Girondins4Ever
·28 janvier 2025
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·28 janvier 2025
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de trois anciens passés par le club des Girondins de Bordeaux : Philippe Vercruysse, Milan Gajic et Karl-Johan Johnsson. Philippe fête ses 63 ans, Milan ses 29 ans et Karl-Johan ses 35 ans ce 28 Janvier. L’occasion de retracer leurs parcours au club, notamment grâce à Girondins Rétro. Milan évolue aujourd’hui au CSKA Moscou (Russie) et Karl-Johan à Strasbourg (Ligue 1).
Joueur très technique, très élégant sur un terrain, Philippe Vercruysse était un meneur de jeu à l’ancienne. Sa vision du jeu, son jeu long et son intelligence de jeu lui conférait un statut particulier dans une équipe. Franz Beckenbauer, entraîneur de l’OM, n’hésita pas à dire de lui qu’il était l’un des meilleurs meneurs de jeu du Monde. Malheureusement, s’il connut un belle carrière en D1, il échoua au niveau international. Une question de mental assurément… Face à une rude concurrence, il ne parvint pas à s’affirmer et n’eut pas la carrière que son immense talent lui autorisait.
Fils d’un excellent joueur de CFA, Philippe Vercruysse signa sa première licence en pupilles au RC Lens. Champion de France cadets, finaliste malheureux en Coupe Gamberdella, il débuta en professionnels au sein de son club formateur. Des débuts remarqués qui attirèrent les convoitises des plus grands clubs français mais ce furent les Girondins qui parvinrent à l’attirer dans leurs filets en 1986, après avoir échoué en 1985, le jeune Lensois préférant rester avec ses copains.
Son recrutement orchestré par Didier Couécou et Claude Bez fut scellé tôt dans la saison, bien avant le début de la coupe du Monde 1986, à laquelle il participa. Giresse parti sous d’autres cieux, la responsabilité de la construction du jeu incomba à Vercruysse et à Ferreri, les deux jeunes joueurs en vogue du football français. L’ancien Lensois réalisa une bonne première saison, ponctuée par le doublé coupe-championnat en 1987, lors de laquelle il disputa 40 matches pour 14 buts marqués. Le début de la saison suivante fut plus difficile.
Relégué sur le banc par Aimé Jacquet, il demanda à retourner en prêt à Lens pour se relancer. En manque de solutions en défense centrale, les Girondins en profitèrent pour inclure dans l’accord la venue de Didier Sénac. Au terme de cette saison 1987-1988, Bernard Tapie parvint à un accord avec son meilleur ennemi Claude Bez, incluant Bernard Genghini, et recruta Vercruysse qui remporta notamment trois titres de champion de France. Il fit ensuite un passage de 2 saisons au Nîmes Olympique.
Mais il était dit que l’histoire de Vercruysse avec les Girondins n’était pas achevée puisqu’en juillet 1993, le meneur de jeu revint à Bordeaux, à l’issue d’une saison catastrophique avec Nîmes, relégué en D2. Il fut à la hauteur de sa réputation en jouant 42 matches pour 12 buts lors de son deuxième passage en Gironde. Aux côtés des jeunes pousses Lizarazu, Zidane et Dugarry, il décrocha une belle quatrième place et un honorable parcours européen (huitièmes de finale).
En septembre 1994, il quitta définitivement Bordeaux pour signer au FC Metz. Au terme de cette saison-là, il choisit de s’exiler et de découvrir le championnat suisse, au FC Sion.
En décembre 1996, il effectua un deuxième retour dans son club formateur, au RC Lens, avant d’aller chercher de beaux contrats à Al-Hilal puis à l’Etoile de Carouge où il raccrocha définitivement les crampons en juin 2000, à plus de 38 ans.
Un goût d’inachevé
Lorsque Philippe Vercruysse s’engagea avec les Girondins durant l’été 1986, il incarnait l’avenir du football bordelais et du football français.
Chargé avec Jean-Marc Ferreri de faire oublier Alain Giresse, passé sous la tunique marseillaise, il accomplit une première saison jugée satisfaisante (13 buts toutes compétitions confondues). Mais sa seconde saison fut beaucoup plus compliquée. Parfois sifflé à l’annonce de la composition des équipes par le speaker, l’ancien Lensois se voyait reprocher son côté nonchalant (bien que brillant par intermittence) et son échec lors de la séance de tirs au but lors de la 1/2 finale de la Coupe des Coupes à Leipzig.
Cette forme de désamour ne l’incita pas à rester en Gironde quand, en septembre 1987, les dirigeants lensois et bordelais s’accordèrent pour un « échange » avec Didier Sénac. Mais cela ne l’empêchera pas non plus de revenir à Bordeaux en 1993, pour un deuxième passage où il alterna le très bon et le moyen.
Manquant d’expérience et de talent, Gajic ne démontra pas des qualités nécessaires pour s’imposer dans un championnat comme la Ligue 1. Souvent emprunté techniquement, il n’apportait pas grand chose sur le plan offensif, attaquant tête baissée.
Né dans une famille originaire de Vukovar, Milan Gajic grandit à Pancevo. Il découvrit le football dans les rangs du club de cette cité industrielle, le Dinamo. Sportif accompli (athlétisme, tennis de table), il rejoignit à 13 ans l’OFK Belgrade.
Il franchit toutes les étapes de la formation et signa son premier contrat professionnel à l’âge de 17 ans. Sélectionné dans toutes les catégories d’âge, il devint rapidement un cadre de l’équipe première.
Après un transfert avorté vers l’Etoile Rouge de Belgrade, il arriva en Gironde durant l’été 2015, tout juste sacré champion du monde des moins de 20 ans avec la Serbie. Recruté pour pallier le départ de Mariano au FC Séville, il fut très rapidement aligné par Willy Sagnol avant de rester dans l’ombre de Frédéric Guilbert. Mais leurs prestations en demi-teinte incitèrent les dirigeants bordelais à faire venir en prêt Mathieu Debuchy, en janvier 2016.
Durant son séjour bordelais, il ne réussit pas à s’imposer réellement. Une porte de sortie lui fut trouvée durant le mercato hivernal de 2019 avec son transfert au club de l’Etoile Rouge de Belgrade.
En juillet 2022, il prit la direction de Moscou et du CSKA.
Repéré par la cellule de recrutement
Convoité par le RB Salzbourg et par des clubs espagnols, Milan Gajic s’engagea pour 5 ans avec les Girondins. Ce fut le résultat d’un travail patient et de longue haleine de la cellule de recrutement dirigée par Jérôme Bonnissel. Le joueur avait été observé à plusieurs reprises avant le championnat du monde U20 et Bordeaux possédait ainsi une longueur d’avance sur ses concurrents.
District de la Gironde
Gardien apprécié par ses coéquipiers pour son excellent état d’esprit, Karl-Johan Johnsson était un portier qui aimait en imposer dans sa surface. Excellent sur sa ligne, il était doté de réflexes impressionnants.
Son jeu au pied était limité : aussi, il ne prenait pas de risques inconsidérés et n’hésitait à jouer long pour se sortir du pressing des attaquants adverses.
Karl-Johan Johnsson vint au monde dans une petite localité du sud de la Suède. A l’âge de 15 ans, il quitta son premier club, Ränneslövs GIF, pour intégrer le Halmstads BK. Il y fit toutes ses classes et débuta en équipe première à 18 ans. Après deux saisons comme doublure, il s’empara du poste de titulaire. Il découvrit même les joies de la sélection en équipe de Suède A lors d’une tournée au Moyen-Orient en janvier 2012.
Durant le mercato hivernal 2013, arrivé en fin de contrat, il tenta une nouvelle expérience à l’étranger, du côté du club hollandais du NEC Nimègue. Mais son équipe étant reléguée d’Eredivisie, il quitta les Pays-Bas pour rejoindre le Randers FC, club de 1ère division danoise.
Au Danemark, Karl-Johan réalisa des saisons pleines et de grande qualité. Il décrocha le titre de meilleur gardien de Superliga 2015 et découvrit la Ligue Europa. Alertés par ses bonnes prestations, les recruteurs de Guingamp le firent signer en Bretagne en juillet 2016.
En Ligue 1, le gardien suédois trouva rapidement ses marques, devenant titulaire indiscutable durant deux saisons. Mais lors de sa dernière saison en Bretagne, il perdit sa place à cause de performances médiocres qui conduisirent Jocelyn Gourvennec à lui préférer le jeune Marc-Aurèle Caillard.
Aussi, en juillet 2019, il retourna au Danemark pour occuper le poste de titulaire au FC Copenhague. Mais il perdit son statut de titulaire chez le champion danois en 2021. Arrivé en fin de contrat, il repartit à l’étranger et saisit l’opportunité de signer aux Girondins dans les dernières heures du mercato estival 2023.
Remplaçant du jeune gardien polonais Rafal Straczek, il assista impuissant aux nombreuses bourdes de son coéquipier et aux mauvais résultats de sa nouvelle équipe. Albert Riera l’installa finalement comme titulaire en octobre. Ses prestations furent rapidement remarquées mais s’il apporta de la sérénité à sa défense, il ne put inverser le cours des choses. Les Girondins terminèrent à une piteuse 12ème place.
Les graves problèmes financiers des Girondins le poussèrent, à regret, vers un nouveau départ après la relégation administrative du club bordelais. Il retrouva un poste en Ligue 1, du côté du RC Strasbourg.
Tombé amoureux de la France…
Après une première expérience dans l’Hexagone avec l’EA Guingamp, Karl-Johan Johnsson s’intégra à merveille aux Girondins.
« J’ai beaucoup aimé mes trois années à Guingamp, c’était une très belle expérience pour moi. Et quand les Girondins ont montré leur intérêt pour moi, j’ai dit « je veux y aller », direct ! J’aime beaucoup la France, la Ligue 1 bien sûr mais aussi la Ligue 2, qui est un championnat très fort avec de belles équipes. »
« À Bordeaux, c’est magnifique. Il y a eu ma blessure après trois matchs qui a été un peu dure à encaisser pour moi, parce que je me sentais bien. Les résultats n’étaient pas bons mais je sentais qu’il y avait quelque chose.»
« Au début, dans le vestiaire, j’étais un peu plus discret le temps d’apprendre à connaître les gens. Mais au bout de quelques temps, je me suis mis à parler avec tout le monde. Je rigole avec tout le monde, parce que je veux un vestiaire très joyeux. Je pense que c’est plus facile d’avoir de bons résultats avec un vestiaire comme ça. »
Malheureusement les déboires financiers du club aquitain le poussèrent vers la sortie et le contraignirent à quitter la région.