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·13 décembre 2019

Cagliari, quand le rêve est sarde

Image de l'article :Cagliari, quand le rêve est sarde

Habitué à jouer le maintien, le club insulaire fait un début de saison tonitruant avec une quatrième place convaincante. Derrière ce succès : un investisseur sérieux, un mercato ambitieux et un collectif bien huilé qui permet aux Sardes de rêver d’Europe.

Onzième et quinzième par deux fois depuis son retour dans l’élite du football italien, Cagliari est un habitué de l’anonymat depuis son titre de champion de Serie B en 2016. Cette saison tout a changé pour le club qui a vu Gigi Riva, Gianfranco Zola et Enzo Francescoli fouler sa pelouse.


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Derrière ce surprenant succès se cache l’investisseur et président du club Tommaso Giulini. L’industriel milanais, boss de Fluorsid (industrie de l’aluminium, NDLR) a racheté le club en 2014. À l’époque, il met fin à la présidence de Massimo Cellino, homme fort du club pendant vingt-deux ans. Après une première saison 2014/2015 cataclysmique (relégation et quatre entraîneurs consommés, NDLR) et un an de purgatoire en Serie B, Tommaso Giulini semble avoir trouvé la bonne formule.

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Un Radja Nainggolan retrouvé

Avec un peu plus de trente-huit millions posés sur la table cet été, Cagliari a animé les gazettes estivales. Une folie pour le club sarde permise par le joyau Nicolò Barella, prêté à l’Inter pour douze millions avec option d’achat obligatoire, pour un montant total qui devrait atteindre les quarante-cinq millions (bonus compris).

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Ce mercato très ambitieux des Rossoblù s’avère déjà payant : entre valeurs sûres de Serie A: Radja Nainggolan, Robin Olsen et des espoirs à relancer : Marko Rog, Nahitan Nández, Giovani Simeone. La plupart sont des prêts payants mis à part les dix-huit millions posés sur Nandez, transfert entrant le plus cher de l’histoire du club, et titulaire indiscutable avec ses quinze matchs disputés.

Si Marko Rog revient à son meilleur niveau (quatorze matchs), que Giovani Simeone (quatre buts) fait entrevoir, de nouveau, les qualités qu’on lui connaissait au Genoa et depuis perdues de vue à la Fiorentina (seulement six buts la saison dernière), c’est Radja Nainggolan qui attire toute la lumière.

« Il me restait trois ans de contrat avec l’Inter […]. La Fiorentina et d’autres clubs étaient également intéressés. Mais si on me laisse le choix, je préfère opter pour une équipe dont je connais la méthode de travail et la ville. Alors pourquoi ne pas choisir la ville dans laquelle ma femme a toujours vécu ? » Radja Nainggolan (Eleven Sports)

En perdition à l’Inter et revenu en Sardaigne pour que sa femme, atteinte d’un cancer, se rapproche de sa famille, « le ninja » a retrouvé des sensations. On demeure loin de son niveau fuoriclasse de la Roma mais c’est clairement le facteur X de ce Cagliari cuvée 2019/2020. Abattage, grinta, frappes de loin, l’Anversois à rappelé à tout quel joueur il est. Placé le plus souvent en numéro dix, l’ancien international belge a fait parler quatre fois la poudre et à casser l’internet avec ses missiles face à la SPAL et la Fiorentina.

S’ajoutent à cela quatre passes décisives et une influence sur le jeu retrouvée dans le club de ses débuts en Serie A. Un investissement récompensé par un brassard de capitaine. Une réussite qui fait écho à celles passées de Bruno Alves et Marco Borriello, eux aussi réguliers et décisifs sous la vareuse sarde.

Ironie de l’histoire le joueur le plus décisif est pour le moment le Portugais João Pedro et ses dix banderilles depuis le début de la saison. Mais la vraie force de cette équipe c’est le collectif et des joueurs comme Fabio Pisacane, central rugueux, au trente-trois printemps, l’illustre mieux que quiconque par son sens du sacrifice.

Un coach pragmatique

La stabilité financière acquise, on la retrouve également sur le banc sous les traits de Rolando Maran. Cinquante-six printemps au compteur et en poste en Sardaigne depuis 2018. Avec des expériences essentiellement en Serie B et pour les plus significatives au Chievo Vérone et à Catane, le profil du technicien n’est pas des plus séduisants de Serie A.

Pourtant, les Sardes récupère alors un technicien capable de hisser dans le premier tiers du tableau des équipes destinées à jouer le maintien. C’est ce qu’il était parvenu à faire à Catane (huitième) et à Vérone, neuvième. Et ce qu’il réitère à Cagliari en mettant sur pied une équipe solide dans tous les compartiments du jeu.

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Il a d’abord su s’adapter. La saison dernière, le jeu tournait essentiellement autour de Leonardo Pavoletti, meilleur buteur du club avec seize buts. Avec onze pions marqués de la tête, le neuf transalpin était une menace aérienne constante et Cagliari basait essentiellement son jeu sur les débordements et les centres. Avec sa grave blessure (ligaments croisés), le coach a revu ses plans. Le jeu est sol est désormais préconisé loin du jeu direct de la saison dernière.

Un pari gagnant puisque comme le pointait récemment la Gazetta dello sport, le danger peut désormais venir de partout avec douze buteurs différents depuis le début de la saison là où le club était dépendant de Leonardo Pavoletti.

Son équipe est actuellement la troisième attaque du championnat avec trente et un buts marqués, soit autant que l’Inter et cinq de plus que la Juventus! C’est également derrière que Caglari a su se montrer solide. Si elle est sixième défense de Serie A avec dix-neuf buts encaissés. Une solidité à toute épreuve qui se double d’une mentalité exemplaire à l’image de ce retour épique face à la Sampdoria.

Imprenable à l’extérieur (zéro défaites) et solides à domicile (treize points pris sur vingt), Cagliari n’a rien de l’erreur de casting en ce début de saison. Son 4-3-1-2 fétiche, au milieu dense et où les latéraux font souvent le surnombre offensivement, fait déjouer à merveille ses adversaires, la Roma accrochée, la Fiorentina et le Napoli, tous deux défaits par les Sardes, peuvent en témoigner.

Une réussite qui lui a même permis de rentrer dans l’histoire avec leur série en cours de treize matchs sans défaites, soit le meilleur début de saison de l’histoire du club (dont huit victoires) depuis celle de 1969/1970 qui avait vu Cagliari remporter le Scudettto.

Une formation de qualité pour envisager le futur

Pour couronner le tout, ce mercato réussi pourrait se doubler de plusieurs révélations. Barella ne serait ainsi que le premier nom d’une longue liste de futurs cracks selon le président Tommaso Giulini.

« Nous avons beaucoup de jeunes intéressants, tous des enfants de cette île : Gagliano, Marigosu, Ciocci, Carboni et Boccia, et le capitaine Ladinetti, le nouveau Daniele Conti ».Tommason Giulini, président du club sur la formation sarde (Gazetta Dello Sport)

C’est que la formation sarde est une des plus performantes actuellement en Italie selon la Gazetta Dello Sport. Autant de motifs d’espérer pouvoir pallier à d’éventuels départs cet été et faire régulièrement rentrer des liquidités dans les caisses.

« Je suis très heureux de les voir aussi haut. Parce que je suis Sarde, parce que j’ai joué ici, et parce que le club le mérite avec la politique menée depuis quelques années. Cagliari n’est pas une étoile filante ! » Gianfranco Zola, légende du club (Corriere Dello Sport)

Avec le sens de l’histoire et un Daniele Conti, grande figure du club et directeur sportif, un centre de formation performant et une vision sur le long terme, Cagliari veut continuer à grandir. Alors pour cette saison du centenaire du club et du cinquantenaire du scudetto marquant de 1970, on se dit que Cagliari est peut-être amené à jouer plus que les troubles-fêtes. À l’instar de l’Atalanta Bergame la saison dernière, les Rossoblù peuvent prétendre finir européen en fin de saison. Un rêve que les supporters attendent depuis vingt-cinq ans.

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