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·23 novembre 2019

Avant le Barça, Javier Aguirre doit revoir ses classiques avec Leganés

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Sauveur du Mexique, guide d’un formidable Osasuna mais aussi entraîneur décrié pour ses faibles idées de jeu ou son turn-over dopé à la cocaïne, Javier Aguirre est une personnalité intéressante. El Vasco a connu les succès avec Pachuca avant de redresser la sélection mexicaine et de faire le grand saut en Espagne. C’est ici, dans le pays de Cervantès, qu’il aura dirigé le plus de matchs et de clubs. Dont Osasuna entre 2002 et 2006, le temps de faire passer les Navarrais d’un candidat au maintien à un prétendant européen, tout en lui offrant une finale de Copa Del Rey. Depuis, les choses se sont un peu compliquées pour le Mexicain, qui vient de signer son retour en prenant en charge le dernier de Liga. Un défi de taille qui colle aux qualités du Mister, lui qui sait tirer le maximum de ses groupes.


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Un homme aux réussites éphémères ?

Leganes est la dixième ligne d’expérience du CV de Javier Aguirre, débuté en 1996 pour la partie coaching. Près de 23 ans à écumer les bancs, s’immerger dans des villes et projets pour polir sa méthode et ses discours. Sans être un génie du coaching ou un révolutionnaire en termes d’entraînement, El Vasco aura marqué bon nombres de joueurs. A peine son titre de champion du Mexique célébré avec Pachuca, le voilà à la tête d’une sélection mexicaine dans le creux de la vague.

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On tient le filigrane de sa carrière : être un parfait pompier de service sans arriver à s’établir sur la durée. Javier Aguirre n’est pas un entraîneur de top club et ne semble pas avoir les ressources pour s’éterniser, d’autant qu’il n’a pas sa langue dans sa poche. A Osasuna, où il est resté le plus longtemps, on a vanté sa gestion d’effectif, sa lecture du jeu et des adversaires. Aritz Gabilondo, journaliste chez AS, l’expliquait bien à l’époque en comparant sa méthode à un repas complet :

« Quand Osasuna a besoin de puissance, de muscles, il y a Cruchaga, Josetxo ou Sosa. S’ils ont besoin de nourriture cérébrale, il y a Moha, Delporte ou Corrales; la douceur est fournie par la qualité de Valdo, Muñoz ou Puñal. L’équilibre provient de David López, Raúl García ou des frères Flaño et la fibre – la partie la plus facile à digérer du football – provient de Webó, Milosevic et Romeo sous la forme de buts. Au cours de la saison, les calories seront inévitablement un problème, mais Aguirre trouvera un régime parfaitement équilibré. «

Passée cette période dorée, Javier connaît quelques déconvenues. A Saragosse, l’histoire dure un an avant le licenciement, le temps d’acquérir un maintien entaché d’un match arrangé avec Levante. Le propriétaire qualifie alors le jeu de son équipe de « pire de l’histoire du club ». Son passage à l’Atletico est plus cohérent, même s’il se finit une nouvelle fois mal. Celui à l’Espanyol est mitigé, se contentant de remplir les objectifs sans les surpasser. En 2014, huit ans après son départ d’Osasuna et douze après son arrivée en Liga, le Mexicain quitte l’Espagne pour retrouver le costume de sélectionneur.

Là encore, les succès ne sont pas au rendez-vous. Son histoire au Japon tourne court après le dévoilement du match truqué avec Zaragoza. Son passage en Egypte, en remplaçant de Hector Cuper après le Mondial 2018, ne dure pas très longtemps. Les victoires sont là, le fond de jeu insuffisant. Sa pige à Al Wahdat entre ces deux mandats est plus intéressante et riche en trophées. Sauf qu’à 60 ans, Javier Aguirre vivote sur une réputation passée sans réussir à se reconnecter au football actuel.

Une expérience et une flexibilité tactique suffisante pour Leganés ?

Après plusieurs déceptions, le charismatique technicien retrouve donc la Liga pour faire revenir le mojo. A Leganés, il trouve un club pas vraiment taillé pour ce niveau. A la manière d’Eibar, Leganés a tout de la success story, et cette saison devait être celle de l’affirmation au vu des lourds investissements estivaux. Sauf que voilà, malgré des matchs intéressants, le club végète dans la zone rouge. Une incompréhension qui a poussé Pellegrino a présenter sa démission. Après une période de flou, Javier Aguirre est annoncé à la tête d’un effectif qui n’a connu qu’une seule fois la victoire en treize journées.

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Sur le papier, le mariage semble particulier. Javier Aguirre n’a presque jamais utilisé une défense à trois lors de ses différentes expériences. Pour son premier match, juste avant la trêve, c’est pourtant un 5-4-1 qui permet aux Pepineros de ramener un bon point d’un déplacement à Anoeta. C’est aussi pour cela que le CV a vite pris de l’ampleur dans l’esprit des dirigeants madrilènes. Javier Aguirre n’est pas dogmatique tactiquement, il oscille entre les systèmes en fonction des besoins. On a déjà vu ses équipes en 4-2-3-1, en 4-4-2, en 4-2-4 ou encore en 4-3-3 de manière plus ou moins pérenne. Cette faculté d’adaptation est intéressante pour tirer le maximum d’un groupe malgré tout de qualité.

L’autre point qui rend le profil de Javier Aguirre adéquat à la situation de Leganés : sa capacité à remettre en confiance. Plusieurs fois, le Mexicain a été nommé en cours de saison après de longues périodes délicates. Dans le sud de Madrid, c’est l’un des besoins prioritaires pour retrouver le chemin du succès. Lors des dernières sorties, les Pepineros ont multiplié les matchs frustrants, et plusieurs joueurs ont du mal à remonter la pente.

Depuis sa nomination et malgré une pause internationale, Javier Aguirre a multiplié les discussions avec ses joueurs. A Marca, il expliquait :  » Je pense que je dois travailler plus fort pour sauver les étrangers , les défenseurs centraux [Omeruo et Awaziem], le Grec [Siovas] et le Marocain [En Nesyri]. Je pense qu’ils peuvent donner plus. L’année dernière, ils ont fait une belle performance et cette année, je ne les vois pas à ce niveau , je les vois aussi en manque de confiance. ». Bustinza confirme cette dimension plus verticale :

« C’est une personne qui est nouvelle, qui sait comment aborder le joueur dès le premier instant. Il essaye de comprendre le joueur, comment il peut l’aider. Et puis il est très direct dans ce qu’il veut, cela donne la tranquillité d’esprit au joueur. En ce sens, il est facile et agréable de travailler avec lui. »

Partout où il est passé, Javier Aguirre a été apprécié. «C’est un grand leader. Vous lui racontez des choses sur votre vie privée et vous finissez par être son ami, même si vous le connaissez peu », déclare Cruchaga, un ancien joueur d’Osasuna. « Je ne connais personne qui parle mal de lui », ajoute Josetxo. « Ce sont des hypocrites », répond le technicien, amusé. « Mais il est normal d’être intime avec les joueurs, même s’il existe une barrière générationnelle. » Une barrière que le Mexicain sait briser. « Vous devez sentir l’effectif, comprendre le joueur et lui parler. »

Personne n’a jamais réussi à se maintenir avec aussi peu de points après 13 journées de Liga. Un défi conséquent, mais Javier Aguirre semble motivé. Cependant, la curiosité de voir un tel CV à Butarque laisse place à des questions autour de l’apport, notamment tactique, d’un entraîneur souvent décrié pour ses plans de jeu peu élaborés et sa difficulté à lire les matchs. Leganés peut croire en des lendemains meilleurs, et ça commence face au Barça ce samedi. La saison passée, les Catalans étaient tombés à Butarque, ce qui avait réveillé les Pepineros. Affaire à suivre…

Benjamin Bruchet

@BenjaminB_13

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