Le Petit Lillois
·14 décembre 2024
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·14 décembre 2024
Le LOSC poursuit sa quête de points en Ligue 1 avec un duel face à l’OM ce samedi dans le cadre de sa 15e journée. Pour introduire ce nouveau rendez-vous, Le Petit Lillois est parti à la rencontre d’Antoine, fervent supporter marseillais dans le Nord.
Que peux- tu nous dire sur la dynamique actuelle de l’OM ?
Depuis le match disputé à Lens, lors duquel Roberto De Zerbi a réalisé un changement tactique avec notamment (Valentin) Rongier en pointe basse avec (Pierre-Emile) Højbjerg, ça a stabilisé notre défense et permis d’avoir un lien supplémentaire entre elle et l’attaque. C’est un secteur dans lequel on pêchait depuis le début de la saison. Je trouve que cela nous permet d’être beaucoup plus solide et de concéder beaucoup moins d’occasions. Lens était peut-être un match ultra-serré, où on a été ultra-efficace, mais il a permis de renouer des liens forts dans ce groupe, parce que cela reste une victoire importante lors d’un gros match. Gagner à Bollaert, ce n’est pas donner à tout le monde, même si on est globalement très bon à l’extérieur.
Ce match a souligné l’importance de Rongier dans son dispositif, un joueur qui gratte énormément de ballons et qui équilibre le tout. Leonardo Balerdi se sent mieux avec lui, et avec deux centraux à ses côtés. Il n’était pas bon, faisait beaucoup de bourdes, lorsqu’il devait être le seul patron défensif. Au début de saison, notre dynamique était dépendante des individualités et depuis ce match à Lens, nos bons résultats sont collectifs. Aujourd’hui, c’est très positif.
Roberto De Zerbi a succédé à Jean-Louis Gasset, qu’a-t-il apporté depuis son arrivée ?
Honnêtement, tout a changé. La première chose, c’est que Jean-Louis Gasset devait composer avec une équipe de dépressifs. Ils savaient qu’ils avaient fait une mauvaise saison, qu’ils n’étaient pas dans une bonne pente individuellement parlant. Il manquait de caractère aussi dans le vestiaire, même le coach avait pu l’amener un peu pour atteindre les demi-finales de Ligue Europa.
Sur le plan tactique, on voit une grande différence. On essaie désormais de ressortir de derrière, de toujours avoir le contrôle du ballon en construisant à partir de la base pour faire mal à l’adversaire en cassant des lignes. Il y a évidemment des joueurs de renom dans l’effectif. À ce niveau-là, on a passé un cap également. Cela change forcément la qualité du jeu et offre plus de possibilités au coach. Et puis, étonnamment, il est le symbole d’un nouveau cycle, d’un cycle qui se veut plus long que les derniers projets, et j’ai l’impression que les supporters sont plus patients qu’ils ne l’étaient les années précédentes, ce qui est très rare à Marseille. Il y a déjà un attachement.
Sa personnalité est assez particulière ?
C’est un peu comme un supporter. C’est un mec sanguin, qui vit le football. Il peut être excédé par des comportements de joueurs, des décisions… un peu à la Sampaoli. Mais je pense que c’est un coach qui, surtout, dit ce qu’il pense et qui est prêt à se remettre en cause. Il sait le faire et c’est important. Il est cash et honnête avec tout le monde, comme avec lui-même. C’est ce que l’on veut à Marseille. Pour le moment, c’est un match.
Quelles sont les forces et les faiblesses de l’OM ?
Pour les forces, si je prends le début de saison, je mettrais en avant nos individualités. Un joueur comme (Mason) Greenwood, franchement, c’est celui qui va nous porter offensivement, (Geronimo) Rulli nous a sauvé un nombre de matchs : sans lui, on n’est pas deuxième… Depuis trois, quatre matchs, on est solide dans presque tous les aspects du jeu. Notre plus grande force est peut-être notre qualité technique derrière, même si ça peut également être notre faiblesse parce que, quand il y a un pressing bien structuré, il suffit d’une petite erreur de concentration ou d’appréciation pour que ça devienne une très grosse occasion pour l’adversaire. C’est le jeu de Roberto De Zerbi qui veut ça. Je pense qu’il y a encore une énorme marge de progression, et que l’on peut encore faire mieux. L’effectif prend forme petit à petit, mais se repose peut-être encore trop sur ses individualités.
La défense reste notre point faible, avec des buts encaissés à tous les matchs. On a eu que 2 ou 3 clean-sheets. Cette faiblesse est également due aux principes du coach et au fait de repartir de derrière.
Son joueur clé ?
Il y en a plusieurs honnêtement, puisque sans Rulli, tu te prends des buts à chaque match, sans Greenwood, tu marques beaucoup moins, et sans Højbjerg, tu n’as pas cette maîtrise. Pour moi, il n’y a pas un joueur qui se démarque, mais un trio qui est capital depuis le début de la saison. C’est une véritable colonne vertébrale.
Comment te projettes tu sur le duel à venir ? Les supporters marseillais sont-ils confiants ?
Je vais être honnête, je ne suis pas très confiant. On sait que l’on pêche beaucoup à domicile où nos adversaires attendent et viennent piquer en contre-attaque, ce qu’a du mal à gérer le jeu de Roberto De Zerbi. On se sent mieux avec les équipes qui viennent nous chercher. Il y a tout de même de l’espoir après le match contre Monaco, qui a vraiment fait du bien dans les têtes. Je pense que cela va nous permettre d’attaquer le match différemment, avec un peu plus de confiance, même si Lille fait quand même assez peur. Quand tu vois ce qu’ils ont produit en Ligue des Champions, on se dit qu’ils peuvent être dans cette forme-là et que ce sera alors à Marseille de se sublimer pour se mettre au niveau. Je pense que ça sera un match assez serré.
On sait très bien que Lille a une belle équipe et qu’il ne faudra pas se manquer. Il faudra être solide face à des joueurs, tels que (Jonathan) David ou (Edon) Zhegrova, de niveau international.
Quel(s) souvenir(s) conserves-tu de ces joutes régulières entre l’OM et le LOSC ?
Ce sont souvent des matchs équilibrés. Je ne me souviens pas de grosses victoires d’une équipe ou de l’autre, à Lille ou à Marseille. Le souvenir qui marque, c’est la frappe que Hazard avait mise à Mandanda à l’époque. Je pense que, que l’on soit Lillois ou Marseillais, tout le monde s’en rappelle de celle-là.
Comment trouves-tu le LOSC cette saison ?
Honnêtement, j’étais très curieux avec l’arrivée de Bruno Genesio, et il faut dire que je suis très surpris. Vous avez gardé une belle ossature, avec les joueurs clefs, mais Lille fait peur quand on voit les résultats engrangés. On sait que c’est une équipe très solide, avec (Lucas) Chevalier qui est assez exceptionnel depuis le début de la saison. Offensivement, ils sont aussi capables de piquer. Il suffit d’un coup de rein de Zhegrova pour décider du sort du match.
Y’a-t-il un joueur lillois dont tu te méfies particulièrement ?
On se méfie surtout de Zhegrova, de sa qualité technique, surtout que notre point fort n’est pas notre assise défensive et encore moins sur notre côté gauche. David est aussi un grand joueur, mais il fera peut-être moins de différences avec trois centraux sur lui.
Enfin, quel scénario imagines-tu pour cette rencontre et quel est ton pronostic ?
J’imagine un match serré, qui finira sur un match nul, surtout que Bruno Genesio va encore nous inventer une tactique qui vient d’en haut. On verra bien, mais je me demande si Lille viendra presser très haut. Si c’est le cas, il y aura des buts parce que si on arrive à ressortir, on marquera, si on n’y arrive pas, on aura très mal. Je pense que ça va dépendre de la manière dont Lille aborde le match, mais j’imagine quelque chose de serré, type un résultat nul avec des buts (2-2). Je pense que ça serait un bon résultat pour tout le monde.