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·2 décembre 2021

Athletic / Et à la fin, ils ne marqueront pas

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Des occasions certes, un Thibaut Courtois XXL certes, mais surtout un cruel manque de réalisme des Leoihak. Lors de la 9e journée en retard disputée contre le Real Madrid, l’Athletic a manqué de précision dans le dernier geste. Une habitude qui se répète avec insistance.

« Je n’ai jamais vu ça de ma vie, et pourtant je suis entraîneur depuis de nombreuses années ». Marcelino n’a pas mâché ses mots après le coup de sifflet final. Devant environ 33 000 personnes, son Athletic n’est pas parvenu à mettre le moindre but au Real Madrid. « On a des problèmes de finition depuis quelques matchs mais là, on méritait de gagner », a poursuivi l’ancien coach de Valencia. Quelques jours auparavant, il demandait pourtant aux supporters d’arrêter de mettre la pression à ses joueurs. Réclamer sans cesse que les attaquants fassent leur travail était, paraît-il, contre-productif. Mais au Bernabéu, même Marcelino n’a pas pu défendre ses Leones.


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Les Basques n’ont trouvé le chemin des buts qu’à 13 reprises depuis le début du championnat. Un nombre bien en-deçà de ce que son jeu laisse paraître. Pour s’en rendre compte, faisons un tour du côté des « Expected Goals » (xG), qui permettent de déterminer le nombre de buts qui auraient dû être inscrits. Avec 23,18 xG, l’Athletic possède le quatrième meilleur score de la Liga, devant l’Atlético de Madrid ou encore le Rayo Vallecano. Ces deux équipes marquent pourtant bien plus de buts que l’Athletic. Avec même un rapport du simple au double pour les Colchoneros et leurs 23 inscriptions. Au classement des goles, les Leoihak ne sont qu’en quinzième position.

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Malgré 2,70xG, l’Athletic n’a marqué aucun but [Photo de Icon Sport]

Depuis Aduriz, l’Athletic n’a aucun buteur

Les « Expected Goals » des Basques traduisent une chose : une équipe peut se procurer les meilleures occasions et n’avoir personne pour les concrétiser. Le match contre le Real Madrid l’a plus que démontré. Quand on regarde à l’inverse, l’Athletic possède l’une des meilleures défenses du championnat. Ses xGA (buts qui auraient dû être encaissés) ne dépassent pas les 14 et seuls 11 ballons ont réellement atteint les filets. Doté d’éléments défensifs d’une telle qualité – Yeray Álvarez, Íñigo Martínez ou encore Unai Simón dans les cages – le club de Bilbao pourrait prétendre à de grandes choses. Mais depuis la retraite d’Aritz Aduriz à l’été 2020, aucun joueur ne montre un réel instinct de buteur.

Là est tout le problème et Marcelino l’a involontairement exposé à Madrid. Il faut reconnaître que le match a proposé du beau spectacle. Vinícius Júnior a joué l’insaisissable malgré un Lekue aux abois ; Toni Kroos a tenté de briller par ses puissantes enroulées ; Courtois et Lucas Vázquez n’ont rien laissé passer quand Benzema… a fait du Benzema. En face, le jeu s’est construit avec les contre-attaques rapides d’Iker Muniain ou d’Oier Zarraga. Mais Iñaki Williams n’a pas été le meilleur avec ses jambes et Raúl García n’est pas parvenu à tromper Courtois de la tête. Même les joueurs les moins côtés cette saison s’y sont essayés – Núñez, Vesga, Dani García – sans succès. Preuve, une nouvelle fois, des occasions que savent se procurer les Basques.

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Courtois peut se vanter d’avoir été l’homme du match [Photo de Icon Sport]

Cela n’a pas fini par rentrer

Mais contrairement à ce qu’a attesté Omar Da Fonseca, l’Athletic ne peut pas « aller au supermarché pour recruter un véritable attaquant ». Il faut se concentrer sur le potentiel des joueurs de Lezama et ces derniers ne sont pas aussi décisifs qu’un Aduriz. Gaizka Garitano comme Marcelino arguaient que « les buts finiront par rentrer ». On voit finalement que cela n’arrive pas. Contre un aussi grand club que le Real Madrid, les Leones sont parvenus à se procurer des occasions immanquables. Qu’ils ont donc manqué. Jamais, cette saison, l’Athletic n’avait obtenu un score « Expected Goals » aussi élevé (2,70).

Ce fut le cas au Bernabéu et rien ne semble indiquer que ce ne sera pas le cas ailleurs. De manière générale, les Basques disposent des occasions suffisantes pour prendre les trois points. La dernière victoire remonte pourtant au 23 octobre (2-1 contre Villarreal), et seuls quatre buts ont été inscrits sur les six matchs qui ont suivi. Marcelino a mis fin aux contre-attaques consistant à ne trouver qu’Iñaki – bien que ce soit souvent l’unique solution – en articulant son jeu autour de jeunes prometteurs. De plus en plus souvent positionné sur l’aile, Zarraga se montre technique et précis dans ses interventions. Même chose pour Nico Williams, à qui le dribble manque encore. L’ossature de l’Athletic est solide sur l’entièreté du terrain mais sans finition, cette équipe ne peut rien faire.

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L’Athletic a eu une dizaine d’opportunités nettes [Photo de Icon Sport]

Difficile de savoir quoi espérer pour la suite

Iñaki Ugualde, journaliste pour Mundo Deportivo, rappelle l’excellent niveau de jeu de Courtois sans pour autant justifier les échecs offensifs de la quasi-totalité de l’effectif. « L’Athletic a joué comme jamais mais a perdu comme toujours » est donc le juste titre de sa chronique. Certains mettent en avant les torts de Marcelino, mais que peut-il faire face à l’inefficacité de ses joueurs ?

Face aux cages, Williams comme Yeray doivent savoir se tenir. En 2015 – année où l’Athletic était en grande forme – le danger pouvait autant venir de la tête d’Aduriz comme du pied de Mikel San José. Il semble essentiel de trouver un joueur capable de motiver le vestiaire en lui donnant l’exemple. Raúl García pourrait être cet homme. Mais à 35 ans, le natif d’Iruñea doit rapidement trouver à qui transmettre le flambeau.

Malgré l’excellente prestation faîte au Bernabéu, le niveau d’espérance est faible à l’approche du match contre Getafe. Le mental peut aller en s’aggravant et les occasions pourraient manquer. Quand bien même elles seraient présentes, qui le sera pour les mettre au fond ? S’il ne fallait plus mettre la pression sur ceux devant marquer des buts, elle n’a jamais été aussi forte aujourd’hui. On dit souvent que la défense relève d’un état d’esprit et que l’attaque dépend du talent. Il est possible que ce soit l’inverse à l’Athletic.

Jérémy Lequatre-Garat @Euskarade

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