
Arsenal French Club
·8 juin 2025
Cinq ans après l’arrivée d’Arteta, faut-il toujours croire au Process ?

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·8 juin 2025
5 saisons et demie, c’est le temps écoulé depuis l’arrivée sur le banc d’Arsenal de Mikel Arteta. Remis en cause dès les premières semaines de son mandat, en raison de résultats décevants, il avait demandé aux supporters de faire confiance au processus (« trust the process ») qu’il mettait en place.
5 saisons plus tard, le club a-t-il bien fait de lui faire confiance ? Doit-il continuer à le faire pour les années à venir ? Le process est-il toujours en cours et faut-il continuer à y croire ?
Pour être reconnue, une équipe et son entraineur ont besoin de gagner des titres. Or, de ce point de vue, les trophées se font rares. Il y eu certes une FA cup, en 2020 et deux maigres Community Shields en 2020 et 2023, mais depuis, plus rien. Des trophées, certes, mais qui ne pèsent pas bien lourd à l’heure de faire le bilan.
Huitième, huitième, cinquième, deuxième, deuxième, deuxième : c’est le classement d’Arsenal en Premier League depuis l’arrivée d’Arteta. Une progression constante au classement, puis une stabilisation à la deuxième place depuis 3 saisons. Les impatients diront que cette stagnation est la preuve que l’équipe d’Arteta a atteint ses limites. Ceux qui ont la mémoire longue se rappelleront pourtant que cette deuxième place n’avait été atteinte qu’une fois au cours des 14 saisons avant l’arrivée du natif de San Sebastián. Témoin de cette progression, le record d’invincibilité en championnat contre les équipes du big 6 culmine désormais à 20 matchs soit plus de deux ans.
Hors Premier League, les progrès dans les résultats de l’équipe ont également permis à Arsenal de retrouver la Ligue des Champions en 2023-2024, 2024-2025, et 2025-2026. Si la coupe aux grandes oreilles fuit toujours le nord de Londres, les éliminations en quart puis en demi-finale sont le signe que l’équipe est proche des sommets européens et qu’il ne lui manque que peu d’équipes à battre pour y parvenir.
Du côté des coupes nationales, hormis la FA cup remportée en 2020, les Gunners font chaque année de la figuration. Et pourtant lors des éliminations en FA comme en Carabao Cup, le onze aligné est constitué des meilleurs joueurs disponibles, pour le moins lors de cette dernière saison. Ces compétitions, sont certes moins prioritaires, mais elles permettent, avec un nombre de match réduit, de gagner un titre en fin de saison. Le calendrier surchargé, l’effectif trop court et les blessures multiples sont les principales raisons de ces échecs.
Ceux qui suivaient Arsenal à la fin de l’ère Wenger, pendant l’intermède Emery ou même à l’arrivée d’Arteta en témoigneront : la qualité du jeu proposé par Arsenal ces deux dernières saisons n’a plus rien à voir avec ce qu’elle a été avant son arrivée. Arteta a bouleversé son équipe, en changeant progressivement autant son style de jeu que ses joueurs. Avec le départ annoncé de Kieran Tierney ; Bukayo Saka et Gabriel Martinelli sont les derniers joueurs déjà présents à l’arrivée de l’entraineur basque à la tête de l’équipe. Dans le jeu, Arsenal est passé d’une équipe qui subit à une équipe qui maîtrise (trop ?) et d’un jeu de transition à un jeu de possession. Si la qualité de jeu de l’équipe s’est progressivement améliorée et que les Gunners sont redevenus si agréables à regarder au fur et à mesure des saisons, les progrès affichés sont beaucoup moins nets au cours de la dernière saison. C’est plutôt la saison 2023-2024 qui fait figure de référence. Minée par les blessures à répétition et dotée d’un effectif restreint en 2024-2025, l’équipe d’Arteta a parfois semblé en difficulté au moment de produire du jeu, se contentant de faire le siège des surfaces adverses sans parvenir à se montrer dangereuse. Pire, l’équipe n’est plus parvenue au cours des derniers mois à emporter tous les matchs qu’elle menait, perdant ainsi 21 points après avoir mené au score en 2024-2025 (contre 7 pour Newcastle et 11 pour Liverpool).
Si beaucoup de signaux sont au vert, comment expliquer cette stagnation au classement sur trois saisons, cette impatience chez les supporters et cette qualité de jeu qui ne s’améliore plus au cours de la dernière année ?
C’est bien simple, depuis l’arrivée d’Arteta, Arsenal est la deuxième équipe du Big Six qui a enregistré le moins de signatures de nouveaux joueurs dans son effectif, seulement devancée par Liverpool qui était champion l’année de l’arrivée de l’entraineur espagnol sur le banc. Et ce, alors même que c’est l’équipe du big six qui partait du plus bas au classement à son arrivée.
Cela se confirme si l’on observe les montants dépensés sur le marché des transferts depuis 2020-2021. Arsenal est également la deuxième équipe à avoir le moins dépensé derrière Liverpool, alors même que l’équipe partait de plus bas au classement. Chelsea a dépensé 2,2 fois plus qu’Arsenal, Man City a dépensé 179 millions d’euros de plus, Man United 142 millions d’euros, et même Tottenham, qui a terminé la saison 2024-2025 à la 17e place du championnat cette saison, a investi 50 millions d’euros de plus qu’Arsenal depuis 2020-2021. Le montant des sommes dépensées n’est pas toujours corrélé aux résultats – Chelsea l’a bien montré – mais comment expliqué qu’Arsenal qui était l’équipe qui avait le plus besoin de se reconstruire est la deuxième à avoir le moins investi, alors même que ses finances sont saines ?
Hors Premier League , le constat est le même. En Europe depuis 2015, Arsenal n’est que la 8e équipe à avoir le plus investi dans les transferts et elle s’est retrouvé malgré cela dans le dernier carré de la Ligue des Champions cette saison.
Pour gagner un titre en 2025-2026, les propriétaires d’Arsenal vont devoir investir en lâchant du lest sur les dépenses. La saison précédente l’a montré, les Gunners ont été trop court tant en profondeur qu’en qualité d’effectif pour pouvoir l’emporter dans une compétition. Le club ne peut pas rivaliser avec ses concurrents en dépensant moins qu’eux alors qu’il partait d’une situation initiale moins favorable. Les besoins sont nombreux, mais identifiés : un attaquant, un ailier gauche et un milieu axial sont le minimum requis pour passer au stade supérieur. L’arrivée d’Andrea Berta pourrait permettre de changer d’approche et de dimension. L’Italien le sait, il ne peut pas se rater, et doit marquer les esprits pour son premier mercato pour permettre à Arsenal de gagner un titre majeur en 2026.
Guillaume