Bruno Irles : « A domicile en Europe, on se sentait intouchables » | OneFootball

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·16 septembre 2021

Bruno Irles : « A domicile en Europe, on se sentait intouchables »

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Il faisait partie du onze de Claude Puel lors de la première confrontation entre l’AS Monaco et le Sturm Graz ! C’était en l’an 2000, dans la foulée du 7e titre de champion de France des Rouge et Blanc, en phase de poules de la Ligue des Champions (succès 5-0). A l’époque, Marco Simone avait notamment permis à ses partenaires d’envisager sereinement leur campagne européenne qui s’achèvera pourtant à ce stade de la compétition.

Un passé important sur la scène européenne

Aligné en défense centrale ce soir-là en compagnie de Philippe Christanval, Bruno Irles a pris le temps d’évoquer ses souvenirs « lointains » de cette confrontation face au club autrichien, avant les retrouvailles entre les deux clubs ce jeudi soir au Stade Louis-II (21h). L’occasion pour le coach de Quevilly-Rouen, actuellement 11e de Ligue 2, également consultant pour la chaîne Canal +, de se remémorer la puissance monégasque sur la scène européenne au début des années 2000.


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Je sais qu’à l’époque on avait une énorme confiance sur les matchs à domicile. C’était paradoxal, parce qu’il n’y avait pas forcément un stade plein à chaque match, mais on se sentait vraiment très forts. Pourtant c’était la Ligue des Champions, mais on avait cette force et on sentait qu’il ne pouvait rien nous arriver.

Bruno IrlesAncien défenseur central de l'AS Monaco

Bonjour Bruno. Avez-vous des souvenirs de cette double confrontation face au Sturm Graz en 2000 ?

Oui j’ai le souvenir qu’on gagne largement à l’aller au Stade Louis-II (5-0), grâce un gros match de Marco Simone (auteur d’un triplé, ndlr). Dado (Prso) était en forme aussi, il offre le quatrième but à Pontus Farnerud. Et même Shabani Nonda qui marque le dernier, il y avait du monde dans cette équipe ! Malheureusement on perd au retour chez eux en Autriche. Je sais qu’à l’époque on avait une énorme confiance sur les matchs à domicile. C’était paradoxal, parce qu’il n’y avait pas forcément un stade plein à chaque match, mais on se sentait vraiment très forts. Pourtant c’était la Ligue des Champions, mais on avait cette force et on sentait qu’il ne pouvait rien nous arriver. On avait d’ailleurs plaisir à remplir le stade pour ce genre de matchs.

Est-ce l’équipe de l’époque, championne de France en titre (2000), qui vous donnait cette grande confiance en vous ?

On avait été champions avant cela en 1997, avec une autre équipe tout aussi talentueuse, et la confiance était déjà là sur les matchs à domicile. D’ailleurs cette année-là on atteint les demi-finales de la Coupe UEFA face à l’Inter Milan de Youri Djorkaeff. Un duel que l’on doit gagner, notamment à domicile. Je me souviens de la colère de Manu Petit qui criait au scandale auprès des arbitres de la rencontre jusqu’au Café de Paris. On l’avait bien en travers celle-là. Il y a eu la Juve aussi en quart de finale de Ligue des Champions en 1998. Mais encore une fois en Europe on avait une grosse confiance à domicile, on se sentait intouchables. Je n’ai pas souvenir d’avoir perdu au Stade Louis-II en coupe d’Europe.

Quels joueurs en particulier vous ont marqués par leur impact sur la confiance de l’équipe, leur caractère ?

Je dirais les joueurs les plus imprévisibles. Sonny Anderson avait cette rapidité dans les espaces. Marcelo Gallardo était impressionnant quand il est arrivé, il apportait quelque chose de nouveau. Je vais citer également des joueurs de caractère comme Lucas Bernardi et Akis Zikos, ou encore Sabri Lamouchi dans le cœur du jeu. Shabani Nonda avant sa blessure était étonnant, dans un style à la Romelu Lukaku.

Je me souviens surtout de notre déplacement au retour, car l’enceinte du Sturm Graz à l’époque s’appelait le stade Arnold Schwarzenegger. Ça m’avait marqué. En plus à l’époque on faisait les déplacements avec des grands avions affrétés pour l’équipe, les journalistes, les gros partenaires du club, ainsi que les proches du Président Campora.

Bruno IrlesAncien défenseur central de l'AS Monaco

Avant, en 1997 il y avait Emmanuel Petit qui avait tout : le physique, le mental. Il faisait partie de cette génération 1998 avec Lilian Thuram, Youri Djorkaeff, Thierry Henry, David Trezeguet. Même Ludo Giuly, que j’ai vu grandir. Tous ont pu évoluer à Monaco sans pression. On casse moins un jeune ici, il a le temps de se développer, de s’épanouir.

Pour revenir au match de Graz, une anecdote vous revient-elle en tête ?

Je me souviens surtout de notre déplacement au retour, car l’enceinte du Sturm Graz à l’époque s’appelait le stade Arnold Schwarzenegger. Ça m’avait marqué. En plus à l’époque on faisait les déplacements avec des grands avions affrétés pour l’équipe, les journalistes, les gros partenaires du club, ainsi que les proches du Président Campora. Donc c’était des déplacements particuliers. On n’avait pas le temps de visiter la ville, mais du coup on avait les retours des gens qui nous accompagnaient sur place. C’est une autre époque.

Sur le match de ce soir pour le coup, que faut-il selon vous pour relever la tête après un début de saison compliqué ?

Le plus dur dans la position de l’AS Monaco, c’est d’avoir eu à jongler entre les deux objectifs qu’étaient la qualification pour la Ligue des Champions et le début du championnat. D’autant que certains joueurs ont disputé l’Euro et ont eu une préparation forcément tronquée. Malgré tout, je pense que la trêve internationale a servi à remettre à plat certaines choses, à travailler physiquement pour se préparer à performer sur les deux tableaux désormais. Il n’y a aucun complexe à avoir en tout cas devant cette équipe du Sturm Graz. L’AS Monaco est un des cadres de la Ligue 1, donc il faut attaquer cette Ligue Europa avec beaucoup de confiance.

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