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·23 mai 2022
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Le Grenoble Foot 38 2021-2022, c’est surtout l’histoire d’une saison mal née, dès le mois de juin 2021 et le départ du coach, Philippe Hinschberger, et de son adjoint Francis de Percin pour Amiens. Après une saison particulièrement réussie qui a conduit les Isérois à disputer les play-offs d’accession à la Ligue 1, le coach du GF38 craignait « une fin de cycle » et « la saison de trop ». S’en est alors suivi un bras de fer avec l’Amiens SC pour libérer le coach de son contrat avant l’embauche de son successeur Maurizio Jacobacci, à cinq jours de la reprise de l’entraînement.
La suite des événements n’a pas donné tort à Philippe Hinschberger qui craignait de ne pas pouvoir faire mieux, notamment en ce qui concerne la fin de cycle. A l’été 2021, le GF38 a vu partir de nombreux éléments-clés, notamment dans le secteur offensif (Benet, Semedo, Djitte) qui n’ont pas été remplacés, sinon tardivement. Avec cinq réalisations, chacun, Yoric Ravet et Achille Anani sont eux restés mais n’ont que péniblement contribué à faire tourner le compteur de l’attaque, avec des blessures pour le premier et une première moitié de saison manquée pour le second. Les nouveaux arrivants n’ont pas fait mieux, Joris Correa (ex-Chambly) étant victime d’une blessure au quadriceps qui l’a privé d’un trimestre de compétition. L’attaquant Géorgien Giorgi Kokhreidze, s’avère être un flop complet (six apparitions, zéro but).
Dès le mois de septembre, le nouvel entraîneur, Maurizio Jacobacci pointe le manque de moyens offensifs de l’effectif. Le GF38 traînera cet état de fait comme un boulet toute la saison en terminant avec la 17e attaque de Ligue 2. Le coach italien tentera de faire avec, ou plutôt sans avec pour objectif de tenir jusqu’au mercato hivernal, seulement, il ne verra jamais la trêve. Une série catastrophique de résultats entamée fin novembre le fragilise. Une piteuse élimination en Coupe de France contre Andrézieux-Bouthéon, pensionnaire de National 2 (0-2) le fait vaciller et compromet les relations avec le groupe de joueurs.
Le coup de grâce intervient à Amiens, chez Philippe Hinschberger, le 11 décembre avec une défaite 4-1. Le lendemain, les supporters demandent sa tête. Ils l’obtiendront le mardi suivant avec une mise à pied. L’ancien coach de Lugano n’a pas pu faire de miracle avec un effectif indubitablement lacunaire mais c’est son mode de communication, assez cassant avec les joueurs, qui l’a plongé dans une impasse.
COMMUNIQUÉ OFFICIEL Mise à pied à titre conservatoire de Maurizio Jacobacci. https://t.co/GGiqGMe2Wc–
Après l’intérim de Frédéric Gueguen, Vincent Hognon prend le relais pour la phase retour mais va se heurter aux mêmes difficultés offensives. Grenoble ne marque que trois buts lors des sept premiers matchs de l’année civile. Pour ne rien arranger, le club est touché de plein fouet par la cinquième vague de covid qui décime tour à tour l’équipe puis le staff. Fin janvier, l’équipe est essoufflée, au propre comme au figuré, et s’incline 3-0 contre Bourg-Péronnas en match amical.
Le salut grenoblois viendra en parti d’un mercato d’hiver qui viendra combler les ratés estivaux avec l’arrivée de Jordan Tell (12 apparitions, 3 buts) et Abdoulie « Bamba » Sanyang pour un bilan identique et un doublé précieux sur la pelouse de Dunkerque, alors concurrent direct pour le maintien. L’autre recrue hivernale, Axel Ngando ne disputera que quatre rencontres et passera le reste de la phase retour à l’infirmerie.
C’est l’autre sujet sensible du GF38, si ce n’est le principal : la quantité impressionnante de joueurs blessés qui n’aura aidé ni Jacobacci ni Hognon à développer un jeu convaincant, condamnés au bricolage perpétuel. La saison s’est d’ailleurs terminée avec deux graves lésions de plus : aux ligaments croisés pour Bart Straalman et fracture de la malléole pour Mamadou Diallo. Paradoxalement, c’est entre le 16 et le 22 avril que les Isérois vont décrocher leur maintien : en jouant trois matchs en six jours, tous remportés. Le GF38 est d’ailleurs le seul club de Ligue 2 à prendre neuf points lors de cet enchaînement démentiel sur le plan physique et des pépins qui continueront à arriver lors des dernières journées (Tell, Gersbach, Jeno) .
Si la malchance peut avoir eu son rôle, les conditions d’entraînement sont régulièrement mise en cause : des structures « indignes du foot professionnel » de l’aveu même du directeur général Max Marty et des voyages en minibus pour aller s’entraîner, souvent décriés par les entraîneurs successifs. Le nouveau centre d’entraînement arrivera en 2024. D’ici là, le GF38 va devoir tenir, surtout lors d’une saison 2022-2023 qui verra quatre clubs descendre en National 3 et de nombreuses semaines à deux matchs pour adapter le calendrier à une Coupe du monde disputée en novembre.