Furia Liga
·19 septembre 2021
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·19 septembre 2021
Buteur prolifique et successeur de Gerard Moreno à l’Espanyol, Borja Iglesias n’est que l’ombre du Perico qu’il a été. Depuis son arrivée au Betis, le Panda ne parvient pas à trouver la régularité malgré un profil très complet.
Prendre la suite de Gerard Moreno est d’une rare difficulté. Passeur, buteur, créateur, l’international a mis l’Espanyol sur son dos pendant 3 saisons jusqu’à atteindre la qualification en Ligue Europa. Après son transfert à Villarreal, il a bien fallu le remplacer et c’est un joueur de la B du Celta de Vigo, Borja Iglesias, qui s’est révélé à ce niveau. Grand (1.87m), plus puissant que Moreno, probablement moins imaginatif mais capable de combiner et doté d’un sens du but remarquable, l’homme qui régalait en Segunda B n’a pas tremblé en Catalogne. Une saison excellente a suffi pour provoquer un départ un cran plus haut, au Betis. A priori, une destination parfaite dans un club qui rêve de retrouver les sommets et la Ligue des Champions. Mais en descendant en Andalousie, le Panda a pris froid.
Borja Iglesias, c’est l’histoire d’un buteur qui a pris son temps pour découvrir la Liga malgré un empilement de buts avec le filial du Celta. En Segunda B, l’attaquant de Santiago de Compostelle joue les terreurs : 13, 17, 12 et surtout 34 réalisations en 2014-2015 ! Pourtant, le club galicien ne lui offre pas une place pérenne en Liga. Alors Iglesias part d’abord en prêt à Zaragoza pour découvrir la Segunda. Avec les Maños, ses statistiques sont éloquentes : 22 buts et 6 passes décisives en 39 matches de championnat. Cette fois, plus aucun doute : il a le niveau pour l’élite.
Ça tombe bien, l’Espanyol cherche un successeur à Gerard Moreno, reparti à Villarreal après un passage phénoménal chez les Pericos. Contre 10M€ versés au Celta, le Panda découvre enfin la Liga à 25 ans. Et comme en división de plata, le buteur apprend vite : 37 matches dont 35 titularisations, 17 pions et 3 passes décisives, sans oublier ses 3 réalisations en 6 matches de Copa del Rey. L’ombre de son prédécesseur n’a pas plané longtemps, un véritable tour de force.
« Ça m’a accompagné depuis le début mais à aucun moment je n’ai eu peur. Depuis que je suis arrivé, j’ai dit que je ne serai évidemment pas Gerard parce que c’est un joueur qui a beaucoup prouvé et qui est très admiré à l’Espanyol. J’ai essayé d’être le meilleur Borja possible » B. Iglesias dans Mundo Deportivo, le 25 décembre 2018
Sous les ordres de Rubi, l’Espanyol cartonne. Après 11 journées, les Pericos sont deuxièmes de Liga et leur buteur attitré en est déjà à 6 réalisations et 2 passes décisives. A ce rythme-là, la Selección n’est plus très loin. Mais le club barcelonais s’effondre en ne prenant que 3 points (une victoire contre Leganés) en 10 matches. Malgré tout, le Panda termine l’exercice 2018-2019 avec 17 buts au compteur et la 9e place assure une place en Ligue Europa.
Photo: SUSA / Icon Sport
En quête d’un buteur fiable, le Betis convainc l’Espanyol de céder son référent offensif en même temps que Rubi qui effectue le même chemin. Le chèque de 28M€ est un cadeau empoisonné pour les Pericos qui termineront 20e en fin de saison. Pour le Manquepiedra, ce n’est pas l’affaire du siècle non plus. Pour sa 1re saison, le Panda n’est titulaire que 21 fois (35 matches en tout) et ne trouve les filets qu’à 3 reprises. Emprunté et manquant de réalisme, Iglesias n’est que l’ombre du joueur qu’il a été depuis son éclosion avec le Celta B.
« Chaque situation est un monde différent. Mon objectif est de mettre mes qualités au service de l’équipe. Parfois, tu t’adaptes parfaitement mais ce n’est si simple. On m’a catalogué comme étant un joueur statique mais c’est le contraire. J’aime trouver les espaces. Récemment, j’ai vécu une telle situation qui est commode pour moi et on a pu voir cette facette » B. Iglesias au micro de Radio Marca Sevilla, le 28 janvier 2021
Photo by Icon Sport
La 2nde, il marque plus (11 pions) mais n’est dans le XI de départ qu’à 15 reprises sur 28 matches. Des rumeurs font état d’un départ en janvier. Pour autant, avec 4 buts lors des 4 dernières journées, l’espoir persiste pour retrouver sa meilleure version. Alors est-ce le grand retour du Panda ? Accompagné de joueurs de déséquilibre comme Nabil Fekir, Sergio Canales et le canterano Rodri, le Galicien ne peut pas se contenter d’une 3e saison en demi-teinte, surtout que le Mondial approche à grands pas et que son profil est une denrée rare en Espagne. Auteur d’un doublé contre le Celtic en Ligue Europa, il est toujours muet en Liga. Titulaire lors des 2 premières journées, Manuel Pellegrini l’a sacrifié contre le Real Madrid et l’a sorti à la mi-temps contre Granada. S’il a prolongé jusqu’en 2025, rien ne garantit à Borja Iglesias de rester Verdiblanco dans les prochains mois. Perdu Panda ?
François Miguel Boudet