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·3 décembre 2024
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L'ASSE a une nouvelle fois coulé loin de ses bases. Timothée Maymon et Antoine Chirat sont revenus sur la déroute des Verts ce dimanche soir dans le Sainté Night Club. Olivier Dall'Oglio premier responsable ? Pas totalement. Extraits.
Timothée Maymon : "La colère est légitime, elle est logique, parce qu’on prend trop de roustes. Perdre à l’extérieur contre une grosse équipe, comme tu disais, ce n’est pas infamant. Mais si tu arrives à gagner, peu ou prou, tes matchs contre les équipes de ton championnat, et à peu près tous tes matchs à domicile, alors tu fais un parcours de promu qui n’est pas dégueulasse.
Je me suis d’ailleurs amusé à regarder les statistiques, parce qu’avec cette Ligue 1 à 18, on est un peu dans l’inconnu. J’ai regardé la Bundesliga sur les dix dernières années : 9 équipes se sont maintenues avec 32 points. Ce n’est pas une garantie, mais ça montre que 32 points peuvent suffire. Aujourd’hui, même après cette défaite, comptablement, on est encore dans les clous.
Ce qui fait mal, c’est qu’on comprend la frustration des supporters. Et sur Olivier Dall’Oglio, je vais anticiper un peu, excuse-moi, mais ça mérite d’être dit. Hier, un supporter de Sainté m’a écrit sur Instagram : "Dall’Oglio ceci, Dall’Oglio cela." Mais soyons honnêtes : avec cet effectif, tu mets Klopp, Ancelotti ou Guardiola, que feraient-ils de plus ? Tu m’expliques à quel moment un entraîneur peut transformer Léo Pétrot, Mouton ou Appiah en joueurs de haut niveau ? Non !
Moi, je trouve qu’avec une équipe qui a un effectif de Ligue 2, réussir à prendre 13 points en Ligue 1, c’est déjà pas mal. Je n’ai pas envie de tomber sur lui. Par contre, le recrutement, c’est une autre histoire. Il est insuffisant, c’est indéniable. Abdelhamid, par exemple, devait apporter de l’expérience. Moi, j’espérais qu’on recrute un joueur d’expérience par ligne. Au final, on a pris un défenseur, et c’est tout. Est-ce une erreur de casting ? Je ne sais pas. Il a fait un ou deux bons matchs, mais hier, sur le deuxième but, il est clairement fautif.
Donc oui, je suis en colère contre le recrutement. Quand tu sais que ton équipe manque de talent, d’intelligence de jeu et d’expérience, tu ne peux pas te permettre un mercato aussi raté. Cela dit, je ne pense pas que ce soit une équipe de tricheurs. Honnêtement, ce sont de bons gars, globalement. J’en ai parlé avec Dall’Oglio, avec les dirigeants comme Perrin, Rustem ou Soucasse : tout le monde s’accorde à dire que c’est un bon groupe. Le problème, c’est qu’il manque du talent, de l’expérience, et du "bulbe."
Alors, à partir de là, comment veux-tu pointer du doigt Dall’Oglio ? Tu mets Der Zakarian ou n’importe quel autre coach, que ferait-il de mieux ? Même Ancelotti ou Klopp, ils ne pourraient pas faire de miracles. Peut-être qu’ils seraient capables de faire progresser certains joueurs un peu plus vite, mais on parle d’une progression qui prend des mois, voire des années. Là, la saison a commencé il y a 4-5 mois, et ce n’est pas sur une durée aussi courte qu’on peut révolutionner une équipe."
Antoine Chirat (Onze Mondial) : "Je pense qu’Olivier Dall’Oglio a tenté un coup à la mi-temps en faisant entrer Wadji. À 2-0 à la pause, il fallait bien essayer quelque chose de différent. Dans cette situation, c’était logique de tenter d’intégrer un joueur capable de jouer dans la profondeur. On savait qu’on allait continuer avec un bloc bas, alors pourquoi ne pas essayer de trouver des solutions dans le dos de la défense rennaise ?
Dall’Oglio n’a pas énormément de solutions depuis le début de la saison. Jusqu’ici, Wadji était quasiment indisponible, et son retour dans le groupe professionnel offre enfin une nouvelle option en attaque. Malgré tout, on ne peut pas dire qu’Olivier Dall’Oglio reste figé dans ses idées. Il tente des choses.
Il a déjà trouvé une nouvelle formule au milieu de terrain. Au début, on jouait avec Moueffek et Amougou, mais ça ne fonctionnait pas. Il a changé, et le trio Mouton-Bouchouari-Ekwah a apporté un semblant de stabilité et une idée de jeu, même si le match d’hier a été une exception catastrophique. On peut lui accorder du crédit pour cela : il fait ce qu’il peut avec les moyens limités à sa disposition.
En attaque, il a aussi essayé plusieurs rotations entre Sissoko et Stassin pour trouver la meilleure combinaison. Ce n’est pas quelqu’un qui reste figé sur ses choix du début de saison.
Là où je trouve qu’il s’est un peu perdu, c’est dans sa gestion d’Abdelhamid. Il a voulu trop le protéger, notamment après ses matchs ratés contre Nice et Angers, où il avait été en grande difficulté. À force de vouloir préserver sa recrue expérimentée, il a fini par l’exposer davantage. En le mettant sur le banc, il a donné l’impression de le désavouer, ce qui a finalement renforcé la pression sur lui. Pour le reste, c’est difficile de lui jeter la pierre."