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Lucarne Opposée

·27 novembre 2024

Atlético Mineiro, les miracles de 2013

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En 2013, emmené par un Ronaldinho retrouvé, l’Atlético Mineiro enchaîne les miracles et remporte la première Copa Libertadores de son histoire.

En 2011, l’Atlético Mineiro vit une saison difficile et est même relégable à l’issue de la phase aller du Brasileirão. L’entraîneur Cuca pense à démissionner, mais ses joueurs le convainquent de rester et le Galo redresse la pente. L’Atlético Mineiro assure finalement son maintien et peut même envoyer le rival Cruzeiro en Série B en cas de victoire. L’Atlético est cependant sèchement battu 6-1 et achève ainsi une saison décevante. En 2012, le Galo remporte le championnat mineiro et le président Alexandre Kalil, réélu à son poste en début d’année, frappe un gros coup en recrutant Ronaldinho, décevant avec Flamengo. « J’ai discuté avec le président et j’ai vu qu’il comprenait ce que je voulais. […] Il m’a dit quelque chose de très simple : “Je sais que tu as les crocs, que tu veux rejouer. Tu peux venir au club, j’ai les structures pour te faire revenir en Seleção”. Quand je me suis assis à côté de lui, je me suis dit : “Ce mec comprend ce que je veux, c’est avec lui que je veux être”. », explique Ronaldinho pour SportTV. Ronaldinho vient renforcer un groupe déjà talentueux et l’Atlético Mineiro se remet à rêver.


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Un magicien au Galo

Ronaldinho inscrit un golaço dans le Clássico Mineiro face à Cruzeiro et forme un trio offensif efficace aux côtés de Bernard et Jô, qui mène l’Atlético Mineiro en tête du Brasileirão 2012 à la fin de la phase aller. Ronaldinho réalise un nouveau match d’exception face à Figueirense avec trois buts et deux passes décisives, mais le Galo ne tient pas la distance face à Fluminense, sacré champion grâce aux exploits du meilleur buteur du championnat, Fred. L’Atlético Mineiro peut cependant se qualifier directement en Copa Libertadores en cas de succès lors de la dernière journée, qui l’oppose une nouvelle fois à Cruzeiro. Grâce à un but dans le dernier quart d’heure de jeu du défenseur central Réver, déjà buteur lors des deux matchs précédents, l’Atlético Mineiro bat Cruzeiro 3-2 et se qualifie pour la Copa Libertadores. Meilleur passeur du championnat avec douze passes décisives, Ronaldinho est également élu meilleur joueur. L’Atlético Mineiro place trois défenseurs (Marcos Rocha, Leonardo Silva et Réver) au sein de l’équipe-type et le jeune Bernard est élu révélation de l’année.

Pour se préparer pour la Copa Libertadores, le Galo réalise un recrutement solide, avec notamment les arrivées de Gilberto Silva, Luan, Josué ou encore Diego Tardelli. Il débute la compétition par une victoire 2-1 sur São Paulo grâce à deux passes décisives de Ronaldinho, à nouveau passeur décisif dans le large succès sur le terrain d’Arsenal, où les cinq buts sont marqués par le trio Bernard – Jô – Diego Tardelli. L’Atlético Mineiro enregistre cinq succès pour débuter la compétition avant une défaite face à São Paulo sans conséquence, si ce n’est de retrouver le Tricolor dès les huitièmes de finale ! À l’aller, l’Atlético Mineiro s’impose en virada au Morumbi, le match retour est une formalité avec une victoire 4-1 et un triplé de Jô. Dans la foulée, l’Atlético Mineiro bat Cruzeiro en finale du championnat mineiro, premier titre au Galo de Ronaldinho, qui retrouve même la Seleção.

Premiers miracles

L’Atlético Mineiro semble intouchable, mais se retrouve en difficulté en Copa Libertadores. Face à Tijuana en quarts de finale aller, le club de Belo Horizonte se retrouve mené 2-0, mais arrache finalement le match nul dans le temps additionnel grâce à une réalisation de Luan, entré en jeu à la mi-temps. Le match retour est encore plus chaotique, Tijuana ouvre une nouvelle fois le score, l’Atlético Mineiro égalise à 1-1, score suffisant pour se qualifier en demi-finale grâce à la règle du but à l’extérieur. Dans le temps additionnel, Leonardo Silva concède un penalty et Duvier Riascos peut envoyer le club mexicain en demi-finales pour sa première participation à la Copa Libertadores. Le Colombien, buteur aussi bien à l’aller qu’au retour, s’élance, tire au milieu. Victor plonge sur sa droite, mais tend le pied et parvient à détourner la tentative. L’Atlético Mineiro file en demi-finales, le Galo est miraculé.

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Au tour suivant, il affronte le Newell’s Old Boys de Tata Martino et est privé de sa charnière centrale pour le match aller en Argentine. Les hommes de Cuca s’inclinent 2-0 et sont condamnés à un nouvel exploit au retour. À Belo Horizonte, l’Independência explose dès la troisième minute lorsque Ronaldinho sert idéalement Bernard, qui ouvre le score du pied gauche. Le Galo pousse, sans parvenir à marquer le but qui forcerait les tirs au but. Guilherme entre en jeu dans le temps additionnel de la seconde période et sa première frappe passe juste à côté du poteau de Nahuel Guzmán. À la 95e minute, Diego Mateo dégage mal dans sa surface un ballon qui atterrit dans les pieds de Guilherme. Sans se poser de questions, l’habituel remplaçant tire en dehors de la surface et marque un but miraculeux. La séance de tirs au but est également exceptionnelle, les quatre premiers tirs au but sont réussis, les quatre suivants sont hors-cadre. Ronaldinho prend tranquillement le gardien adverse à contre-pied, puis Victor détourne la tentative de Maxi Rodríguez. Dans une ambiance incroyable à l’Independência, l’Atlético Mineiro se qualifie pour la première finale de Copa Libertadores de son histoire.

Elle lui offre les Paraguayens d’Olimpia pour une répétition de l’affiche de la finale de la première Copa CONMEBOL en 1992, remportée par les Brésiliens. Au Defensores del Chaco, l’Atlético Mineiro concède l’ouverture du score en milieu de première mi-temps et encaisse un second but au bout du temps additionnel. Malgré la défaite 2-0, les supporters du Galo restent optimistes avant le match retour en raison des miracles des tours précédents. Le 24 juillet 2013, le chant « Eu acredito », « j’y crois », est repris par les 56 557 spectateurs du Mineirão. La première mi-temps est équilibrée avec des occasions de part et d’autre, mais aucun but n’est marqué. Il ne reste alors que quarante-cinq minutes à l’Atlético Mineiro pour réaliser l’exploit. Dès le retour des vestiaires, le nouvel entrant Rosinei effectue un centre et Jô enflamme le Mineirão en profitant d’une erreur de Wilson Pittoni pour ouvrir le score. L’ancien joueur du CSKA Moscou marque son septième but de la compétition et dépasse son coéquipier Diego Tardelli et Nacho Scocco pour devenir seul meilleur buteur de la Copa Libertadores.

Nouveau miracle

Une pluie d’occasions s’abat sur les buts d’Olimpia, la tête du défenseur central Leonardo Silva trouve la barre transversale alors que le gardien Martín Silva effectue des miracles sur une frappe de Júnior César et une nouvelle tête de Leonardo Silva. Le temps passe et Olimpia a l’occasion de marquer le but du titre. Lancé en profondeur, Juan Carlos Ferreyra évite la sortie de Victor et n’a plus qu’à tirer dans le but vide, mais l’attaquant argentin glisse et ne peut finalement conclure. À quatre minutes de la fin du match, Alecsandro transmet en retrait pour le centre côté gauche de Júnior César. Accroché dans la surface, Leonardo Silva tombe, puis se relève lorsque l’arbitre ne siffle pas de penalty. Le ballon file sur l’aile droite jusqu’à Bernard, qui centre immédiatement. À nouveau debout, Leonardo Silva saute plus haut que tout le monde et envoie le ballon de la tête au fond des filets. Le Mineirão explose, l’Atlético vient de réaliser un nouveau miracle et file en prolongation.

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Le Galo pousse et touche une nouvelle fois la barre transversale sur une tête de son autre défenseur central, Réver. Après deux ultimes occasions d’Alecsandro, l’arbitre siffle la fin du match, le titre va se jouer aux tirs au but. La séance débute par un nouvel exploit de São Victor, qui détourne du pied la tentative de Herminio Miranda. Par le parcours invraisemblable de l’Atlético Mineiro, il est presque écrit que le club brésilien va l’emporter. Alecsandro, Guilherme, Jô et Leonardo Silva ne tremblent pas, la frappe de Matías Giménez fait trembler le poteau de Victor et tout le stade qui peut exploser : l’Atlético Mineiro est sur le toit de l’Amérique du Sud, le Galo est champion. Élu meilleur joueur et passeur de la compétition, Ronaldinho rejoint Dida, Cafu et Roque Júnior comme seuls joueurs à avoir remporté la Coupe du Monde, la Ligue des champions et la Copa Libertadores. Depuis, Julián Álvarez a rejoint le club, mais Ronaldinho reste le seul joueur à avoir décroché en plus le Ballon d’or.

Surtout, l’Atlético Mineiro rejoint son rival Cruzeiro et huit autres clubs brésiliens parmi les vainqueurs de la Copa Libertadores, au terme de l’un des parcours les plus marquants de l’histoire. L’année 2013 se termine sur une fausse note avec une élimination dès les demi-finales du Mondial des clubs, mais l’Atlético Mineiro s’impose dans les années suivantes comme l’un des clubs les plus réguliers d’Amérique du Sud et rêve désormais de rejoindre Cruzeiro en remportant une deuxième Copa Libertadores.

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