Furia Liga
·25 octobre 2020
Furia Liga
·25 octobre 2020
Dans la tourmente au coup dâenvoi, le Real Madrid est reparti du Camp Nou avec une victoire (1-3). Plus rigoureux et plus sĂ»rs de leurs forces, les Vikingos ont fait la diffĂ©rence grĂące aux basiques et Ă leur capitaine Sergio Ramos. Pourtant, en dĂ©pit des 3 buts inscrits, le secteur offensif fait grise mine et les solutions sont minces. Notre analyse en 3 points de ce ClĂĄsico cĂŽtĂ© merengue.
DĂ©cidĂ©ment, Zinedine Zidane est invincible au Camp Nou. Jamais lâentraĂźneur ZZ nâest reparti de Catalogne avec une dĂ©faite. Samedi aprĂšs-midi, le Marseillais a fait un choix fort en titularisant Fede Valverde plutĂŽt que Luka Modric au cĂŽtĂ© de Toni Kroos et Casemiro qui sont intouchables quand le Real Madrid dispute un partidazo. Moins de crĂ©ativitĂ© mais plus de muscles en somme. Car la prioritĂ© de la Casa Blanca Ă©tait tout dâabord de museler lâentrejeu blaugrana, engoncĂ© dans ce double pivot que Ronald Koeman veut absolument imposer en dĂ©pit de lâĂ©tat de forme de Sergio Busquets et du profil de Frenkie de Jong.
Sâil nâest pas et quâil ne sera jamais aussi fin que le Croate, Valverde sait Ă©galement se projeter pour apporter le surnombre et profiter des largesses dâune dĂ©fense qui tient plus des portes de saloon que de la forteresse. Le Charrua a puni le Barça dâentrĂ©e de jeu, ce qui a immĂ©diatement confortĂ© Zidane dans son option tactique. Ce nâest jamais rĂ©volutionnaire mais il a le chic pour sentir le coup.
La 2e rĂ©ussite de Zidane est davantage imputable Ă un coup du sort quâĂ de la proactivitĂ©. La blessure de Nacho FernĂĄndez en fin de 1re pĂ©riode a contraint lâentraĂźneur merengue Ă faire entre Lucas VĂĄzquez. Si le poste de latĂ©ral droit nâest pas celui de prĂ©dilection de lâancien de lâEspanyol, lâinternational espagnol sâen est parfaitement sorti. Mieux : alors que Nacho envoyait des signaux de dĂ©tresse, Lucas VĂĄzquez a trĂšs bien bloquĂ© son cĂŽtĂ©. Zidane aurait pu faire un autre choix en faisait entrer Marcelo pour expĂ©dier Ferland Mendy Ă droite. ConsidĂ©rant le niveau du BrĂ©silien et sachant aussi que, depuis 2 ans, quand il titulaire, le Real Madrid perd plus dâune fois sur deux, ZZ nâa pas voulu bousculer son organisation dĂ©fensive, mĂȘme sâil avait la garantie que Mendy tiendrait son couloir malgrĂ© tout.
Si Lionel Messi avait marquĂ© aprĂšs son dribble du gauche, Sergio Ramos aurait Ă©tĂ© catĂ©gorisĂ© dans la catĂ©gorie « meme » en bonne place Ă cĂŽtĂ© de JĂ©rĂŽme Boateng. DĂ©fensivement, le dĂ©but de match nâa pas Ă©tĂ© sensationnel de la part de la charniĂšre, notamment mal placĂ©e sur lâĂ©galisation dâAnsu Fati.
Mais il y a un Real Madrid avec et sans Sergio Ramos. Quand le capitaine nâest pas lĂ , la Casa Blanca tremble de toutes parts. Quand il est sur le terrain, le collectif merengue est tout autre. Câest lui qui va chercher le penalty avec un tirage de maillot de ClĂ©ment Lenglet (est-ce que lâarbitre et la VAR ont Ă©tĂ© influencĂ©s par Ramos quand il se plaint de lâaction ?) avant de le transformer, plein de sang froid. Le Barça pouvait prendre lâascendant quelques minutes plus tĂŽt mais a manquĂ© de rĂ©alisme. Ramos, lui, est lĂ©tal.
Il serait un peu prĂ©somptueux de considĂ©rer quâun dĂ©fenseur expulsĂ© Ă 26 reprises avec le Real Madrid puisse ĂȘtre considĂ©rer comme une rĂ©fĂ©rence en la matiĂšre. Sergio Ramos nâest pas un central parfait, loin sâen faut et des statistiques offensives ne peuvent pas lâĂ©dulcorer. En revanche, son leadership est sans Ă©gal depuis de trĂšs nombreuses saisons. Et dans un football toujours plus physique et moins fin, lâAndalou rayonne.
Aucun des 3 buts madridistas nâont Ă©tĂ© inscrits par un attaquant. Câest un constat froid mais il est implacable. Le Real Madrid nâa pas brillĂ© offensivement au Camp Nou. Certes, Karim Benzema a dĂ©livrĂ© une passe dĂ©cisive dĂ©licieuse et son positionnement corporel est toujours un rĂ©gal. Mais il est beaucoup trop seul. TitularisĂ© Ă droite, Marco Asensio nâa rien fait de la 1re pĂ©riode et sorti dâune roulette juste bonne pour les highlights sur YouTube, le Majorquin a Ă©tĂ© catastrophique, relevant un peu la tĂȘte jusquâĂ sa sortie Ă la 81e minute sans briller pour autant. Ă gauche, Vinicius Jr, dont la prĂ©sence dans le XI Ă©tait trĂšs attendue, a Ă©tĂ© en verve en dĂ©but de match, avant de disparaĂźtre petit Ă petit, muselĂ© par Sergiño Dest. Son activitĂ© est mise en Ă©vidence par la heatmap de WhoScored, mais sa prĂ©sence ne sâest pas convertie en danger.
Preuve de lâabsence de solutions offensives, Zinedine Zidane nâa effectuĂ© quâun seul changement dans cette zone, quand Rodrygo a terminĂ© le match Ă la place dâAsensio. Une entrĂ©e sans incidence, puisque le jeune BrĂ©silien a touchĂ© 13 ballons et adressĂ© seulement 6 passes.
Câest grĂące Ă la rigueur et aux automatismes que le Real Madrid a battu un FC Barcelone exsangue collectivement. Ce succĂšs renforce bien Ă©videmment le rĂŽle de Zidane Ă la tĂȘte des Vikingos mais ce ClĂĄsico ne doit pas faire oublier que lâĂ©quipe a encore beaucoup de travail Ă abattre pour Ă la fois conserver son titre et lutter de nouveau en Ligue des Champions. Mais ce dimanche, la position de ZZ est autrement plus enviable que celle de Ronald Koeman.
François Miguel Boudet @fmboudet