Colombie – Apertura 2025 : Surprise surprise | OneFootball

La finale du premier semestre colombien opposera le Deportivo Independiente Medellín à Santa Fe, le huitième de la phase régulière contre le sixième. Si le DIM a profité du craquage de ses adversaires, Santa Fe a coiffé son meilleur rival au poteau.

Être au bon endroit au bon moment est un art. Et cet art, c’est bien le Deportivo Independiente Medellín qui l’a le mieux maitrisé dans ce quadrangulaire A. Seule équipe invaincue dans les huit qualifiés le DIM a su profiter du gros craquage des trois autres équipes du groupe. Junior est parti en sucette après les deux premières rencontres (un nul et une défaite) avec un César Farías qui a très vite compris qu’il ne serait plus sur le banc pour terminer l’année et le club de Medellín en a profité pour s’imposer lors de la troisième et de la quatrième journée ce qui lui a permis de se placer idéalement dans le sprint final. Lors de la deuxième journée face au Deportes Tolima, le club d’Ibagué jouait sans Cristopher Fiermarin qui était avec la sélection uruguayenne. Résultat son remplaçant William Cuesta a flingué la fin du match avec une erreur monumentale qui a permis aux joueurs d’Alejandro Restrepo de marquer un troisième but décisif. Certainement le meilleur match du DIM d’ailleurs dans ce groupe avec notamment un deuxième but exceptionnel marqué par Léider Berrio. C’est lui aussi qui a ouvert le score avant que Juan David Arizala, formé au club, joue les Lilian Thuram sauce Croatie 98 dans le temps additionnel et qualifie le DIM pour la finale avant même la dernière journée. Le Deportes Tolima a quant à lui terminé le semestre avec un entraîneur, Ismael Rescalvo, occupé à chasser les cartes de presse en conférence d’après-match et à négocier son contrat avec Barcelona. Restait donc l’América, l’équipe qui avait terminé en tête de la phrase régulière. La Mechita s’est sabordée elle aussi d’une part en mettant son entraîneur constamment sur la sellette, d’autre part en perdant à la maison le match qu’il ne fallait pas perdre contre Tolima avec une passivité défensive fatale. Pas beaucoup mieux non plus hors terrain avec Juan Fer Quintero qui a déjà mis en suspens la suite de son aventure à Cali. Une histoire assez sombre avec notamment un sponsor qui devait aider le club à payer le salaire du joueur et qui n’est jamais arrivé. La tension semble maximale à tel point que JuanFer a refusé de jouer le dernier match du groupe alors qu’il n’était pas blessé. Au final c’est bien la meilleure équipe qui est sortie de ce groupe, la plus régulière. Léider Berrio et Brayan León ont été décisifs. Au milieu Homer Martínez est dans la forme de sa vie, ce sera d’ailleurs une belle opposition face à Daniel Torres, le DIM part avec un petit avantage dans cette finale.

En face Santa Fe défie toutes les lois de la rationalité. Le club cardinale a fait carton plein à l’extérieur dans ce groupe. Une première dans l’histoire des quadrangulaires. Dans ces trois victoires il y a une victoire à l’Atanasio Girardot totalement rocambolesque avec un but de Yilmar Velásquez à la dernière seconde de son camp dans une cage désertée par le portier de l’Atlético Nacional. Au bout du temps additionnel Chipi Chipi est monté sur un corner en faveur de l’Atlético Nacional, le ballon est revenu dans les pieds des joueurs de la capitale. Après le match le gardien a expliqué que l’arbitre lui a signalé que c’était la dernière action et qu’il sifflerait après le corner. À égalité avec Millonarios lors de la dernière journée, les deux équipes s’affrontaient dans un Campín presque totalement bleu où un nul suffisait à Millonarios pour se qualifier. Résultat deux buts dans les dix premières minutes, dont le deuxième avec certainement une faute au départ. Les deux seuls tirs cadrés de Santa Fe dans ce match. En face Falcao a une nouvelle fois raté une immense occasion dans un match décisif avec son club de cœur. Seul dans la surface il s’est jeté trop tard sur un ballon pourtant idéal juste avant la pause, ce qui aurait permis de relancer le suspense avant la pause. Et si Falcao était attendu au tournant, c’est un autre vétéran qui a survolé ce groupe B : Hugo Rodallega. Alors qu’il va prochainement souffler sa quarantième bougie, le capitaine de Santa Fe a été le grand artisan de la qualification avec cinq buts et une passe décisive en six matchs (sans aucun doublé). C’est lui qui a montré la voie en ouvrant le score face à Millos et c’est lui qui a envoyé Ewil Murillo en un contre un face à Álvaro Montero sur le deuxième but. Mieux, il a disputé l’intégralité des six matchs. Sacré performance et définition parfaite de ce qu’est un leader. Point faible de ce parcours, si le club a gagné ses trois matchs à l’extérieur c’est nettement plus compliqué à la maison pour Jorge Bava. L’entraineur uruguayen n’a gagné que deux rencontres à la maison (la victoire face à Millonarios est considéré comme une victoire à l’extérieur), face à Junior en phase régulière et face à l’Once Caldas lors de ces quadrangulaires. Loin d’être anecdotique alors que ce mardi c’est bien dans son stade que cette première manche aura lieu.