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·16 septembre 2021

ASSE : Claude Puel, deux ans après (1/2)

Image de l'article :ASSE : Claude Puel, deux ans après (1/2)

Arrivé sur le banc de touche de l'ASSE au tout début du mois d'octobre 2019, en succession de Ghislain Printant, Claude Puel ne parvient guère à faire l'unanimité. En raison de mauvais résultats, de méthodes décriées et d'un contexte économique ô combien plombant.

Cela vous a peut être échappé, vous les lecteurs de But! Sainté, réfractaires aux réseaux sociaux et au défouloir (dé)raisonné qu'inspire parfois un nom du football français. Et pourtant : Claude Puel, le manager des Verts, est bel et bien devenu, en moins de deux ans, un vrai sujet. Pas toujours chic mais très entraînant, clivant même, poussant les supporters les plus excessifs à l'injurier où à la défendre. Les uns lui reprochent ses résultats, d'autres louent sa patience. Et tout le monde, dans le Forez et ailleurs, constate à quel point le Castrais fait sans le sou. Qu'en est-il justement ? Que peut-on lui reprocher, sur quels dossiers faut-il lui dire merci ? A-t-il tout faux, tout juste ?  Eléments de réponse.


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Droit dans ses bottes...et sans (aucun) affect

Pour comprendre, et même juger, Claude Puel, inconcevable pour nous de ne pas commencer par le commencement. Qui correspond, comme vous le savez, à ce tout premier match sur le banc de touche de Geoffroy-Guichard le dimanche 6 octobre 2019 face à l'OL. Les Verts, alors au fond du trou, restent sur une préparation estivale calamiteuse (stage aux Etats-Unis éreintant, joueurs qui ne travaillent pas, prétentions salariales extravagantes de M'Vila, départ de Cabella), de lourdes défaites (dont un 1-4 à Angers) et un Ghislain Printant lâché par son vestiaire malgré un sursaut à Nîmes avec une victoire 1-0 à la toute fin septembre.

Alors que l'OL arrive dans le Forez, Puel, lui, ne s'embarrasse (déjà) de rien avec son propre effectif. Khazri et Beric sont donc envoyés sur le banc de touche, au profit de Diony (qui n'a joué que 19 minutes depuis le début de saison) et Abi, qui n'a guère obtenu la confiance de Gasset et/ou de Printant depuis l'obtention de la Coupe Gambardella. Boudebouz, qui n'a alors rien montré depuis son arrivée, est lui-aussi titulaire. Triple pari payant puisque les Verts s'offrent le derby (1-0). Jessy Moulin :  "Le  discours du coach consistait à retrouver des valeurs de cohésion et de solidarité. Il voulait voir une équipe allant de l’avant, qui n’avait pas peur de presser et de jouer à la récupération du ballon. Il ne voulait pas qu’on subisse et c’est ce qu’on a essayé de faire tout le match. Comme pour tout changement de coach, ça crée un électrochoc et ça redistribue les cartes."Les cartes vont en effet être redistribuées. Et de quelle manière ! Car Puel, qui n'a rien d'un grand communicant, est l'anti-thèse des chaleureux Gasset et Printant. La consultation des cadres (Perrin, Ruffier, Hamouma, Khazri) pour certaines prises de décision, c'est terminé. L'assurance de jouer pour quiconque, on oublie. Les choix se font et sans discussion. Ainsi, au fil des mois, ils sont plusieurs à sentir le vent tourner. Robert Beric est ainsi prié d'aller voir ailleurs pour trouver du temps de jeu (ce sera en MLS). Whabi Khazri, jusque-là titulaire indiscutable, est fréquemment envoyé sur le banc, que ce soit avant ou pendant la rencontre. Kolo, M'Vila, Perrin et d'autres observent le changement avec incrédulité. Convaincus que les aspirations de leur coach ne sont pas les bonnes. Tant que les résultats suivent, et ça sera le cas quelques semaines, les bouches resteront fermées. En Off, pourtant, on sait déjà que le vestiaire se divise (anciens, jeunes) et que certains passe-droits (pour Wesley Fofana notamment) sont très mal vécus. Puel s'en moque et fait comme bon lui semble. Rappelons-le, et cela a son importance, il a signé un contrat longue durée (3 ans), perçoit plus de 200 000 euros par mois et n'est pas qu'un simple entraîneur. Le manger général a donc toute liberté pour faire ce qu'il veut. Et ce n'est pas terminé.

Ruffier, Perrin, la chute des icônes

A tous ceux qui pensent que Loïc Perrin a pris sa retraite dans son âme et conscience il y a plus d'un an, il est temps de leur rappeler la vérité. C'est Claude Puel, en personne, qui lui a indiqué le chemin de la sortie. A l'époque, alors que le premier confinement touche à sa fin, l'emblématique capitaine espère aller au-delà de la finale de Coupe de France. Son corps le fait parfois souffrir, certes, mais il s'imagine une saison de plus dans le groupe, en qualité d'encadrant. Puel, lui, maintient sa position lors de divers échanges : il veut un Perrin à 100% de ses capacités. Et peu importe l'aura dont il dispose auprès des supporters. Son dernier match aura donc lieu au Stade de France, avec une regrettable expulsion. Pas de chaudron, pas de Kops, pas de supporters pour célébrer ses adieux.

Stéphane Ruffier, lui, avec qui Puel n'a jamais entretenu d'excellentes relations, a longtemps été considéré, et à juste titre, comme l'un des tous meilleurs gardiens de l'histoire du club stéphanois. Un statut, parmi d'autres, qui souffre parfois de performances en dents de scie comme cela est en effet arrivé au Basque il y a un an et demi. Puel n'a par la suite jamais accepté que Ruffier souffre de la critique. Et de la concurrence. Qu'il vive mal sa mise à l'écart et que l'agent de Ruff se répande dans les médias de façon totalement exagérée et maladroite. Il est d'ailleurs utile de relire les propos de Patrick Glanz, traduisant assez bien le malaise de l'époque. " Quand un entraîneur, à deux heure d'un match contre le PSG, manque de se battre avec un joueur à la collation, ce n'est pas un problème? Il a un problème grave avec le médecin, ce n'est pas un problème? Quand il se met à dos les trois-quarts des anciens... S'il ne reportera plus le maillot de Saint-Etienne? On n'en est pas là. Pour moi, le problème de Saint-Etienne, ce n'est pas Stéphane Ruffier. Si c'est lui (Claude Puel)? Bien sûr. Il veut virer l'un, l'autre, l'entraineur des gardiens... c'est son choix, mais il faut qu'il assume." L'affaire était alors entendue : on ne verrait plus jamais Ruffier dans le buts des Verts. Une décision regrettable, tant sur le plan humain que sportif car, qu'on le veuille ou non, avec Jessy Moulin ou Etienne Green la saison dernière, les Verts avaient un gardien tout simplement moins fort. Humainement, la mise à l'écart de Ruffier se discutait. Sportivement, c'était une erreur.

Deux ans et...deux belles séries

On peut les analyser, les décortiquer et les retourner dans tous les sens, les chiffres sont là. Claude Puel à la tête de l'équipe première, et avant le déplacement à Montpellier le week-end dernier, ce sont 75 matches joués pour le bilan suivant : 24 victoires, 20 nuls et 31 défaites. Pas vraiment de quoi sauter au plafond, ni même envisager les prochains mois avec sérénité, lui qui, rappelons-le, sera en fion de contrat au mois de juin. prochain. Reste que le Castrais, dans ces nombreux mois galères marqués notamment par la crise du Covid-19, est parfois parvenu à faire croire au miracle. Deux fois, précisément. Tout d'abord à son arrivée, et dans la foulée d'un succès à Nîmes (avec Printant), lorsqu'il enchaîne les victoires en Ligue 1 et permet même à ses troupes de s'installer dans le Top 5. Lyon, Bordeaux, Monaco et Nantes tombent face aux Verts, Amiens et Montpellier partagent le point.Il faut alors une défaite à Rennes, dans les arrêts de jeu, pour casser la dynamique et voir mes Verts ensuite glisser dangereusement dans les profondeurs du classement. Au lendemain du premier confinement, avec une finale de Coupe de France perdue, mais pleine d'espoirs, contre le PSG, les Verts offrent de nouveau à leurs supporters une série de rêve. Deux victoires contre Lorient et Strasbourg, dans le chaudron, un exploit au Vélodrome de Marseille ou l'ASSE n'avait plus gagné depuis 43 ans,  un match nul à Nantes et voilà nos Verts premiers de Ligue 1 en tout début de saison dernière. Bonheur éphémère qui ne résistera pas à l'affaire Fofana et aux caisses désespérément vides du club.

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