Furia Liga
·22 novembre 2020
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·22 novembre 2020
Pas un festival de buts, pas une rencontre des grands soirs, mais un Partidazo qui a bel et bien penchĂ© du cĂŽtĂ© des Colchoneros. La victoire est mĂ©ritĂ©e pour les locaux qui ont tout simplement Ă©tĂ© plus entreprenants avec le ballon. Diego Simeone sâimpose dĂ©finitivement comme un sĂ©rieux candidat au titre final avec son Atleti version 2020-2021. Au FC Barcelone, des interrogations continuent dâĂȘtre posĂ©es, des doutes continuent de sâinstaller et des rĂ©sultats positifs continuent de manquer. Voici 3 enseignements Ă tirer de ce dĂ©terminant Partidazo !
Lors de cette rencontre, le constat est simple. Les joueurs locaux ont globalement tous montrĂ© de belles choses, et les joueurs visiteurs ont ratĂ© leur match, Ă lâexception dâun ou deux catalans. Marcos Llorente a confirmĂ© son bon dĂ©but de saison avec lâAtlĂ©tico, en Ă©tant face au Barça un vĂ©ritable maĂźtre des demi-espaces. Au dĂ©but de la rencontre, lâespagnol sâest Ă deux reprises servi de la profondeur du demi-espace droit pour faire un appel et crĂ©er des occasions pour son Ă©quipe. La premiĂšre fois en parvenant Ă centrer dans la surface, et la deuxiĂšme fois en prenant sa chance, avec un tir sur la barre transversale. 40 ballons touchĂ©s, 85,7% de passes rĂ©ussies; certes le madrilĂšne ne possĂšde pas les meilleurs chiffres, mais son apport est indĂ©niablement visible sur le terrain. Sans cesse hyperactif pour se connecter Ă ses coĂ©quipiers, son coach Simeone peut ĂȘtre satisfait de son joueur. Nous avons senti un Marcos Llorente impliquĂ© dans la continuitĂ© des actions de son club grĂące notamment Ă sa libertĂ© de mouvement assez rĂ©guliĂšre. Câest une certitude, si lâAtleti souhaite aller au bout cette saison, ce sera avec un Marcos Llorente performant.
De lâautre cĂŽtĂ©, la tendance est complĂštement inversĂ©e. Un FC Barcelone trĂšs en difficultĂ© qui nâa pas produit un match Ă la hauteur. Peu de blaugranas ont rĂ©ellement convaincu, Ă vrai dire ils sont au nombre de deux ou trois (selon les opinions de chacun). En revanche, la majoritĂ© des supporters catalans seront unanimes sur lâidentitĂ© du meilleur joueur cĂŽtĂ© visiteur : Ousmane DembĂ©lĂ©. RĂ©cemment revenu de blessure, Ronald Koeman nâhĂ©site pas Ă donner de la continuitĂ© Ă lâailier français. Et le joueur confirme petit Ă petit les espoirs placĂ©s en lui.
Au sein dâune Ă©quipe totalement amorphe et sans idĂ©es de jeu, il est lâarbre qui a cachĂ© le forĂȘt. Cette fois et câest assez peu commun pour ĂȘtre soulignĂ©, DembĂ©lĂ© a disputĂ© la totalitĂ© du match. Si son Ă©paule lui a causĂ© une frayeur lors dâun choc avec un joueur adverse, le français a tenu son rang et a jouĂ© sans la peur qui lâhabitait ces derniĂšres annĂ©es. PositionnĂ© sur lâaile droite, le CulĂ©s a bien souvent collĂ© la ligne. Il est tout simplement le joueur ayant le plus tentĂ©, le plus crĂ©Ă© de situations dangereuses pour le FC Barcelone. Auteur de 3 passes clĂ©s, ses ballons ont Ă©tĂ© intelligemment dĂ©posĂ©s pour ses coĂ©quipiers. Il a distribuĂ© Ă©galement deux-trois bons centres dans la surface adverse pour apporter du danger, que ce soit par la passe ou par le dribble. Alors oui, son match nâa pas Ă©tĂ© non plus parfait sur tous les points, mais le contraste entre lui et les autres portant la tunique catalane est bien lĂ . Câest ce DembĂ©lĂ© dont le Barça a besoin. A cĂŽtĂ© de lui, Antoine Griezmann et Pedri sont passĂ©s Ă cĂŽtĂ© de leur match. Lionel Messi semble avoir la tĂȘte ailleurs, et le voir comme ceci ne prĂ©sage rien de bon pour la suite, malheureusement.
La victoire madrilĂšne sâest dessinĂ©e sur le plus petit des scores, mais les hommes de Diego Simeone ont bien maitrisĂ© cette confrontation de bout en bout. Un rĂ©sultat au goĂ»t inĂ©dit, puisque ce fut la premiĂšre victoire pour le Cholo en Liga face au FC Barcelone. En ce dĂ©but de saison tonitruant pour les Colchoneros, toujours invaincus, une belle aventure se dessine au sein de ce collectif aux multiples atouts. Globalement sur la rencontre, lâAtlĂ©tico Madrid avait une maĂźtrise assez prononcĂ©e en phase de possession de balle, et a semĂ© le doute dans les tĂȘtes catalanes. En premiĂšre pĂ©riode, la tendance Ă©tait plutĂŽt partagĂ©e : les deux rivaux se rendaient les coups, une attaque par-ci, une attaque par-lĂ . Mais en seconde, câest une Ă©quipe complĂšte qui a pris lâascendant sur lâautre. Par moments, les joueurs de Simeone donnaient lâimpression de se balader, lâimpression que le match Ă©tait une simple formalitĂ© face Ă une Ă©quipe de bas de tableau de Liga. Lâensemble du collectif Rojiblanco sâest montrĂ© bon, grĂące notamment aux projections sans ballon de Marcos Llorente, Ă la mobilitĂ© de JoÄo FĂ©lix, et Ă lâintelligence de jeu de Koke. Une formation Ă©tait sĂ»re dâelle, lâautre Ă©tait en plein cauchemar.
Cette sĂ©rĂ©nitĂ© sâest nettement aperçue sur la pelouse du Wanda Metropolitano. MalgrĂ© une possession infĂ©rieure Ă celle du Barça (45% contre 55%), câest bel et bien lâAtlĂ©ti qui a su le mieux sâen servir. Alors que Barcelone peinait Ă trouver des solutions viables pour mettre en danger son adversaire, lâAtlĂ©tico diversifiait ses attaques grĂące Ă la polyvalence de ses composantes. Câest sĂ»rement lâune des forces de cette Ă©quipe : la multitude de propositions offensives, le danger peut venir de tous les cĂŽtĂ©s. Câest en tout cas la sensation donnĂ©e sur le terrain lors de ce match. En fait, le Barça nâest jamais rentrĂ© dans on match, et a subi de plus en plus au fur et Ă mesure du match. Un jeu triste trop pauvre, les rares occasions sont venues de ballons aĂ©riens (sur les tĂȘtes de Lenglet et Griezmann), ou dâOusmane DembĂ©lĂ©.
Depuis que Ronald Koeman est en poste sur le banc du FC Barcelone, il est tout de mĂȘme judicieux dâavouer un certain progrĂšs au sein de lâĂ©quipe Blaugrana. ProgrĂšs, qui comme souvent est Ă relativiser. Avec le nĂ©o-coach catalan, son systĂšme au fil des matchs nous laisse un rendu assez frustrant, mi-figue mi-raisin. Le problĂšme qui commence Ă ressurgir, rĂ©side dans lâincapacitĂ© de Koeman Ă sâadapter Ă lâadversaire. Lorsque le 4-2-3-1 ne fonctionne pas, il faut peut-ĂȘtre le revoir, le modifier, le transformer en quelque chose de nouveau, dâinĂ©dit, de surprenant. Pour lâinstant, il nâen est rien pour ce Barça qui devient trop scolaire. Au Wanda Metropolitano, ce systĂšme nâa pas portĂ© ses fruits, mais lâentraĂźneur barcelonais a persistĂ© dans son idĂ©e directrice.
Prenons un exemple qui tĂ©moigne de cette volontĂ©. GĂ©rard PiquĂ© a Ă©tĂ© contraint de sortir suite Ă une sĂ©vĂšre blessure. Koeman fait alors rentrer Sergiño Dest sur le cĂŽtĂ© droit, Sergi Roberto prend ensuite la place de De Jong dans le double pivot, et ce dernier recule pour occuper le poste du joueur sortant. Alors que son Ă©quipe manquait cruellement de crĂ©ativitĂ© et de liant entre le milieu de terrain et lâattaque, pourquoi ne pas avoir tentĂ© la carte Riqui Puig ou la carte Carles Aleñå ? Autrement dit, se passer de milieux crĂ©atifs dans le jeu blaugrana au profit du double pivot Pjanic â Sergi Roberto; ce nâest pas rĂ©ellement ce que demandait la physionomie de la rencontre. De plus, TrincÄo et Braithwaite ont remplacĂ© Griezmann et Pjanic Ă la 83Ăš minute. Au total, le Barça finira le match avec 5 joueurs offensifs pour 1 seul milieu de terrain (Sergi Roberto). Ainsi, lâentĂȘtement de Ronald Koeman avec son systĂšme en 4-2-3-1 ne lui permet de sâadapter en fonction de lâadversaire, et surtout lorsque son Ă©quipe ne parvient plus Ă proposer quelque chose de cohĂ©rent. Malheureusement pour lâinstant, le coach nĂ©erlandais refuse dâĂ©voluer dans ses idĂ©es, et persiste dans un schĂ©ma qui ne fonctionne que trop peu sur la durĂ©e.
Dorian Faucherand (@DorianFchrd).