égaliser sur penalty – Yotún l’envoyant sur la barre. Mais elle l’a emporté sur un but de son Toro, sauvée dans les buts par un Dibu Martínez toujours impérial, portée dans le jeu par son Cholo version 2.0, Rodrigo De Paul. Lionel Scaloni ne cesse de répéter qu’il a son schéma, son groupe. La victoire qui boucle une triple fecha a sept points le démontre, qu’importe les événements, cette nouvelle Argentine n’est pas chavirable, sûre de son système, sûre d’elle et surtout, portée par son peuple. Elle peut ainsi déjà construire tranquillement Qatar 2022 quand son rival du soir, le Pérou, qui n’a pris que trois points sur neuf, doit désormais mettre le bleu de chauffe. D’autant que derrière, le voisin du sud revient comme une balle. Après la démonstration face au Paraguay, le Chili de Martín Lasarte a explosé un Venezuela souvent dépassé par le rythme infernal mis par la Roja et d’une naïveté défensive impardonnable. Emmené par un Erick Pulgar parfait aux côtés de sa machine à perforer nommée Arturo Vidal, porté par son Big Ben à l’activité incessante devant, la Roja a donc dominé les débats. Au sein de ce onze parfaitement huilé, la prestation XXL de Diego Valdés, surprise du chef Machete au coup d’envoi à la place de Charles Aranguíz alors que l’on attendait Pablo Galdames ou Marcelino Nuñez. Un doublé de Pulgar de la tête, sur deux corners d’Alexis – une première depuis le duo Salas – Zamorano – avait placé le Chili sur orbite dès la première période, la suite n’a été que célébrations à San Carlos de Apoquindo et une Roja qui retrouve bien des certitudes, individuelles et collectives, au meilleur des moments. Car le Chili n’est désormais plus qu’à trois points des places qualificatives et peut clairement y croire, son calendrier étant suffisamment dégagé pour entretenir ce rêve fou de remontada.

Une place qualificative désormais en danger pour l’Uruguay. À Manaus, la sélection de Tite continue son parcours sans faute à domicile et son invincibilité au global avec une victoire tranchante contre l’Uruguay. La rencontre a été « tuée » rapidement par les auriverdes avec un but de Neymar parti dans le dos de Coates sur une très belle passe de Fred. Le match n’avait pas commencé depuis dix minutes et le ton était donné. La Celeste défend et n’arrive pas à sortir de la nasse, malgré quelques bons ballons de De la Cruz. Dans la foulée, un excellent Paquetá trouve Neymar dans la surface qui tire. Sa frappe est contrée puis repoussée du bout des doigts par Muslera, mais reprise dans le but vide par Raphinha. 2-0 et l’on sait le match plié. Le Brésil s’amuse avec notamment un petit pont de Paquetá sur Nández et se crée d’autres d’occasions. Jamais l’Uruguay ne semble être en capacité de presser le Brésil et de l’empêcher de jouer « dans un fauteuil ». Visiblement énervé, le Maestro effectue un triple changement à la mi-temps avec notamment le retour de Cáceres, mais face à un Brésil de luxe, le mal est fait. Les changements donnent de l’allant à l’Uruguay mais un allant qui se paie en contre. Raphinha triple la mise, sa frappe trompe un Muslera qui pourtant effectue quelques beaux arrêts qui permettent de sauver les apparences. En toute fin de match Suárez sauve l’honneur sur coup-franc (seul but de l’Uruguay dans cette triple journée, aucun but donc dans le jeu) avant que l’Uruguay n’encaisse un nouveau but sur un contre conclu de la tête par Gabriel Barbosa.

Pour ce qui est du Brésil, la qualification est validée depuis longtemps et l’équipe pourra aborder la compétition mondiale avec un statut de favori qui ne sera pas usurpé. Tite a construit un collectif ou les joueurs sont interchangeables d’une bonne qualité physique défensive mais aussi, comme toujours pour le Brésil, d’une qualité technique offensive extraordinaire, avec non seulement Neymar mais aussi Lucas Paquetá qui régale et Gabriel Jesus qui, à défaut de marquer, pèse sur les défenses adverses et crée l’espace pour les joueurs offensifs autour de lui. Il ne faut pas sous-estimer la campagne qu’est en train de faire la Seleção. L’Uruguay de son côté file un mauvais coton. Au regard du classement et du calendrier, la situation est loin d’être catastrophique, très loin même, notamment avec encore des résultats hier favorables à la Celeste sur les autres terrains. L’Uruguay conserve trois points d’avance, n’a qu’un point de retard sur la troisième place et va jouer lors de ses cinq dernières journées les cinq derniers du classement, dont la réception des deux derniers (Pérou et Venezuela). Cela devrait pouvoir permettre de voir les choses sereinement. Sauf que le niveau de jeu global depuis le début des éliminatoires inquiète beaucoup. Dans le jeu, l’Uruguay ne marque peu ou pas. Les matchs en Argentine ou au Brésil sont des défaites logiques, l’Uruguay ne sera pas ni la première ni la dernière sélection à perdre ces deux déplacements. La défense a été alternative à cause des blessures. Mais depuis le début des éliminatoires, le milieu souffre. Toujours, que ce soit contre les grands ou même au Venezuela ou contre le Chili à domicile. Le trio qui devrait être une arme forte, un trio Real – Inter – Juventus, n’apporte rien ou pas grand-chose, pas d’apport défensif (les images de Messi puis de Neymar se baladant dans l’axe devant la défense sont dévastatrices), peu d’occasions générées, pas de passe longue ou rapide, pas de jeu rapide à base de passes courtes. Seul, Suárez se bat devant contre le reste du monde. La vraie inquiétude est là. Tabárez ne sera sans doute pas inquiété avant la fin des éliminatoires, ayant à son actif trois qualifications de suite (dont certaines plus compliquées), faisant de l’Uruguay la meilleure équipe hors-Europe sur deux des trois dernières Coupe du Monde. Cela n’enlève pas qu’il va falloir rapidement remettre l’équipe en place, redéfinir les rôles au milieu et réussir les matchs à domicile contre l’Argentine et à l’extérieur en Bolivie lors de la prochaine journée. Au risque de commencer à avoir très peur.

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Photo une : 2021 Pool

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