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Lucarne Opposée

·4 juin 2025

Colombie – Apertura 2025 : Des quadrangulaires rêvés

Image de l'article :Colombie – Apertura 2025 : Des quadrangulaires rêvés

Pour la première fois depuis bien longtemps, tous les gros du championnat se sont qualifiés et vont donc nous offrir des quadrangulaires de rêve, au moins sur le papier. Et bien malin celui qui devinera l’identité des deux finalistes.

Les puristes diraient, à raison, qu’il manque le Deportivo Cali mais vu les finances et les dernières années civiles du club azucarero difficile de le placer dans la catégorie des grosses écuries, c’est un géant endormi. Pas d’équipe surprise donc et on retrouvera Millonarios, Santa Fe, Junior, l’Atlético Nacional, le Deportivo Independiente Medellin, l’América, l’Once Caldas et le Deportes Tolima à la lutte pour une nouvelle étoile. Présentation des deux groupes.


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On ne va pas commencer dans l’ordre alphabétique mais bien par le Groupe B parce que c’est tout simplement le groupe le plus fou avec Millonarios, Santa Fe, l’Atlético Nacional et l’Once Caldas. Trois Libertadores, une Sudamericana, un classique du football colombien et un classique de la capitale, rien que ça. Arrivé deuxième de la phase régulière et donc avec le fameux « point invisible » qui donne l’avantage en cas d’égalité, Millonarios partira avec un peu d’avance dans ce groupe et pas seulement grâce à ce point de règlement. Le nouveau projet mené par David Gónzalez a eu du mal à prendre forme avec quatre défaites et un nul sur la première partie du semestre, le club embajador a redressé la barre et est invaincu depuis mars. Un véritable exploit notamment parce que le club a dû composer avec une infirmerie remplie de certains cadres comme Maca, Radamel Falcao, Juan Pablo Vargas ou encore Leo Castro. Comme souvent dans ces cas-là en Colombie le club a pu compter sur des jeunes joueurs qui ont saisi leur chance. Porté par un excellent Sudamericano, Néiser Villareal a pris du galon et de l’expérience et surtout il a pu enchainer les minutes. Malheureusement le club sait déjà qu’il partira libre en janvier prochain. Éclosion aussi pour Luis Marimon et ses vingt-et-un ans qui a marqué ses trois premiers buts en professionnel. S’ils ont un peu plus de bouteille, Daniel Ruiz, Kevin Palacios et Jhon Córdoba ont été fondamentaux dans le dispositif de l’ancien entraîneur du Deportes Tolima et progressivement cette équipe est devenue une belle machine collective. C’est donc clairement l’équipe qui arrive avec la meilleure dynamique dans ce groupe.

Difficile de savoir sur quel pied danser avec l’Atlético Nacional de Javier Gandolfi. Très solide à la maison, deuxième meilleure équipe derrière l’América, le club verdolaga a réalisé sa pire campagne loin de ses bases depuis bien longtemps avec seulement deux victoires sur les dix déplacements. Meilleure attaque du groupe des qualifiés, avec notamment un excellent Edwin Cardona, des très bons Kevin Viveros et Marino Hinestroza (pour ne citer qu’eux) la force de frappe offensive de cette équipe a de quoi faire trembler tout le monde que ce soit en termes de quantité et de qualité. Mais défensivement cette équipe a montré quelques difficultés et a encaissé au moins un but sur six des sept derniers matchs de championnat. Pas illogique quand on sait que les jeunes Royer Caicedo et Simón García ont joué presque un quart des rencontres, les deux ont moins de vingt ans et Juan Jose Arias (vingt-et-un ans) a pris place à côté de Tesillo et a disputé la moitié des minutes (en ayant pris deux cartons rouge). Trois joueurs qui vivent leur première saison pleine dans l’élite. À noter que magie du football colombien, l’Atlético Nacional sera amputé de ses trois internationaux colombiens, Marino Hinestroza, David Ospina et Andrés Felipe Román, sur la deuxième et la troisième journée en raison des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Un sacré handicap qui pourrait lui être fatal.

Question de dynamique Santa Fe ne va pas arriver dans les meilleures conditions. Humilié 6-1 par l’Alianza FC lors de la dernière journée le club cardinal part de loin. Certes il y a eu la victoire à Cali face à un Deportivo Cali qui était déjà en tongs et à la maison face à Junior (avec un pénalty tombé du ciel pour revenir dans le match) mais dans le jeu c’est très poussif et les résultats ne sont pas très convaincants. Notamment pour les supporters qui demandent le départ de toute la direction, à commencer par celui du président et actionnaire majoritaire Eduardo Mendéz. Le 7-1 passé à Envigado fin février est très loin et à l’instant T, on semble se diriger plus vers la dernière place du groupe qu’autre chose. Surtout qu’on aura droit à un classique contre Millonarios en ouverture avec un Campín rouge (Santa Fe reçoit) qui pourrait rapidement se retourner contre ses joueurs si ça se passe mal sur le terrain.

Reste donc l’Once Caldas porté par l’éternel Dayro Moreno auteur de dix buts encore ce semestre. Le club entraîné par Hernán Darío Herrera n’est pas le plus spectaculaire du championnat mais il est très difficile à bouger, notamment à la maison où il a cartonné l’América et largement battu Pereira lors du clásico du café. Il a montré aussi qu’il pouvait être à la hauteur au très haut niveau puisqu’il est sorti de son groupe en Sudamericana. Deux faiblesses, sa capacité à vote craquer lors des déplacements et surtout un calendrier très serré puisque le club de Manizales a joué sur deux tableaux et ça pourrait peser lourd dans la balance. Surtout que le calendrier lui offre un voyage à Medellín pour commencer après avoir joué à Rio jeudi soir (son adversaire a eu un jour de plus de récupération).

Le groupe A offre moins d’affiches pétillantes, mais il est certainement plus relevé puisqu’on retrouve le premier, le troisième et le quatrième de la phase régulière. L’América a tranquillement géré sa phase régulière. Avec Pereira c’est le seul club invaincu à la maison. Juan Fer Quintero pris les manettes de cette équipe et ça se voit. Et pourtant tout n’est pas rose. Alors qu’on pensait que le stade allait se remplir avec la venue de l’ancien numéro 10 de Porto, ça a été loin d’être le cas et le stade a même sonné bien creux sur certaines rencontres. Autour de Juan Fer, Duván Vergara et Rodrigo Holgado ont mené l’attaque escarlata. Paradoxalement et malgré les résultats Jorge Polilla Da Silva a été contesté une bonne partie du semestre et a semblé sur un siège éjectable tout le semestre. Défensivement cette équipe a montré qu’elle était presque imperméable, seulement deux gros accidents qui lui ont coûté la moitié des buts concédés sur ce semestre, avec notamment un Jorge Soto décisif dans les buts qui a gardé sa cage inviolée à neuf reprises (sur les treize rencontres disputées). Cet América loin d’être spectaculaire a quand même une tête de favori de ce groupe avec Junior.

Junior n’a pas fait du Junior puisque le club de Barranquilla a été la meilleure équipe à l’extérieur du semestre. Junior a même plus gagné que perdu en déplacement, pas vraiment dans l’ADN du club. Lui aussi très contesté, notamment par les journalistes locaux avec qui il a eu plusieurs séquences de question/réponse tendues, César Farías a réussi à apporter à son équipe une solidité digne d’un champion. Éliminé de la Sudamericana par l’América, Junior ne court qu’après un seul lièvre cette année et a un effectif qui lui permet de faire face au calendrier démentiel du football colombien même s’il sera lui aussi victime de la double date FIFA puisque Santiago Mele a été appelé par Marcelo Bielsa. Le club tiburón s’est aussi découvert un petit joyau en la personne de Jordan Barrera. S’il avait montré des choses intéressantes chez les jeunes aussi bien en D2 avec le Barranquilla FC ou avec la sélection lors du Sudamericano, on attendait de le voir à un niveau un peu plus haut et le moins que l’on puisse dire c’est que l’on n’a pas été déçu. S’il a timidement commencé, il a très bien terminé la phase régulière avec son premier but en première division.

Les deux autres équipes de ce groupe font office d’outsider. Si on voulait voir du spectacle ce semestre, il ne fallait pas assister aux matchs du DIM. Moins bonne attaque, moins d’un but marqué par match en moyenne, mais meilleure défense des qualifiés, les joueurs d’Alejandro Restrepro ont souffert pour obtenir leur billet et ont terminé par une seule victoire sur les six derniers matchs. Difficile donc d’imaginer le deuxième club de Medellin sortir de ce groupe et plus largement de le voir se mêler à la lutte pour la première place. Situation un peu différente pour Tolima parce que le club d’Ibagué a montré beaucoup plus de choses et a réussi à tenir tête à tous les gros du championnat. Et il a surtout un buteur en grande forme en la personne de Gonzalo Lencina. Habituellement très fort à la maison, le Deportes Tolima a montré aussi qu’il savait voyager ce qui peut faire la différence dans un groupe aussi fermé.

Millonarios seul gagnant

Lors de la première journée des cuandragulares, Junior peut encore se demander comment il ne s’est pas imposé face au Deportes Tolima au Metropolitano. Ou plutôt, il peut se demander comment Christopher Fiermarín n’a pas été appelé plus tôt en sélection uruguayenne. Le portier du club d’Ibagué a ramené presque à lui tout seul ce point. Pour ce premier match des quadrangulaires, César Farias avait sorti une équipe offensive avec Guillermo Paiva et Carlos Bacca alignés en pointe. Face à lui du classique côté Ismael Rescalvo. Si le club de Barranquilla a mieux commencé, il s’est fait piéger sur la première action de son adversaire à la 25e minute. Sur un centre mal renvoyé par Javier Báez c’est Cristian Arrieta, le latéral droit qui est venu mettre son plat du pied pour tromper Santiago Mele. Ce sera le seul tir cadré de Tolima dans ce match. Le reste sera une domination totale du club tiburón. Si Javier Báez pensait avoir égalisé avant que Wilmar Roldán ne siffle une poussette de Didier Moreno au départ de l’action, c’est un autre défenseur qui a égalisé juste avant la pause. Sur son côté droit Jhomier Guerrero a fait un petit festival avant de conclure d’une frappe du gauche au premier poteau. Au retour des vestiaires Junior a eu un énorme temps fort. Il y a d’abord eu la frappe de Bryan Castrillón qui s’est envolée dans les tribunes avant deux immenses occasions. Sur coup-franc, la tête de Javier Báez a été déviée du bout des doigts par Christopher Fiermarín avant de s’écraser sur la transversale. Presque dans la foulée pourtant en excellente position Titi Rodríguez s’est cassé les dents sur le portier. C’est encore lui qui s’est essayé de l’extérieur de la surface mais son tir a rasé le montant. Pas plus de réussite pour Téo qui a glissé alors qu’il se présentait face au gardien. Action sur laquelle il s’est blessé et pourrait manquer la fin du championnat. La dernière munition a été pour Deiber Caicedo mais l’ailier de poche a lui aussi manqué le cadre. Junior laisse donc échapper deux points d’entrée et devra ramener quelque chose de son voyage à Cali pour ne pas se compliquer la tâche d’entrée.

Une équipe de l’América qui est sortie miraculée face au Deportivo Independiente Medellin. Du classique pour les deux entraîneurs dans un match qui a été plutôt décevant malgré une première grosse occasion pour les locaux après un peu plus d’une minute mais la frappe de Bryan León a été trop croisée. Il a fallu attendre vingt minutes avant de voir la deuxième occasion mais le piqué de JuanFer a manqué de puissance pour inquiéter Washington Aguerre. Moment de folie puisque presque dans la continuité et dans un angle très fermé Esneyder Mena a trouvé le montant. Avant que Bryan León croque un face-à-face pour ce qui a été la plus belle occasion de la première période. Plus agressif le club poderoso a eu les seules opportunités de la deuxième période mais sans trouver la faille. Entré à la pause Franco Leys a laissé son équipe à dix à un quart de la fin. Magie du football colombien il devrait être disponible pendant les deux matchs disputés pendant la trêve internationale. Alors qu’on se dirigeait vers un score nul et vierge le match a basculé dans la folie dans le temps additionnel. Ça a commencé avec un extérieur du pied cinq étoiles de Marcus Vinicius sur la tête de Francisco Fydriszewski. Le DIM pensait avoir fait le plus dur mais sur un des derniers ballons Washington Aguerre a loupé son contrôle avant de sécher Luis Ramos, tout heureux de se retrouver avec le ballon dans les pieds Rafael Carrascal a pu conclure dans le but vide pour sauver un point miraculeux. L’América devra faire bien mieux contre Junior, mais ce sera très difficile sans ses deux avant-centres qui seront en sélection. Luis Ramos avec le Pérou mais aussi Rodrigo Holgado avec la Malaisie.

Millonarios est donc la seule équipe à avoir pris les trois points sur cette première journée dans le match face au voisin Santa Fe. Ce match est certainement celui qui a le plus fait parler en Colombie en raison des nombreuses décisions de Carlos Ortega, l’arbitre de la rencontre. La première décision est d’ailleurs tombée après à peine dix secondes de jeu lorsqu’Andrés Llinás est arrivé coude en avant sur Daniel Torres. Une action sur laquelle l’arbitre n’a donné qu’un carton jaune, malgré l’invitation de son assistant vidéo à aller voir les images. La deuxième est intervenue sur une situation impliquant le capitaine de Millonarios, Radamel Falcao. Déjà averti (sur une faute totalement inexistante), le meilleur buteur de l’histoire de la sélection colombienne a eu une altercation qui aurait pu lui valoir un deuxième avertissement. En toute fin de match, Carlos Ortega en a enchaîné deux qui ont pesé lourd dans la balance. Il a injustement expulsé Danovis Banguero pour une faute qui ne méritait qu’un avertissement et dans la foulée, sur la dernière action, il a décidé de ne pas sanctionner la main de Luis Marimón à la suite de son dégagement en ciseau désarticulé digne de Peter Crouch de la grande époque. Là encore son assistant vidéo n’était pas de son avis et l’a invité à aller voir les images. Après la rencontre, la commission arbitrale a décidé d’envoyer M. Ortega au frigo jusqu’à la fin de la saison. Pour ce qui est du terrain, disputé sur une pelouse qui n’a pas favorisé le jeu rapide et qui semblait presque manquer d’arrosage (un comble quand on voit les pluies très fréquentes et au-dessus de la normale depuis février), il n’y a eu qu’un seul véritable éclair dans cette rencontre. Un éclair venu juste avant la pause quand Radamel Falcao à l’affut a repris un ballon renvoyé par le portier. Son troisième but du semestre et son deuxième face à Santa Fe puisqu’il avait déjà marqué contre le voisin en fin d’année dernière.

L’Atlético Nacional pourra avoir les mêmes regrets que Junior dans ce match aux trois Libertadores face à l’Once Caldas. D’entrée Andrés Román a trouvé le petit filet. Première occasion d’une bonne petite série. Kevin Viveros n’a pas été plus en réussite alors qu’il était pourtant en excellente position face au but. Avant la pause le club verdolaga a accéléré, mais la frappe de Juan Manuel Zapata a fui le cadre. Et quand Alfredo Morelos a trouvé le cadre avec une puissante frappe, Joan Parra s’est trouvé sur la trajectoire et sa manchette a permis de garder le score nul et vierge. Dès le retour des vestiaires Kevin Viveros a croqué une énorme occasion, seul au point de pénalty avec une frappe trop molle pour inquiéter Parra. Même résultat pour William Tesillo, seul au point de pénalty sur corner, mais qui a envoyé sa tête à côté. Avant certainement la plus occasion et une combinaison sur coup-franc jusque Marino Hinestroza qui a trouvé la transversale. Une action célébrée comme un but par le portier de l’Once. Héroïque il a d’ailleurs sorti une frappe de Camilo Cándido. En face l’Once Caldas a eu quelques situations et une véritable occasion en début de match mais il peut s’estimer heureux de rentrer à Manizales avec un point. Le contenu devra être bien meilleur ce jeudi pour battre Santa Fe alors que l’Atlético Nacional jouera déjà gros face à Millonarios.

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