Carlo Ancelotti, des hésitations ou des contraintes tactiques ? | OneFootball

Non, Carlo Ancelotti n’est pas le responsable de tous les soucis du Real Madrid cette saison. Sans totalement le déresponsabiliser, regardons ensemble dans la bonne direction pour voir ce qui ne va pas, mais surtout à cause de qui.

Des hésitations qui n’en sont pas…

C’est le premier point qui revient du côté des détracteurs d’Ancelotti. Les hésitations tactiques du technicien italien sont pointées du doigt, notamment entre août et décembre 2024. C’est un paradoxe, car les saisons précédentes, on reprochait à Carlo Ancelotti de ne pas avoir de plan B, de ne pas changer son fusil d’épaule et de se cantonner qu’à une seule approche avec un seul système immuable.

L’exercice 2023-2024 est un tournant. La planification sportive du Real Madrid étant ce qu’elle est (rigide), l’ancien entraîneur de l’AC Milan a fait dans le vintage en ressortant de son grimoire footballistique le 4-4-2 losange. Un coup de génie tactiquement, qui a redonné au Real Madrid une assise défensive conséquente, une emprise et une maîtrise sur les événements au milieu de terrain, puis poussé les offensifs à puiser dans leur inventivité pour créer + convertir des situations de but.

Depuis août 2024, le natif de Reggiolo doit composer avec les blessures, les méformes sportives de certaines individualités, tout en incorporant Kylian Mbappé. La venue du français restreint l’italien dans le choix du système et donc dans la manière d’aborder les matchs. Déjà obligé de devoir mettre en place une alternance dans l’animation du côté gauche avec Rodrygo et Vini Jr, voilà qu’il faut rajouter l’ex-numéro 7 du PSG qui a la même zone préférentielle. Il ne faut pas oublier Jude Bellingham, qui reste attiré par la gauche malgré sa position un peu plus axiale sur le papier.

Un changement tactique nécessaire pour le Real Madrid ?

Ainsi, le 4-2-3-1 s’impose comme une évidence pour aligner l’anglais, les deux brésiliens et le français. La formule n’a pas pris dans l’immédiat, alors le sexagénaire est repassé au 4-3-3, mais Bellingham avait moins d’influence devant le but et sa taille manquait sur les ballons aériens. Carlo Ancelotti a ensuite tenté le 4-4-2 à plat, avec Bellingham à droite pour désengorger le côté gauche, retrouver un équilibre dans les zones d’attaque, et aimer un côté totalement déserté à l’exception du latéral droit. Le Real Madrid a repris son schéma en 4-2-3-1, jusqu’à ce que la mayonnaise commence à prendre.

Les changements de systèmes relèvent une volonté de ne pas subir la mauvaise construction de l’effectif, les blessures et problématiques tactiques imposées par des profils similaires. Une ironie de taille, quand on se rappelle des critiques à son égard à la fin de saison 2022-2023.

Le coach et son staff ont appris de leurs erreurs, mais comment améliorer les choses de façon significative lorsque le matériel à disposition est le même ? Si les joueurs sont les mêmes, les problématiques seront les mêmes a priori. Comment conserver de la continuité lorsque les profils attendus arrivent en décalé, ou que les joueurs demandés ne sont pas accordés ?

Abdoulaye D.