Coupe du Monde 2022 | OneFootball

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Icon: Lucarne Opposée

Lucarne Opposée

·10 septembre 2021

Coupe du Monde 2022

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Les éliminatoires sud-américains arrivent désormais à mi-course. Alors que Brésil et Argentine se promènent, derrière, une tendance commence à se dégager et quelques illusions semblent déjà perdues.

Retour au Monumental, public, célébration et goleada. L’Argentine accueillait la Bolivie pour enfin pouvoir célébrer sa Copa América, celle qui change tout, avec les siens. Et la fête fut parfaite. Car sur le terrain, l’Argentine a changé, s’est totalement libérée. Oublié ce fardeau de vingt-huit trop longues années, le spectre des finales perdues ou des accidents industriels. À l’image de son roi Leo, envahi par l’émotion, en larmes durant les célébrations, durant les interviews d’après match. Quelque chose a changé, un immense poids s’en est allé. Et l’Argentine est redevenu cette machine à rêve. Portée par son 10, omniprésent, toujours magique quand totalement libre, elle n’a fait qu’écraser une Bolivie vouée à n’être qu’une victime expiatoire. Messi a tout fait, petit-pont / lucarne sur le premier – un copier-coller version pied gauche du but de Neymar face à Başakşehir, combinaison à grande vitesse et crochet magnifique sur le second, renard des surfaces sur le troisième, et l’Argentine s’est offert une soirée parfaite, de celles qui font oublier les honteuses après-midis brésiliennes. Qu’importe qu’il ait battu ou non le record du Roi Pelé (pour en savoir plus, on vous invite à lire Les mille (et quelques) buts de Pelé), Messi a brillé de mille feux, l’Argentine a déroulé face à une Bolivie qui n’a plus gagné en déplacement en éliminatoires depuis le 18 juillet 1993, soit 10 272 jours ou soixante matchs. Record du monde. Une Bolivie déjà quasiment éliminée sauf miracle absolu.


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L’élimination est aussi déjà quasi actée pour le Venezuela. En déplacement au Paraguay, la Vinotinto a concédé un but par début de mi-temps et ainsi réduit fortement ses espoirs. Des buts construits par les frères Romero, récupération d’Óscar, service pour Ángel qui délivre le but à Héctor David Martínez dont la frappe est mal jugée par Wuilker Fariñez dès la sixième minute, service d’Óscar pour Alejandro Romero Gamarra dès la deuxième minute du second acte pour plier l’affaire. Entre temps, le Paraguay s’est offert quelques situations, notamment par les déboulés fréquents de ses latéraux, mais a éprouvé toutes les peines du monde à trouver le duo Luis Amarilla - Ángel Romero. Conséquence, le Venezuela a longtemps entretenu l’espoir d’un retour, notamment lorsqu’Eduardo Bello trouvait le montant d’Antony Silva. L’avance de deux buts acquise en début de deuxième acte a néanmoins donné plus de tranquillité aux hommes d’Eduardo Berizzo, sans pour autant que la possession albirroja se montre réellement efficace en termes d’occasions. Qu’importe au final, car si les Guaraníes se sont un peu faits peur en fin de partie, les trois points acquis permettent à la sélection de rester accrochée au wagon des prétendants à une place de mondialiste.

Une place qui commence à s’éloigner pour le duo PérouChili. Un Pérou qui n’a pas véritablement pu résister face à la machine brésilienne emmenée par son roi Neymar. Le Parisien a offert le premier but d’entrée de partie à Everton Ribeiro et a plié l’affaire en fin de premier acte en renard des surfaces, devenant au passage le meilleur buteur de l’histoire de la Seleção en éliminatoires. Pour le reste, le Brésil a donc tranquillement déroulé pour décrocher sa huitième victoire en huit matchs joués, étant déjà quasiment assuré de sa qualification face à un Pérou qui a montré un meilleur visage en deuxième période, se procurant quelques situations, mais dont le bilan comptable commence à devenir inquiétant.

Un bilan tout aussi inquiétant que celui du Chili. En déplacement à Barranquilla, la bande à Lasarte a probablement livré sa pire mi-temps des éliminatoires. La faute à des choix tactiques totalement infructueux : une défense à trois Paulo Díaz – Gary Medel – Enzo Roco totalement dépassée par le dévoreur de profondeur qu’est Miguel Borja, un duo Baeza – Pulga rapidement dépassé au milieu, notamment en raison de la présence de l’électron libre JuanFer, et des hommes de couloir en souffrance devant les montées systématiques de Luis Díaz et Juan Guillermo Cuadrado. C’est simple, le score de 2-0 en faveur des Cafeteros venu sanctionner le premier acte – deux buts de Borja en quatre-vingt-huit secondes, un record – était flatteur pour une Roja totalement écrasée, totalement asphyxiée. Une Roja qui s’est reprise en seconde période, Lasarte modifiant son schéma, lançant des joueurs de foot au milieu notamment (Aranguíz et El Mago Jiménez). La Roja a donc dominé le début de deuxième mi-temps, s’est procuré de nombreuses occasions et a même entretenu l’espoir avant de céder sur une nouvelle approximation d’Isla et un but de Lucho Díaz. Sans donc véritablement trembler, la Colombie de Rueda sort grande gagnante de ce duel entre concurrent directs, s’offre six points d’avance sur sa victime du soir et reste au contact de l’Uruguay et de l’Équateur. Quant au Chili, avec huit points pris sur vingt-sept, le temps commence à manquer, la tension à monter.

Dernière affiche, le choc au sommet entre prétendants aux accessits : Uruguay et Équateur. Les matchs se suivent et ne se ressemblent pas pour ces deux pays avec une victoire dans la douleur au terme d’un match insipide pour l’Uruguay. Les améliorations dans le jeu entrevues contre la Bolivie étaient sans doute circonstancielles, face à l’un des adversaires les plus faibles de la zone, et les tentatives uruguayennes se sont hier longtemps fracassés sur un mur au milieu de terrain avec un bon match de la triplette Caicedo, Gruezo et surtout Gaibor, omniprésent jusqu’à sa sortie. En face, l’Uruguay n’y arrivait pas dans le jeu et décide donc de jouer en profondeur, sans aucune chance de succès. La première mi-temps n’a ainsi vu aucune des deux équipes réussir à se procurer une seule frappe cadrée, la seule occasion franche étant pour l’Uruguay, annulée pour hors-jeu. En deuxième mi-temps, alors que la Celeste a été toujours aussi inefficace, l’Équateur montait petit à petit dans les tours et commençait à se procurer des occasions franches. Plata s’enfonçait dans la profondeur pour une première vraie occasion à la 47e, avant que l’attaque équatorienne s’installe dans la surface et que Giménez ne passe pas loin de concéder un penalty sur une tentative de dégagement non maitrisée. Le jeu se durcissait, Nández aurait pu être expulsé sur un tacle semelle en avant, Bentancur recevait un avertissement après un tacle qui fait faire un soleil à Caicedo. Dans ce moment de tension, la seule éclaircie venait de Valverde qui touchait le haut de la barre sur une belle action individuelle. Pour le reste, alors que le Maestro effectuait ses changements, on commençait à franchement se faire peur côté Uruguay. Mais étrangement, l’Uruguay l’a emporté grâce aux cinq dernières minutes. Que s’est-il passé ? En toute fin de match, l’Équateur a semblé s’être fatigué d’un coup. Les latéraux notamment qui avaient été impeccables jusque-là (Estupiñan par exemple) ont d’un coup pris cinq mètres de retard sur leur adversaire. Verdict : l’Uruguay marque un but logiquement annulé par l’arbitre pour un hors-jeu, une magnifique frappe de Vecino. On se dit que l’Uruguay a laissé passer sa chance, n’ayant toujours pas cadré une frappe. La première, la dernière, la seule, l’unique, la plus belle frappe cadrée de la soirée arrivait à la 92e, sur une passe de Valverde qui lançait un Nández magnifique malgré la fatigue et qui réussissait un très beau geste technique, un centre parfait en bout de course. Gómez avait attiré les défenseurs, Pereiro arrivait seul et marquait devant un gardien impuissant. Lors des défaites, Godín dit toujours qu’il n’y a pas de question de mérite dans le football, sous-entendu que c’est le résultat le seul juge de paix. L’Uruguay en a parfois souffert par le passé avec quelques matchs maitrisés mais sur lesquels l’Uruguay a perdu, comme en Copa América ou lors du nul contre le Paraguay en juin. La victoire n’a pas été construite dans le jeu mais par la volonté de Nández, sa combinaison avec Pereiro, et par une défense intraitable durant le reste du match. Cette stabilité et cette volonté sont quoi qu’on en pense à mettre au crédit de l’entraîneur. L’Équateur est malgré sa défaite aussi sur la bonne voie, avec un bon match en général, seuls les attaquants ont peut-être été un peu tendre (alors qu’Enner Valencia a démarré sur le banc).

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