Lucarne Opposée
·14 mars 2024
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·14 mars 2024
Al-Hilal plus que jamais proche du titre, Al-Nassr passe à côté de ses matchs, Al-Ahli cale encore. Voici le bilan en quatre points de la vingt-deuxième et de la vingt-troisième journée de Saudi Pro League 2023-2024.
Le 23 mai 2023, Al-Hilal perdait sur le score de deux buts à zéro face au relégable Al-Adalah, symbole d’une saison terme jusqu’au bout. Mais depuis ce jour, le club ne Riyadh n’a plus perdu un seul match de championnat, soit vingt-cinq matchs de SPL consécutifs sans défaite. Sur ces vingt- cinq matchs, vingt-trois se sont soldés par des victoires. Le club de la capitale est ainsi invincible, en championnat mais aussi en Coupe et en Asian Champions League. Lors des deux dernières journées, Al-Hilal s’est une nouvelle fois promené. Tout d’abord dans un « Classique » alléchant face à Ittihad, en forme, les hommes de Jorge Jesus se faisaient surprendre dès le début de la partie par Ngolo Kanté. L’absence d’Aleksandar Mitrović pesait beaucoup pour le club de la capitale, qui répliquait finalement avant la mi-temps grâce à son remplacent Saleh Al-Shehri. La domination outrageuse se poursuivait, jusqu’à un second but, signé Malcom, puis au but du break par Saud Abdulhamid. Le tableau d’affichage affichait trois buts à un au coup de sifflet final, logique.
La logique fut aussi respectée dans le derby géographique contre Al-Riyadh. Face à un bloc très bas qui essayait de jouer en contre, Al-Hilal a eu du mal à marquer, et concédait une nouvelle fois l’ouverture du score, sur un contre-son-camp d’Al-Bulayhi aux alentours de la cinquantième. En première mi-temps, le pauvre Aleksandar Mitrović avait raté un penalty et vu un but refusé pour hors-jeu. Mais dans une fin de match tendue, Al-Riyadh commençait à perdre le fil du match, et concédait un penalty après l’heure de jeu. Il était transformé par Ruben Neves. Après l’égalisation, le leader déroulait : but de Michael qui n’avait plus marqué depuis décembre et un dernier penalty dans le temps additionnel. Il fut laissé à Mitrović, qui ne tremblait pas deux fois. Al-Hilal enchaîne donc deux victoires trois buts à un consécutives, lui permettant de compter douze points d’avance sur son dauphin à onze journées de la fin. Un dauphin Al-Nassr qui traverse d’ailleurs une période compliquée.
Les coéquipiers de CR7 vivent une période délicate. Privés de leurs gardiens les uns à la suite des autres, ils l’avaient emporté de justesse contre Al-Shabab lors de la vingt-et-unième journée. Le match contre Al-Hazem, lanterne rouge, était donc le moyen de se redonner confiance. Luis Castro prenait d’ailleurs ce match au sérieux, puisque l’équipe type était quasiment alignée, alors qu’un match de Ligue des Champions asiatique avait lieu quatre jours plus tard. Il ne manquait que Cristiano, suspendu. Al-Nassr ouvrait logiquement le score sur penalty par Talisca, dans une mi-temps à sens unique. Al-Mhemaid égalisait à la cinquante-troisième pour Al-Hazem, se jouant d’une défense totalement perdue. Sans le savoir, nous assistions aux prémices d’un match légendaire. Puisqu’Al-Hazem égalisait juste après chaque but d’Al-Nassr. Tozé répondait à Talisca, puis Selemani venait aussi gâcher le triplé du brésilien. Et plus le temps passait, plus la défense d’Al-Nassr se ridiculisait. Dans le temps additionnel, le gardien Aymen Dahmen concédait un penalty transformé par Mané. Al-Nassr avait toutes les cartes en main pour tenir ce match et arrêter de se faire peur. Mais à la toute fin du match, sur un corner banal, toute la défense jaune et bleue restait statique, et après un petit cafouillage, Paulo Ricardo catapultait la balle au fond des filets de Waleed. Al-Hazem réussit donc l’exploit d’arracher le nul contre le second, en revenant quatre fois au score ! Pour Aymeric Laporte et le reste de la défense, c’est l’humiliation. Mais ce n’est pas la seule.
La semaine suivante, Al-Nassr recevait Al-Raed, modeste club historique du football saoudien, qui lutte pour le maintien. Cristiano était de retour, tandis qu’Otavio était absent. David Ospina retrouvait sa place dans les buts. Les joueurs de Riyadh semblaient tendus dès le début du match. Au bout de quelques minutes, Ospina faisait une passe au ras du sol pour Laporte, qui glissait, permettant à Amir Sayoud de récupérer le ballon. Mais le bon retour de l’espagnol empêchait l’ouverture du score express d’Al-Raed. Les hommes de Luis Castro installaient leur jeu de possession, mais impossible de percer une défense qui avait déjà tenu Al-Ahli en échec. Après plusieurs contres intéressants des rouges et noirs, l’ancien de Dijon Julio Tavares s’imposait au physique face à Mohammed Al-Fatil, et centrait parfaitement pour le Marocain Karim El Berkaoui, qui marquait dans le but vide. Cette action résume parfaitement les problèmes défensifs d’Al-Nassr. Aymeric Laporte ne regardait que le centreur, et ne prenait pas l’information correctement autour de lui, laissant plusieurs mètres entre lui et l’attaquant. Une distance trop grande pour intervenir quand El Berkaoui eut le ballon. Et même si les hommes de Luis Castro égalisaient dans la foulée grâce à Ayman Yahya, le mal psychologique était fait. Et dès le retour des vestiaires, ils étaient punis. Sur un énième contre mené systématiquement à trois, un joueur dans chaque couloir, Amir Sayoud centrait, Julio Tavares laissait passer le ballon, repris au second poteau par Mohammed Fouzair, qui laissait Ospina impuissant. Al- Raed essayait ensuite de tenir le score, aidé par un André Moreira des grands soirs. Le gardien portugais traversait une phase un peu compliquée, mais ce match signait son retour au meilleur niveau. Et ce qui devait arriver arriva. Sur un coup-franc très intelligemment tiré par Khalid Al-Subaie, l’Algérien Amir Sayoud se retrouvait seul vers le point de penalty. Il frappait la balle avec l’extérieur du pied, et la trajectoire trompait une dernière fois Ospina. Al-Raed prenait trois points au courage, trois unités précieuses pour le maintien. Nouvelle désillusion pour Al-Nassr, qui n’a cette fois-ci pas été à la hauteur offensivement. CR7, Mané et Al-Najei vendangeant beaucoup trop.
Après un excellent début de saison, Al-Ahli a progressivement pris de plus en plus de retard sur le leader Al-Hilal. Après cette vingt-troisième journée, les verts et blancs comptent déjà dix-huit points de retard. Et si cette saison, nous avions pu voir de très beaux matchs, notamment une victoire récente contre Al-Tai, le club de Jeddah reste bien trop inconstant. Contre un Al-Fateh décevant tout d’abord, les hommes de Jaissle ne purent décrocher mieux qu’un match nul un but partout. Rapidement réduits à dix après une nouvelle exclusion pour Ibanez, sa deuxième en deux matchs, les coéquipiers de Saint-Maximin subissaient beaucoup, concédant l’ouverture du score en toute fin de première mi-temps par Cristian Tello. Lors du second acte, la réaction était timide, mais finalement suffisante, puisqu’Allan Saint-Maximin égalisait, concluant un match très terne. Contre Al-Taawoun, il fallait absolument réagir, puisque les Loups de Buraydah sont des concurrents au podium. Al-Ahli subissait pendant tout le match les assauts de Cristian Guanca et Musa Barrow. Mais la charnière Abdulbasit Hindi et Merih Demiral tenaient bon. L’absence de Mateus Castro, blessé jusqu’à la fin de la saison, était très préjudiciable pour Al-Taawoun. Et en fin de match, l’attaquant Firas Al-Buraikan marquait son huitième but de la saison sur l’une des rares situations dangereuses d’Al-Ahli, qui s’imposait donc sur la plus petite des marges. Le club de Jeddah a un calendrier très compliqué qui l’attend pour les prochaines semaines, avec Al-Nassr, puis Ettifaq et enfin Ittihad. Jaissle peine encore à être régulier et à rendre son équipe dominante dans ses matchs face aux équipes de haut niveau. Les semaines passent et rien ne change. Al-Ahli peut encore rêver de la deuxième place, mais doit aussi faire attention à ne pas finir quatrième.
À onze journées de la fin, un groupe de neuf équipes est engagé dans la lutte pour le maintien. Malgré une belle victoire contre Al-Tai il y a deux semaines, brisant une série de neuf matchs sans victoire, Abha semble bien parti pour descendre. Succession d’entraîneurs, stade déserté ou encore joueurs sans motivation, la situation du club du Sud-Ouest est catastrophique. Elle l’est aussi pour Al-Hazem, qui malgré son match nul héroïque contre Al-Nassr, n’a pas su redresser la barre. Avec seulement deux victoires en vingt-trois journées, le promu compte déjà huit points de retard sur le premier non relégable et devrait vite retrouver les joies de la deuxième division. Sept autres équipes vont donc sûrement se battre pour ne pas être le dernier relégué.
Avec une victoire contre Al-Fateh et un match nul contre Al-Shabab, Al-Khaleej est dans une bonne dynamique. Le modeste club affiche un jeu plutôt séduisant, très cohérent, et ne devrait pas être trop inquiété. Le constat est le même pour Al-Wehda, qui compte aussi six points d’avance sur le premier relégable. Le club de la Mecque a beaucoup de mal à enchaîner, mais compte des joueurs de qualité, notamment sur le front offensif avec Odion Ighalo, Craig Goodwin et Abdulaziz Noor. Même si le club est censé jouer le haut de tableau, Al-Shabab ne compte que quatre points d’avance sur la zone rouge et ce, malgré une équipe très séduisante sur le papier. Mais les absences du portier Kim Seung-gyu et de l’ailier Yannick Carrasco sont très dures à pallier. Si imaginer Al-Shabab relégué semble relever de la fiction, Al-Ahli avait connu le même sort en 2022. La vraie lutte pour le maintien semble néanmoins se dessiner entre quatre clubs. Actuel treizième, Al-Raed peut compter sur la ferveur de ses supporters à domicile, sa récente victoire contre Al-Nassr peut lancer une bonne dynamique. Malgré la suspension pour plusieurs semaines du milieu Mathias Normann, l’effectif est de qualité, très homogène, et le plan de jeu mis en place est cohérent. Le club de Buraydah possède d’excellents joueurs offensifs, à l’image de l’Algérien Amir Sayoud, il a aussi déjà affronté trois des quatre cadors et leur calendrier de fin de saison est abordable. Quatorzième, Al-Okhdood ressemble beaucoup à Al-Raed. Même si l’effectif est plus faible, il est compensé par la qualité tactique du coach slovaque Sevela. On ne peut pas en dire de même d’Al-Riyadh. L’historique quatrième club de la capitale vit une saison en dent de scie. Ce qui peut cependant le sauver, c’est sa capacité à prendre des points contre ses concurrents au maintien, mais les problèmes défensifs sont conséquents et les rouges et noirs encaissent beaucoup de buts bêtes. Enfin, l’actuel seizième et premier relégable est Al-Tai. Si la défense est plutôt correcte, c’est le front offensif qui pose problème pour les blancs. Marko Dugandzić n’a planté qu’un seul pion, Virgil Misidjan deux, idem pour Andrei Cordea et Rakan Shamlan. Le club de la ville de Hail semble donc être le favori à cette seizième place, synonyme de descente en seconde division.
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