Peuple Olympien
·27 juin 2023
In partnership with
Yahoo sportsPeuple Olympien
·27 juin 2023
Devenu rapidement un homme clé du système Tudor, Amine Harit a vu son élan brisé par une grave blessure au genou juste avant le Mondial qatari. Mais ses trois mois pleins de promesses donnent envie de le revoir à l’œuvre le plus tôt possible.
Recruté sur le gong du mercato estival par Pablo Longoria, après un passage déjà remarqué en prêt sous les ordres de Jorge Sampaoli, le milieu offensif marocain s’est très rapidement fondu dans le moule marseillais concocté par Igor Tudor. Ses premières minutes jouées face à Auxerre (0-2), le 3 septembre, ont donné le ton. Entré en seconde période, l’ancien Nantais fut à l’origine du second but inscrit par Alexis Sanchez, montrant sa faculté à aller très vite vers l’avant balle au pied. Alors que le coach croate cherchait encore les deux éléments offensifs idéaux pour accompagner “El Nino Maravilla”, le numéro 77 a fini par s’imposer naturellement. Dimitri Payet en difficulté, Gerson boudeur, il s’est engouffré dans la brèche pour ensuite enchaîner les prestations convaincantes dans un rôle de soutien offensif gauche.
Légèrement à court de rythme et de compétition, Harit est une nouvelle fois sorti du banc à Tottenham lors de la première journée de Ligue des Champions. Esseulé en attaque, il ne fut pas loin d’ouvrir le score avant que l’OM ne craque en fin de match à diz contre onze (défaite 2-0). Individuellement, son niveau athlétique et sa confiance laissait présager de très bonnes choses qui ont sauté aux yeux lors des semaines suivantes. Tudor n’hésitait plus, le natif de Pontoise avait gagné sa place dans le onze olympien, aux côtés de Mattéo Guendouzi et Sanchez lors des « gros » matchs. Ses qualités de dribble, de jeu en mouvement et de vivacité s’illustraient au mieux dans le style direct des Olympiens.
Seule la dernière passe et la finition ont laissé parfois des regrets, au regard notamment de son tableau statistique. En 10 matchs de Ligue 1, il n’affiche finalement aucun but ni passe décisive même si son bilan en C1 améliore la note. En effet, la double confrontation face au Sporting Portugal restera le fait marquant de sa courte saison. Buteur et passeur à l’aller dans un Vélodrome vide (victoire 4-1), il a récidivé au retour avec une prestation de très haute volée. Il était insaisissable ce soir-là à Lisbonne et impliqué sur les deux buts marseillais, en obtenant le penalty (+ carton rouge) puis en servant Alexis sur un plateau.
Amine Harit a rapidement gagné sa place dans le onze de Tudor.
À lire aussi : Dimitri Payet : Une saison semée d’embûches
Très en forme physiquement et mentalement, Harit n’a plus été remis en question et a enchaîné les titularisations. Même lors des défaites face au PSG et Lens, il a tiré son épingle du jeu en attaque, malgré sa perte de balle fâcheuse au Parc des Princes. À ce moment-là de la saison, sa convocation pour le Mondial avec le Maroc ne faisait plus aucun doute. Mais le sport peut aussi devenir cruel. Lors du dernier match avant de s’envoler pour le Qatar, sur la pelouse de Monaco le 13 novembre, l’attaquant olympien voit sa saison stoppée net.
À la 58ème minute, il se tord le genou gauche au contact avec Axel Disasi et on comprend très vite que la blessure sera grave. Touché aux ligaments croisés, il est évacué sur civière avant que ses coéquipiers n’arrachent la victoire (2-3) dans un climat pesant. Pendant que Jordan Veretout et Mattéo Guendouzi s’envolent à Doha, Harit doit commencer sa rééducation de plusieurs mois. Avec l’objectif de revenir en forme le plus tôt possible.
Amine Harit au sol à Monaco, l’un des très mauvais souvenirs de la saison.
Malheureusement, le joueur formé au FC Nantes a donc passé toute la phase retour en tribunes, très souvent aux côtés de Pablo Longoria lors des matchs au Vélodrome. Son profil de dynamiteur aura manqué à l’OM dans le sprint final, d’autant qu’aucun joueur n’a réussi à s’imposer en attaque avec Sanchez et Cengiz Ünder. Après un long travail de réathlétisation, il a retrouvé l’entraînement collectif quelques jours avant le dernier match face à Ajaccio. Un signal positif en vue de la reprise le 3 juillet prochain à la Commanderie. Reste à savoir comment le Lion de l’Atlas va se remettre de cette grave blessure. Certains joueurs ne retrouvent jamais leur niveau après une rupture des ligaments croisés, d’autres l’oublient assez vite. On espère qu’il fera partie de la deuxième catégorie car l’OM aura besoin de lui pour les échéances importantes de l’été.
Pour Harit aussi, les cartes sont rebattues avec l’arrivée sur le banc de Marcelino. Une fois ses capacités retrouvées, le Marocain devra gagner sa place dans le onze du coach espagnol, habitué du 4-4-2. À première vue, deux postes pourraient lui convenir dans ce système bien différent de celui de Tudor. Il pourrait évoluer en milieu gauche pour rentrer dans l’axe avec sa qualité de percussion. Ou alors jouer dans la doublette en attaque, en soutien de Sanchez ou Vitinha par exemple. Quoi qu’il en soit, son profil devrait correspondre à Marcelino à en croire certains connaisseurs de Liga. Enfin, sortant d’une grave blessure, Harit a de grandes chances de rester à Marseille cet été même si Longoria ne retient personne en cas d’offre intéressante. Le numéro 77 doit se relancer et il est plutôt rare de voir des clubs investir sur un joueur qui revient de six mois d’infirmerie.
Amine Harit est sans aucun doute le plus grand “what if” de la saison marseillaise. Très performant jusqu’au Mondial, l’international marocain a connu le crève-cœur de sa carrière au pire des moments. Sa grave blessure a changé les plans de l’OM qui n’aurait pas investi sur Azzedine Ounahi ou Ruslan Malinovskyi sans cet événement. Sans lui, Tudor n’a jamais trouvé la recette gagnante en attaque tandis que les recrues hivernales n’ont pas apporté assez pour différentes raisons. Très apprécié des supporters, le dribbleur marocain reviendra plus motivé que jamais, on a hâte de voir ça !