Lucarne Opposée
·23 janvier 2025
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·23 janvier 2025
C’est l’heure de la reprise en Argentine. Alors que le championnat compte toujours plus de participants, les géants semblent décidés à s’armer fortement. Présentation du premier tournoi.
Estampillée ligue des champions du monde pour encore deux ans, la ligue argentine retrouve le chemin des terrains. Avec donc trente clubs placés sur la ligne de départ, héritage de la décision de Chiqui Tapia, président de l’AFA, de mettre fin aux relégations l’an passé qui permet à Aldosivi et San Martín de San Juan de ne remplacer personne dans l’élite. Cela a une conséquence directe : le choix du format pour la saison. Oubliez la Copa de la Liga, dont on ne savait jamais s’il s’agissait d’un championnat ou d’une coupe, place au retour des tournois d’ouverture et de clôture avec un format cependant identique à la désormais défunte Copa de la Liga. Les trente équipes sont divisées en deux groupes de quinze dont les huit premiers se qualifient pour la phase finale qui se jouera par matchs secs. Seize journées seront disputées sur la phase régulière, chaque équipe affrontant les quatorze autres membres de sa zone et deux équipes de l’autre zone, son rival lors d’un clásico et une journée interzone. Le format connu, petit tour d’horizon des participants.
Avant de se lancer sur 2025, petit retour sur le dernier tournoi de 2024 qui a vu la machine à gagner Vélez Sarsfield parvenir à résister dans le sprint final. Nous avions insisté sur l’équilibre parfait trouvé par Gustavo Quinteros entre une défense solide, emmenée notamment par un excellent Valentín Gómez et une efficacité offensive rare, l’animation étant portée notamment par l’intelligence du duo Claudio Aquino – Francisco Pizzini. Le Fortín avait joué à se faire peur dans l’emballage final, ne gagnant que deux rencontres sur les huit disputées en octobre et novembre, mais a donc résisté sur le fil en s’imposant lors de sa « finale » pour le titre, face à Huracán, profitant aussi de la défaite de Talleres à Rosario face à Newell’s.
On pourrait donc se dire que Vélez s’avance comme l’un des prétendants pour 2025. Mais en plus d’un calendrier chargé, le Fortín a aussi perdu Claudio Aquino au milieu, devrait perdre Valentín Gómez dans les prochains jours, mais surtout a vu l’architecte de ce succès s’en aller, Gustavo Quinteros filant au Brésil. Sur le banc, Vélez rappelle un ancien, Sebastián Domínguez, dont l’expérience d’entraîneur reste jusqu’ici compliquée, sa première expérience à la tête d’un club, Tigre, n’ayant pas particulièrement marqué les esprits, le Matador se sauvant grâce aux décisions de Chiqui Tapia. Le club de Liniers ne se renforce également pas particulièrement et peut sans doute s’attendre à une année moins glorieuse.
Photo : Luciano Bisbal/Getty Images
D’autant que du côté des deux géants, l’intersaison a été plutôt musclée. À Boca, Fernando Gago doit reconstruire un milieu de terrain après les départs de Pol Fernández et Cristian Medina, mais s’offre les services d’Ander Herrera pour équilibrer ce milieu et deux machines à générer des dégâts, Alan Velasco et Carlos Palacios. Ajoutez à cela l’arrivée de Rodrigo Battaglia en défense centre et le retour au pays d’Agustín Marchesín, les cadres qui sont aussi restés au club, notamment Edinson Cavani, et vous mesurez à quel point Boca est l’un des favoris du championnat. Du côté du rival éternel, le mercato a également été des plus musclés. D’abord en rappelant le cerveau de Gallardo sur le terrain, Enzo Pérez, parti s’exiler le temps que Martín Demichelis s’éloigne. Ensuite a rappelant quelques icônes des temps modernes : le champion du monde Gonzalo Montiel, d’autres enfants du club Sebastián Driussi ou Lucas Martínez Quarta et s’offre une profondeur d’effectif rare en récupérant Matías Rojas de l’Inter Miami, Lucas Esquivel de l’Athletico Paranaense, Guiliano Galoppo de São Paulo et Gonzalo Tapia de la Católica. Reste désormais à Muñeco d’assembler tout cela, lui qui a quelque peu souffert de l’effectif mal construit de la saison passée lors de son début de mandat. Quelques signes semblent intéressants mais il faudra quelques semaines voire mois pour que la mécanique se mette véritablement en place. Reste qu’avec Boca, River et l’autre favori du championnat, à condition de gérer de front les joutes locales avec la Libertadores.
Photo : Marcelo Endelli/Getty Images
Reste qu’à côté des deux géants, d’autres ont également affiché leurs ambitions. Vainqueur de la dernière Sudamericana, Racing a vu partir ses Colombiens JuanFe Quintero, Roger Martínez et Johan Carbonero mais ne bouscule pas non plus un effectif déjà solidement construit, rapatriant Matías Zaracho et allant chercher Maxi Salas pour conserver une dynamique offensive mais conservant aussi ses autres cadres, comme l’atout offensif Maravilla Martínez. Gustavo Costas dispose d’un effectif suffisamment solide pour viser les premières places, l’un des objectifs de La Academia. Semblant habitué aux deuxièmes places, Talleres conserve la majorité de son effectif et restera une menace alors que du côté de la nouvelle franchise américaine, Estudiantes, désormais financé par Forster Gillett, on casse le marché en s’offrant Cristian Medina et on récupère un Lucas Alario qui sort de trois saisons très compliquées, en Allemagne et au Brésil (son dernier but inscrit dans un championnat remonte à octobre 2022).
Reste qu’avec une ligue à trente équipes, rédiger un guide peut s’avérer fastidieux si l’on devait s’attarder sur chaque club. Aussi, nous ne ferons pas ce choix mais pointeront quelques éléments à suivre. On s’intéressera ainsi à Independiente, qui conserve Julio Vaccari sur son banc et attire quelques éléments intéressants comme Kevín Lomónaco, Pablo Galdame, Luciano Cabral et Nicolás Freire, au Newell’s de Mariano Soso qui s’offre les services de Keylor Navas et de Luciano Lollo pour apporter de l’expérience sur les lignes arrière et peut s’appuyer sur Éver Banega pour commander sa jeune garde. On suivra évidemment le retour du Chino Zelarayán à Belgrano, l’arrivée de Mauricio Pellegrino à la tête d’un Granate plutôt discret sur le marché, on observera le San Lorenzo de Miguel Ángel Russo et son chef d’orchestre Iker Muniain ou encore l’énième reconstruction d’Argentinos Juniors, désormais aux mains de Nicolás Diez, ancien adjoint de Sampaoli et Beccacece et de retour sur un banc après son échec à Atlanta en seconde division (deux victoires en quatorze matchs).
Ailleurs, quelques historiques réalisent un mercato plutôt en mode bricolage, enchaînant les prêts ou attirant des joueurs libres, on pense par exemple à Unión, qui se fait prêter Matías Tagliamonte et José Angulo puis rapatrie Franco Fragapane de Minnesota. Reste enfin la nouvelle polémique d’une formation qui mise sur les scandales pour exister tant elle ne semble pas vouloir s’appuyer sur le football : le Deportivo Riestra signe Mauro Smara dont le fait de gloire est d’avoir été le meilleur buteur de la très controversée Copa Potrero organisée par Sergio Agüero, une compétition réservée aux amateurs mais marquée par des polémiques d’usurpation d’identité – certains pro ont ainsi vu leur contrat rompu avec leur club – des polémiques de sécurité et surtout par la profusion de paris illégaux réalisés dans les tribunes alors que pendant ce temps, le Kun posait avec une députée issue de la majorité gouvernementale qui ne cesse de pousser à l’arrivée des SAD dans le paysage footballistique argentin. Avec le retour des relégations (jusqu’au prochain revirement de Chiqui Tapia), on en vient à espérer que Riestra soit dans la charrette.