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·9 mars 2024
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Carlo Mazzone, l’entraîneur mythique, a fait le bonheur du Calcio pendant près d’un demi-siècle dans des aventures qui l’ont conduit du nord au sud de la botte mais les fondations de cette immense carrière se trouvent à Ascoli pour le premier épisode de l’épopée mazzonienne.
Ascoli Piceno est une petite cité aux confins des Marches, région méconnue au-delà des Alpes qui fit même dire à l’écrivain Guido Piovene : « À Milan, on pense qu’elles se trouvent aux portes de l’Afrique, à Palerme, on les imagine proches de la Suisse ». Terre de folklores et de légendes dont celle de la sorcière Sybille gardienne d’un monde de luxure dans les monts éponymes. Cependant à Ascoli, il est un mythe bien réel, celui d’un enchanteur qui mit la ville en extase durant vingt ans, Carlo Mazzone.
En effet, Carletto, comme on le surnommait affectueusement, c’est le mystère d’un entraîneur qui n’a garni son armoire à trophée qu’avec des coupes qui n’existent plus (Coupe Intertoto, Coupe italo-anglaise), a accroché au mieux une troisième place en près de 40 ans de coaching mais qui, le jour de sa mort, le 19 août 2023, fit porter à Pep Guardiola, le plus fashion des entraîneurs, un tee-shirt à l’effigie du Mister d’Ascoli, pleurant la perte de celui qu’il considérait comme « un père » ou fut l’objet d’un jour de deuil municipal à l’occasion de ses funérailles suivies par toutes les grandes chaînes transalpines.
Cette énigme tient en un seul mot, longévité. Dans un Calcio moderne où les entraîneurs se consument aussi vite qu’une cigarette allumée en plein vent, de celle que Mazzone grillait pour tempérer ses accès colériques, il représentait une stabilité dans ce mouvement perpétuel. 1278 parties dirigées en tant qu’entraîneur dont 792 dans l’élite – record en cours – soit près de 2000 heures ou 80 jours sur les bancs de touches. De quoi donner des escarres aux fessiers les plus aguerris. Mazzone, s’il est plus panchina que sofa c’est « l’autentica qualità », c’est le survêtement bouffant en polyester du club en toute circonstance, dans la boue comme dans les plus grands stades, la casquette couvrant un crâne qui n’a supporté les cheveux que le temps de l’adolescence pour les rejeter sur les tempes et des mots fleuris crachés dans son dialecte romain natal.
Si Georges Perec était italien, il aurait assurément couché le nom de Mazzone dans ses Souvenirs tant cette figure paternelle berça ses compatriotes au long d’une carrière s’étirant sur un demi-siècle qui le vit diriger entre autres Roberto Baggio, Pep Guardiola, Antonio Conte, Andrea Pirlo ou Francesco Totti mais dont l’épicentre fut Ascoli.
Carlo Mazzone, avant d’être l’entraîneur mythique fut un défenseur, de ceux qui écumaient les terrains loin des lumières de la Serie A qu’il vécut le temps de quelques parties disputées au sein de l’AS Rome, son club de cœur et d’un prêt sans jouer à la Spal qui lui permit cependant de côtoyer le libéro du légendaire Inter d’Helenio Herrera, Armando Picchi.
Le quotidien de Carletto, c’est la Serie C, celle des années 1960, des terrains lourds, des tribunes en bois et des parties où le ballon sert de prétextes à des joutes viriles ou pour reprendre les mots du célèbre manager de l’AC Milan Nereo Rocco, il fallait « taper dans tout ce qui bouge, si c’est le ballon tant mieux ». À cet exercice, le mètre quatre-vingt-dix et les jambes musculeuses de Mazzone furent des atouts appréciés, d’abord à Sienne, en prêt, puis plus durablement à Ascoli.
L’histoire d’amour entre la cité des Marches et Mazzone ne fut pas instantanée, Ascoli et ses 50 000 habitants, à la périphérie de la périphérie, se méritent et le Romain n’est pas décidé à lui faire la cour, c’est davantage une opportunité de fin de soirée.
De retour de Sienne, le jeune joueur fut convoqué dans le bureau du président de la Roma, Anacleto Gianni, ami avec les dirigeants ascolani, il lui força la main pour signer un contrat d’une année à l’Associazione Sportiva Del Duca Ascoli avant, lui promit-il, de revenir dans la capitale par la grande porte, une fois aguerri.
Quand il monta dans le bus direction Les Marches à travers les Appenins, Carletto ne le savait pas encore mais son destin allait changer. À son arrivée, il tomba sous le charme de cette cité tout en travertin lui rappelant son quartier du Trastevere. Les supporters locaux, eux, furent carrément furieux car le recrutement de Mazzone se fit au détriment du natif de la ville et idole Giuliano Torelli relégué arrière droit. Et si en amour il n’y a pas de mots, que des preuves, les tifosi satisfirent leur colère, la veille du premier match, en pénétrant dans l’antique Stade Ferruccio Corradino Squarcia pour scier les montants des cages. La réparation de fortune faite, Mazzone fit ses grands débuts en championnat pour un match nul contre Livourne durant lequel la performance de la recrue fut qualifiée de « sûre et décisive » devenant ainsi un pilier de l’équipe.
Sa saison terminée, retour dans le bureau d’Anacleto Gianni, le contrat était prêt pour son grand retour chez les Giallorossi mais à la surprise générale, le défenseur demanda un transfert définitif à Ascoli. En effet, si Carletto a conquis les cœurs des tifosi locaux, le sien battait désormais pour une jeune demoiselle rencontrée dans les Marches, Maria Pia.
Ça pourrait être le blase d’un duo de flics tiré tout droit d’un poliziottesco d’Umberto Lenzi mais c’est surtout un des plus grands braquages de l’histoire du Calcio. Si la Province d’Ascoli donna naissance au Pape Sixte V, surnommé le bâtisseur pour avoir transformé Rome, au XVIe siècle, à travers de grands travaux, la région en connut un beaucoup plus récent. Costantino Rozzi, l’architecte du grand Ascoli Calcio 1898, au propre comme au figuré puisqu’entrepreneur de profession, sa société construisit plusieurs stades italiens dont celui de sa ville. Président du club, il fit partie de ces dirigeants mythiques du football italien qui mirent sur la carte du Calcio des villes moyennes délaissées comme Nicola Ceravolo avec l’US Catanzaro 1929 ou Antonio Sibilia à l’US Avellino 1912. Cependant peu ont poussé la passion à un tel paroxysme que Rozzi frôlait parfois la caricature. Superstitieux, il portait ses chaussettes rouges fétiches à chaque match suivi souvent depuis la curva qui adulait son Presidentissimo. Détesté pour ses excès par les institutions qui lui infligèrent quatre ans de suspension durant ses vingt-quatre ans à la tête du club mais adoré des médias qui s’arrachaient ce bon client. Quand il reprit le club en 1968, celui-ci végétait en Serie C, Carlo Mazzone évoluait au club où ses qualités défensives faisaient merveille surtout qu’elles s’accompagnaient d’une paire de buts par saison. Mais avant toute chose, Carletto était un rassembleur qu’on aimait suivre ce qui lui valut de porter le brassard de capitaine.
Costantino Rozzi, le grand brun avec une chaussette rouge (wikimedia commons)
Le 3 mars 1968, Ascoli affrontait l’U.S. Sambenedettese de la ville voisine de San Benedetto del Tronto pour le derby. Dans une Italie où le campanilisme – l’esprit de clocher – n’est pas un vain mot, il s’agit du match de l’année. Le Mister qui a pourtant vécu la rivalité à la haine entre l’Atalanta Bergame et Brescia du temps où il entraînait cette dernière, énonça :
« Celui qui a joué Ascoli- Samb, n’a peur de rien. »
En cours de match, l’attaquant Giovanni Urban partait au but, Mazzone lança sa jambe droite qui au contact du genou adverse céda, le résultat fut sans appel : fracture du tibia. Sa carrière venait de se terminer à trente-deux ans, une autre allait démarrer car Rozzi lui proposa d’encadrer les équipes jeunes du club et ponctuellement l’équipe première en mal de résultats pour des intérims sur le banc de touche avec un certain succès puisqu’il enchaîna sept victoires durant la saison 1969-1970. Costantino Rozzi le nomma alors manager de l’équipe première pour la saison 1970-1971 avec la promesse que si les résultats n’arrivaient pas, un poste de responsable jeunes ou dans l’entreprise du boss lui reviendrait.
Carlo Mazzone sous les couleurs d’Ascoli en Serie C en 1968 (Wikimedia Commons)
La Serie C dans les années 1970, c’était davantage Hunger Games qu’un championnat de foot, soixante clubs divisés en trois poules géographiques de vingt dont seul le premier accède à la Serie B. Ascoli se trouvait dans la poule centrale qui englobait les équipes de Ligurie, Emilie-Romagne, la Toscane et Les Marches. Bref des rivalités régionales tous les week-ends en milieu hostile où l’ailier, s’il flirtait trop avec la ligne de touche, respirait l’haleine de supporters échauffés par le vino rosso. Et les ailiers, Mazzone les sollicitait beaucoup dans son 4-3-3 inspiré de la Hollande de Cruyff avec Mauro Colombini et Giuliano Bertarelli en avaleurs de craie pour servir le canonnier Renato Campanini. Le Genoa, tout juste descendu de Serie B, assomma la première année mais le championnat 1971-1972 vit le sacre Del Duca Ascoli avec seulement trois défaites, huit points d’avance sur Parme et la meilleure attaque d’une Serie C cadenassée par le catenaccio. Toute l’Italie louait le jeu léchée d’Ascoli et notamment le futur sélectionneur de la Squadra Azzura énonçant devant les entraîneurs en formation au centre technique national de Coverciano que :
« Pour comprendre le football total, il fallait se rendre à Ascoli. »
L’AS Del Duca Ascoli accéda à la Serie B et changea de nom en Ascoli Calcio, l’année se conclut par une prometteuse quatrième place, ratant la montée en Serie A pour un point fruit d’un démarrage poussif. À l’intersaison, Giuliano Bertarelli quitta le club remplacé par Mauro Silva arrivé l’hiver précédent, le duo qu’il formait avec Campanini porta Ascoli jusqu’au sommet de la Serie B, ratant le titre à la différence de buts mais gagnant son ticket pour l’élite pour la première fois de son histoire. Le sorcier des Marches fit d’Ascoli un laboratoire du football, pragmatique, il ajouta de la verticalité et nuança ses envolées techniques pour insuffler à son équipe ce qu’il fallait de combat et faire du Stadio Cino e Lillo Del Duca, une forteresse imprenable. Mazzone, c’était Rémi Bricka avant l’heure, un homme-orchestre, du sifflet jusqu’au recrutement en passant par la préparation physique. Il gérait tous les compartiments du jeu à une époque où les staffs techniques étaient limités à une paire de techniciens en l’occurrence Orlando Nardi, son bras droit et Ivo Micucci le massaggiatore. Pas d’expected goals ou mesures de courses, Mazonne et son œil perçant faisaient le reste en vrai pasta scientist.
Costantino Rozzi a réussi son pari d’emmener le club de sa petite ville au milieu des mastodontes de la Juventus, la Lazio, le Milan, le Torino, etc. La ville fut en effervescence, pour deux jours de fêtes, les 22 et 23 juin où selon la légende il était impossible de trouver un centimètre de tissu noir et blanc dans toute la cité couvrant tout ce qui pouvait rouler pour une parade d’anthologie. Le Presidentissimo, l’esprit embrumé par sa mégalomanie, fait agrandir le stade en cent jours de 15 000 à 35 000 places. On parle du miracle d’Ascoli, une ville à l’intérieur du stade, titrent les journaux. Cependant l’euphorie fut vite douchée car les débuts furent difficiles et Ascoli dut attendre la dixième journée pour connaitre la victoire. Pire, l’équipe fut dernière après la phase aller et Rozzi sonda des entraîneurs en vue d’un futur limogeage de Mazzone. Le sorcier eut cependant de la ressource, il parvint à faire venir Giovanni Bertini, solide défenseur de l’AS Rome et renia ses ambitions offensives avec quinze points glanés sur les matchs retour et une douzième place, Ascoli contre toute attente sauva sa tête en Serie A. Le manager ascolano sut tirer le meilleur des qualités de son équipe, résumant sa philosophie dans une sagesse toute romaine :
« Si tu me donnes des haricots, je te cuisinerai tout au plus des pâtes avec des haricots. Si tu me donnes des steaks, je t’offrirai un bon barbecue ».
Cependant la grillade eut un goût amer pour Carletto, trahi par Rozzi. D’autant plus que les grandes écuries du championnat ne restèrent pas longtemps insensibles. Il céda aux avances de la Fiorentina.
Ascoli Calcio 1898 1974-1975 ( Wikimedia Commons)
Carlo Mazzone prit les rênes de la Fiorentina avec une troisième place pour meilleure performance et une victoire en Coupe italo-anglaise, compétition disputée entre les équipes italiennes et anglaises vainqueures de la Coupe d’Italie et de la FA Cup. Il connut surtout le premier limogeage de sa carrière au cours de sa troisième année toscane. Mazzone rebondit à Catanzaro, en Calabre, où il retrouva un univers familier : une petite ville périphérique et un club de l’élite sans moyen pour faire la nique aux armadas du nord. La magie opéra avec une neuvième place et une demi-finale de Coupe d’Italie dès la première année. La suite fut plus compliquée, Catanzaro termina relégable, sauvé in extremis par le Totonero et le déclassement de l’AC Milan et de la Lazio.
Un adage footballistique énonce qu’on perçoit un grand entraîneur à la capacité d’insuffler la passion du banc de touche à ses joueurs et c’est à Catanzaro que Mazzone va diriger un futur grand Mister du Calcio : Claudio Ranieri. Il y gagne également le surnom de Sor Magara, difficilement traduisible mais qui exprime toute la malice du personnage.
La saison 1980-1981 débute sans Carlo Mazzone rongeant son frein comme un épagneul attendant l’ouverture de la chasse. Ascoli, après une formidable cinquième place, réévaluée d’un cran, Totonero oblige, ronronna en ce début de saison ne connaissant la victoire qu’à la douzième journée, trop pour la patience de Costantino Rozzi qui limogea Giovan Battista Fabbri. Quand tout va mal on joue la sécurité et elle porte le nom de Carletto. Le choc psychologique, opéra avec deux victoires en trois matchs. L’avenir du club des Marches se joua lors de la dernière journée. Cinq équipes – Ascoli, Brescia, Avellino, Udinese et Côme – se tenaient en un point pour éviter la quatorzième place, alors occupée par Côme, qui envoyait au purgatoire. Ascoli recevait Brescia concerné par le maintien pour un match de la mort. Côme menait contre Bologne, l’Udinese marqua à la 87e pour mener contre le Napoli, l’ambiance fut irrespirable au Stadio Cino e Lillo Del Duca où Ascoli ne parvenait pas à se défaire de Brescia. Les tifosi suivaient la partie, le transistor à l’oreille et le chapelet dans la poche, un but des Lombards et l’enfer s’ouvrirait sous les pieds des Ascolani. L’arbitre Giancarlo Redini siffla la fin de la partie sur le score de 0 à 0, Ascoli sauva sa tête et Brescia avec le même nombre de points connut la rétrogradation. Carlo Mazzone réussit une nouvelle fois sa mission, celle d’un faiseur de miracles qu’il résuma ainsi:
« Le maintien d’Ascoli équivaut pour nous à gagner un scudetto. »
À peine le temps de souffler que l’été 1981 devint rapidement brûlant. Le 29 juillet, les carabinieri s’invitent au centre d’entraînement de Colle San Marco, avec un mandat d’arrêt contre le défenseur des bianconeri Angiolo Gasparini, accusé de détention de cocaïne. Le joueur reconnut les faits, le produit servant à masquer la douleur lancinante d’une luxation à l’épaule. Cependant, il n’évita pas l’incarcération à la prison de Marino del Tronto qui abritait à l’époque le capo de la Camorra Raffaele Cutolo. Ascoli fut au centre des regards, le Calcio découvrait pour la première fois l’arrivée de la poudre blanche en son sein. Le 4 août, Gasparini, libéré et de retour à l’entraînement, implora le pardon de Mazzone qui tel un père envers un fils pêcheur, le prit dans ses bras.
Ascoli détona également lors de cette intersaison en devenant le premier club italien à signer un joueur africain, en la personne de l’Ivoirien François Zahoui. À une époque où seuls deux étrangers étaient autorisés par club, le choix fut audacieux. Repéré lors d’un tournoi à Marseille avec son équipe du Stella Club d’Adjamé, les dirigeants italiens se rendirent à Abidjan pour finaliser le contrat, l’affaire se conclut contre dix millions de lires italiennes soit environ 5000 euros actuels auxquels Rozzi ajouta une « prime à la signature » de 4 millions de lires. Inédit pour le Calcio mais également pour les Ascolani qui pour beaucoup voyaient pour la première fois de leur vie une personne de couleur. On l’abordait, on voulait le toucher, mais passée la curiosité l’accueil fut chaleureux. Sur le terrain, Zahoui trouva le temps long, utilisé avec parcimonie dans un système de jeu qui laissait peu de place à la fantaisie et à la technicité. Cependant Zahoui participa au chef-d’œuvre mazzonien et une incroyable sixième place frôlant la qualification en Coupe de l’UEFA et une phase retour où seule la Juventus championne et l’Inter firent mieux. Malheureusement pas suffisant pour qu’Enzo Bearzot sélectionne un joueur dans son équipe d’Italie qui remporta la Coupe du monde en Espagne quelques semaines plus tard, même si l’attaquant des blancs et noirs Hubert Pircher était dans la short-list.
Les grandes écuries du nord ne furent pas aussi insensibles et Mazzone perdit Fortunato Torrisi, le centrocampista qui signa au Torino. Ascoli, pour la saison 1982-1983, tourna à l’ordinaire c’est-à-dire, une saison à se faire peur et à jouer sa tête lors d’une dernière journée et une victoire contre Cagliari deux buts à zéro pour composter son billet pour une huitième année dans l’élite. La saison suivante, Mazzone ajouta une touche cosmopolite avec les recrues du brésilien Juary et du Yougoslave Aleksandar Trifunović. Les ingrédients restèrent les mêmes : une défense solide, quelques envolées offensives et beaucoup de tension. À tel point que Carlo Mazzone, après une défaite à Avellino en janvier, se présenta en conférence de presse avec une brûlure de cigarette sur la joue gauche, fruit d’une embrouille avec Salvatore Di Somma. Cependant, selon le théorème Galtier tout ce qui se passe dans un couloir reste dans un couloir, pour les uns le joueur d’Avellino aurait insulté Mazonne qui lui aurait expliqué alors les bonnes manières tandis que certains énoncèrent que le Mister d’Ascoli aurait traité Di Somma de camoriste. Ascoli termina dixième, Mazonne ne le savait pas encore mais il venait de terminer sa dernière saison entière avec le club.
En effet, durant l’été, Ascoli subit un vrai pillage, son capitaine Walter De Vecchi signa au Napoli qui venait de recruter Diego Maradona, le défenseur Andrea Mandorlini céda aux avances de l’Inter, le meilleur buteur le Brésilien Juary fila à la Cremonese remplacer Gianluca Vialli, le milieu de terrain Walter Novellino partit pour Pérouse. La colonne vertébrale de l’équipe était à reconstruire et les recrues notamment l’international argentin venu du Torino Patricio Hernandez ne donnèrent pas satisfaction. Au bout de sept journées, l’équipe était vierge de victoires avec seulement deux nuls, c’en était trop pour Costantino Rozzi qui se sépara de Carlo Mazzone remplacé par le tandem Vujadin Boškov et Mario Colautti que le sorcier des Marches eut sous ses ordres sans parvenir à sauver le club.
L’histoire professionnelle entre Carlo Mazzone et Ascoli fut terminée et les aventures professionnelles de Carletto le conduiront dans toute l’Italie mais, la cité des Marches fut toujours le phare de l’entraîneur, il décida d’en faire son fief où sa famille résidait et qu’il n’hésitait pas à rejoindre chaque semaine, traversant l’Italie pour profiter de son lundi de repos pour profiter des siens. Ascoli fut marqué à vie par l’influence de Carlo Mazzone et décida, en 2019, de nommer en son honneur la nouvelle tribune du Stade Cino-et-Lillo-Del-Duca. En outre en 2022, Ascoli décida de faire de Sor Magara son citoyen d’honneur et ça ce n’est pas une légende.
Sources
– Carlo Mazzone, Una vita in campo, Milan, Baldini + Castoldi, 2019, 225 p.
– Francesco Tonti, ” Le evoluzioni di Carlo Mazzone“, L‘Ultimo uomo, 31 août 2023.
– Michael McDuffie, ” “, The Gentleman Ultra, 13 juin 2020.
– Walter Luzzi, ” Carlo Mazzone, Storia di un mito“, cronachepicena.it, 20 août 2023.
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