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·28 septembre 2022

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Tout le monde va jouer gros »

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Cette semaine, Didier Bigard évoque le retour du public à Geoffroy-Guichard, pour ASSE-Grenoble, samedi, quatre mois après les violences ayant fait suite à la relégation des Verts en L2...

Le retour du public est tellement attendu que certains pensent que le coup de baguette des capos va suffire à enflammer le stade et conduire à la victoire face à Grenoble, pour commencer. Ce serait trop simple et nos réserves ne sont pas seulement liées à l’absence, pour encore deux matches, de cette autre force qui se veut vive, côté sud. Le retour des Green qui avait un peu trop mis le feu pour fêter leur anniversaire ne se fera qu’en novembre pour la venue de Rodez. Dommage pour eux, mais encore plus pour les victimes collatérales de leur mise hors-jeu. On sait ce que nous pensons de ces sanctions collectives qui ne témoignent que de l’impuissance, sinon de l’incompétence des autorités du football qui ont beau jeu de se retourner à chaque débordement vers les autorités tout court, l’Etat, donc finalement eux et nous. Vers la Société avec cette formule poussiéreuse qui parle de « phénomène général ». Mais épargne tous les autres sports.


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Cherchez l’erreur monsieur le Président de la Ligue et autre roi fédéral accroché à son trône qui préfèrent chercher d’autres revenus pour corriger les erreurs de gestion et excès des uns et des autres. Ils poussent sous le tapis des commissions de discipline les problèmes liés à la fracture avec toute une frange de ceux qui les font vivre. Peut-être pour leur avoir laissé un peu trop de champ libre, les avoir pour certains utiliser. On a connu à Sainté. Ils pourraient nous objecter que là aussi ce n’est que le reflet du monde, de celui de la politique, de ses travers, de ses luttes de pouvoir. On connaît à Sainté…

Seuls les joueurs et le public avec les Ultras ont le pouvoir de retrouver le fil de l’Histoire

Mais comme rien ne changera dans cette mode simpliste de sanctions aveugles faute d’ouvrir les yeux, autres que ceux des caméras, on va, dès ce retour à des tribunes vivantes, guetter le moindre fumi, la plus petite des pièces de monnaie lancée sur la pelouse, les mots doux échangés, les poings levés, les regards provocateurs chargés d’une histoire que ceux qui prétendent l’assumer n’ont pas connue.

En 2004, un jeune supporter stéphanois avait été blessé par arme à feu en dehors du stade à Grenoble. « C'est plus du foot, c'est de la violence » avaient commenté des témoins de ce que le ministre des Sports, Jean-François Lamour qualifiait de drame inqualifiable, en se disant «bien décidé à poursuivre l'action entreprise avec le président de la Ligue professionnelle de football, Frédéric Thiriez, et le ministère de l'Intérieur pour éradiquer ces dérives ». 18 ans après, 18 années d’échecs, seuls les ultras eux mêmes semblent avoir ce pouvoir d’apaisement, la force aussi. Ils l’ont prouvé et ont montré leur sens des responsabilités quand, abandonnés par le club, ils ont organisé eux-mêmes les déplacements et convaincu des préfets jusque-là fermés comme leurs parcages à l’extérieur.

Ils jouent gros en cette saison de purgatoire au risque de connaître un enfer qui ne devra rien à la réputation du Chaudron. Et ils ne sont pas les seuls. Passons très vite sur des actionnaires qui ont perdu le fil auquel ils voulaient se raccrocher et qui ne peuvent espérer que rattraper celui tendu par le sportif, comme à leur bon vieux temps d’un Galtier dont ils ont dilapidé l’héritage. Revenons donc au terrain, à Laurent Batlles et à ses hommes qui, eux aussi, jouent gros. Ils n’ont pas à porter le poids de l’Histoire, mais doivent en assumer les conséquences, en renverser le cours, avec un autre style, une autre méthode, un retour à des valeurs plus proches de celles qui ont fait Saint-Etienne. Plus proche de Geoffroy-Guichard, des gradins d’hier, des tribunes d’aujourd’hui, des populaires d’avant, des kops de demain complètement retrouvés et que personne ne veut plus perdre. Ça coûte trop cher et on ne parle pas finances. On laisse ça à d’autres.

Didier Bigard

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