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·11 janvier 2020
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·11 janvier 2020
Après deux saisons difficiles, l’Athletic semble s’être trouvé un second souffle lors de cet exercice. Les Basques ont un objectif : celui de retrouver la Coupe d’Europe.
Avec leurs bons résultats, les Rojiblancos ont de quoi espérer renouer avec les compétitions continentales, l’objectif principal du club. Remarqués pour leur début de saison correct, les Lions veulent frapper fort en Liga. Sentir de nouveau l’odeur des grands matchs, c’est ce que veut retrouver l’Athletic.
Logés à la huitième place à l’issue de la phase aller de la Liga, le bilan des Leones est plutôt positif. Les Basques sont dans les clous concernant leurs objectifs, à proximité des places européennes. Mais également, loin de la zone rouge. Une zone du classement qui a réellement menacé les Lions. C’est principalement pour l’exercice 2017/2018 que l’Athletic a galéré en terminant à la seizième place du championnat. Un bilan qui avait alarmé la formation Bilbaina, jamais reléguée en Segunda dans toute son histoire. Cette saison était aussi marquée par l’élimination en huitièmes de finale de Ligue Europa. Mais les temps sont plus appréciables dans la province de la Biscaye. Alors voici pourquoi retrouver les Leones en Europe est quelque chose à laquelle on peut croire, et pour plusieurs raisons…
Ce qui fait la force du club basé à Bilbao, c’est d’abord sa politique qui ne vise à recruter que des joueurs nés au Pays Basque ou formés dans un club basque. Ce système spécifique est unique dans le monde du football actuel et fonde un esprit familial entre les joueurs. Ces derniers se connaissent, pour la plupart, depuis leur formation à Lezama ou lors de leurs débuts au Bilbao Athletic (équipe réserve de l’Athletic, NDLR). Le centre de formation d’où proviennent environ 80% des joueurs de l’équipe première actuelle. Un chiffre remarquable qui témoigne d’une des qualités du club basque.
On peut aisément se douter que conserver un groupe de joueurs comme celui là, va créer des liens forts entre les joueurs et va leur forger un esprit de solidarité qui leur vaudra un respect omniprésent entre eux. La présence de joueurs basques va créer des affinités particulières. De la direction de Aitor Elizegi, au coaching de Gaizka Garitano sans oublier les joueurs : à l’Athletic Club tout le monde est euskarien. Dans le vestiaire, la communication reste un des points de réussite de l’équipe, très soudée et émotive.
« En quatre ans (en tant qu’entraîneur), jamais je n’ai eu un retard, un accrochage, un problème dans le vestiaire »Luis Fernandez, entraîneur de l’Athletic de 1996 à 2000 (France Football)
D’ailleurs, s’il y a bien un club plus ou moins éloigné des rumeurs de transfert, c’est bien le club des Zuri-gorriak. Des arrivées, il y en a très peu à l’Athletic. Ceux qui sont les premiers à vouloir leur place en équipe première, ce sont les canteranos. Et ils ont raison, puisque le club a toujours eu une identité s’inscrivant dans la confiance de ses « purs produits ».
Par exemple, les premières minutes cette saison des jeunes Oihan Sancet, Asier Villalibre ou encore Gaizka Larrazabal, régulièrement appelés désormais. Les « gros transferts » ne sont que peu fréquents pour le club basque. L’argent a une finalité toute autre que celle du marché des transferts : l’Athletic mène un projet d’amélioration de son centre d’entraînement et de formation. Avec plusieurs joueurs en fin de contrat, l’Athletic ne cherchera pas à vendre certains de ses guerriers, avant l’expiration de leur bail, pour remplir les caisses.
Une telle mentalité ne peut donc être qu’un tremplin pour les joueurs qui apprennent à se connaitre et s’unissent dans un but commun. Ils cultivent un respect infime pour l’institution et savent également la chance inouïe qu’ils ont d’évoluer dans un club aussi distinct des autres. La mentalité qui y est instaurée est un exemple en son genre.
« Les gamins d’ici sont comme ceux d’ailleurs. Ils admirent Mbappé, Cristiano ou Messi, mais leurs modèles ce sont Aduriz, Williams ou Muniain » Rafael Alkorta, le directeur sportif de l’Athletic (France Football)
Une véritable arme : el San Mamés. L’enceinte bâtit en 2013 est bien plus qu’un simple stade. C’est une vraie forteresse. Un lieu rendu d’autant plus symbolique après l’incroyable année 2019 que les Lions ont fait vivre à leurs supporters dans leur stade : dix-neuf matchs pour treize victoires, cinq nuls et seulement… une défaite.
Imprenable, ou presque. En effet, les Leones ont connu un revers à domicile depuis octobre 2018 en Liga (défaite 0-1 contre Valence en septembre 2019, NDLR). En plus de s’incliner rarement, le niveau affiché à domicile est souvent d’une très grande qualité. On sent des joueurs sereins, pas non plus dans l’excès de confiance, maîtrisant leur sujet sans se livrer ni faire preuve de suffisance. Ce stade est un outil nécessaire pour l’Athletic vu les résultats moyens à l’extérieur (cinq victoires, six nuls et neuf défaites en 2019, NDLR). Un lieu important pour prendre des points de façon presque systématique tellement on sent cette équipe confiante. La Catedral aura aussi permis aux Basques d’accrocher de grosses écuries : le Barça (1-0), l’Atlético (2-0), le Sevilla FC (2-0) etc… Jusqu’à cette défaite un contre le club Ché en septembre dernier mais loin d’être affolante.
San Mamés s’avère être une sorte d’immunité pour les Basques. Un stade qui, par son public, donne une dimension grandiose et magique à son équipe de Lions, fidèle à elle-même, et toujours plus impressionnante aux yeux des visiteurs. Et si c’était la clé principale pour propulser les Leones vers un retour au plus haut ?
Mais ce n’est pas tout. Sans ses supporters toujours loyaux, l’Athletic n’aurait très certainement pas eu le même destin… Les Leones possèdent en effet une des plus grosses communautés de supporters d’Espagne. Le club compte une moyenne de 40 560 supporters par match en Liga, soit le trente troisième meilleur taux d’Europe et le cinquième d’Espagne sur la saison précédente ! L’Athletic regroupe également 45 000 socios. Des chiffres encourageants qui démontrent à quel point les aficionados ont une place importante.
D’ailleurs, malgré un début de saison dernière raté ou pendant la saison laborieuse de 2017/2018, l’aficion n’a pas délaissé ses Lions. Les résultats influencent peu sur la fréquentation de supporters au stade. A l’Athletic ce que les supporters veulent c’est l’amour du maillot de la part de guerriers.
« Nos supporters, comme nous, estiment qu’il y a des choses plus importantes que d’empiler les titres et les stars »Joseba Extebarria, entraîneur de la réserve (France Football)
Mais au delà du stade, il y a une véritable vie autour du club. La ville de Bilbao vit pour le club. L’afición ne met pas l’ambiance que dans le stade, lorsqu’il y a un match ou lors la réception d’un cador, tout au contraire. On sent vraiment l’atmosphère particulière et chaleureuse pour les joueurs, qui ne peuvent qu’être motivés par ce soutien inébranlable. Ce qui fascine autour du fonctionnement du club, c’est ce côté convivial qui est renvoyé par le fait que le club ait une politique particulière. Un fonctionnement qui donne l’impression que tout le monde se connaît.
LaLiga a réalisé un reportage intitulé “El Athletic Club, mucho más que una afición” (« L’Athletic Club, bien plus que des supporters »). Un titre, là encore, assez révélateur de l’ambiance du club.
« Ce que les fans (de l’Athletic) perdent en titres, ils le gagnent sur le plan des valeurs. On a des supporters, pas des spectateurs qui ne s’intéressent au match que lorsque leur équipe mène 3-0. Ça, ce sont des spectateurs en plastique, des figurants qu’on achète pour que ce soit beau à la télé » Les pensées du président Aitor Elizegi sur les supporters de l’Athletic, les comparant à de simples spectateurs
Cette équipe possède donc des individualités tranchantes et complètes. Et c’est exactement le même système pour les joueurs en provenance de Lezama qui ont tous des qualités notables et distinctes. Ce n’est pas pour rien que l’Athletic possède actuellement le 7e meilleur centre de formation d’Europe. La patience et le travail restent les clés pour intégrer l’équipe première.
Des individualités qui progressent beaucoup avec l’arrivée de Garitano. Williams use de sa vitesse pour créer de bons décalages, Raul Garcia reste l’as des pénaltys, Muniain, le capitaine, toujours propre et en finesse. Il faut aussi mentionner le talentueux Unai Lopez, qui émerge dans le XI type, au profit de Beñat. A ses côtés, l’indéboulonnable Dani Garcia qui a disputé l’intégralité des matchs de la première partie de saison en Liga.
La révélation est sûrement Unai Simon, le portier numéro un dans les cages basques. Unai Nuñez, souvent remplaçant en défense centrale, derrière la paire Yeray-Martinez, semble aussi se révéler. Sans oublier le joueur qui surfe : Ander Capa. Le latéral droit devient progressivement un cadre de cette équipe, tout comme Berchiche à gauche. Enfin, le doyen de cette équipe : c’est Aritz Aduriz. Le buteur âgé de 38 ans prendra sa retraite en fin de saison. Cependant, il apporte toujours de l’expérience pour un club qui veut de nouveau rugir.
Tous ces joueurs de qualité ont un coup à jouer maintenant et dans le futur ; avec une jeunesse sur laquelle la cellule de recrutement et la direction misent beaucoup. En tout cas, l’Athletic se forge une équipe qui semble réellement prendre de l’ampleur et monter en puissance.
« On n’est peut-être pas le meilleur club du monde, mais on est sans doute le plus authentique. Nous sommes les derniers romantiques du foot » La phrase forte que Joseba Extebarria confiait (France Football)
C’est donc un deuxième exercice consécutif sans jouer parmi les plus grands. Après la saison catastrophique de 2017/2018, les Lions ont relevé la tête en 2018/2019 mais sans parvenir à accrocher l’Europe, pourtant si proche. Un objectif que le club cible chaque année depuis plusieurs saisons. Attendons désormais de voir si les Leones auront la force de rejoindre les cadors européens. Mais avec son groupe serein et ambitieux, un stade magique et des supporters infatigables, l’Athletic peut bel et bien recommencer à rêver d’un futur au goût d’Europe.