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·3 octobre 2022

Christophe Huck (Longueau) : « Cette lourde défaite ne doit pas occulter le reste »

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Forcément marqué après la lourde défaite de Longueau face à la réserve du RC Lens (2-6), Christophe Huck ne souhaitait pas pour autant sombrer dans le catastrophisme, quand bien même son équipe n’a toujours pas marqué le moindre point après quatre journées de championnat. Entretien.

Christophe, quel est votre sentiment après cette lourde défaite, déjà la quatrième de la saison pour Longueau ?

C’était un match différent des autres, c’était vraiment compliqué. On est tombé sur un adversaire bien plus fort que nous. Il y avait vraiment un écart important. Ce qui ne veut pas dire qu’on a eu ou qu’il fallait avoir une attitude défaitiste. Maintenant, il faut juste constater la réalité de l’écart de niveau entre les deux équipes. Malgré ça, on a une possibilité de revenir à 3-3 en seconde période. On aurait peut-être pu faire basculer le scénario, sans présager du résultat final. Le constat aurait été le même sur l’écart important individuel et collectif entre les deux équipes. Maintenant, il peut aussi y avoir un scénario favorable qu’on parvient à saisir. Après on est tombé sur une très bonne équipe, avec une qualité individuelle assez hors nome pour le niveau. Quand Lens a marqué son premier but, même les deux premiers buts, j’ai trouvé le public étrangement très silencieux. Comme s’il y avait une forme de fatalisme. Je n’avais pas cette attitude sur le côté mais j’étais un peu surpris de ne même pas entendre un commentaire négatif ou de voir de la déception. Quand on a marqué, quand on a failli revenir à 3-3, le public était présent mais à l’arrivée tout le monde faisait le même constat.


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Cette défaite s’explique donc principalement par le niveau de l’adversaire ?

La réalité des résultats donne raison à ceux qui nous mettaient déjà en queue de classement avant même le début de saison. Dans le contenu des matches, ceux qui ont pu voir les rencontres ont vu les progrès de l’équipe sur les quatre premiers matches en incluant le match de coupe de France contre Chantilly. Malheureusement, on a perdu ces quatre matches mais on aurait pu accrocher des résultats différents, ce qui aurait pu engranger une confiance plus importante. Par contre, contre Lens un match nul était difficile à imaginer, même s’il aurait peut-être compensé un peu ce qu’on n’a pas obtenu précédemment. De manière très lucide, il n’y avait pas photo entre les deux équipes. Maintenant, on avait un objectif sur la fin de match assez simple, c’était de ne pas se rendre la période à venir sans compétition officielle qui risque d’être de trois semaines si Marcq passe en coupe de France. Il ne fallait donc pas sombrer dans des attitudes qui ne sont pas professionnelles. Sur ce point, on n’a pas été défaillant puisque les joueurs se sont battus jusqu’à la fin, même s’il n’y avait plus ce supplément d’âme nécessaire à 4-2. En tout cas, personne n’a abandonné.

Je savais que ce type de scénario difficile était plus qu’envisageable, j’étais conscient de la situation.

Le risque est désormais que ça cogite. Comment faire pour que cette lourde défaite ne laisse pas trop de traces ?

Je n’ai pas pour habitude d’intervenir à chaud après les matches, mais ce fut le cas après cette défaite. On a réuni tout le monde à la fin, on a tiré les conclusions de ce match et elles sont d’autant plus faciles que tout le monde était lucide après le match. Ensuite, je les ai félicité non pas pour le résultat mais par rapport aux attitudes en fin de match. On a pris des buts mais humainement c’était vraiment difficile. Je n’ai vu aucune attitude négative sans qu’ils soient dans l’abandon total, au contraire. Ils ont essayé de faire le job jusqu’au bout, en pensant aussi à la suite. C’est une défaite logique, lourde, ce n’est pas facile à avaler mais ça reste une seule défaite. Il reste 22 matches, rien n’est défini et écrit pour la suite. Il faut simplement persévérer, rester serein et ne pas tomber dans l’émotion.

Après ce début de saison difficile, beaucoup de monde condamne déjà Longueau. Cela peut-il être un ressort pour toucher un peu l’orgueil de vos joueurs ou bien cela est-il trop tôt dans la saison ou tout simplement pas dans vos habitudes ?

Je vais tout de suite couper l’herbe sous le pied. Je ne sais pas du tout ce qu’il se dit. En toute sincérité, je ne suis pas sur les réseaux et je ne lis aucun commentaire. Même après mes échanges avec la presse, je ne vais pas lire derrière. Je cherche plutôt à me concentrer sur ce qu’on peut maîtriser, à savoir la dynamique de groupe et le travail aux entraînements. Je savais que je m’exposais en relevant ce défi. Je savais que ce type de scénario difficile était plus qu’envisageable, j’étais conscient de la situation. J’ai accepté de relever le challenge, je sais qu’il peut y avoir des commentaires, il y en aura encore et il y en avait déjà avant qu’on commence. C’est comme ça et on ne vit pas pour les autres. Je ne me suis jamais présenté comme celui qui allait tout révolutionner ou résoudre tous les problèmes. J’essaie de faire le job au quotidien du mieux possible et avec sincérité. Je continue forcément à être optimiste et à y croire. Cette lourde défaite contre Lens ne doit pas occulter le reste et toutes les bonnes choses des semaines précédentes. Certains membres du staff m’ont dit que ça allait forcément payer un jour au regard du travail fourni. Je leur ai répondu que non. En travaillant comme ça, on se donne la possibilité de réussir et je l’espère mais on n’a pas l’assurance d’y arriver. Je ne sais pas ce qui va se passer dans le futur. Il faut savoir raison gardée tout en restant optimiste.

Propos recueillis par Romain PECHON

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