Amiens SC : quel bilan tirer du mercato d’hiver ? | OneFootball

La toute dernière trêve internationale de la saison est l’occasion rêvée pour procéder à un premier bilan du mercato d’hiver réalisé par l’Amiens SC. Si le club présidé par Bernard Joannin a, avant tout, été guidé par un impératif économique, cinq joueurs sont tout de même arrivés. Parviennent-ils à répondre aux attentes ? Tour d’horizon.

Victor Lobry déjà indispensable

Pendant que John Williams s’attelait à la tâche à Bordeaux, concluant notamment le prêt d’Yvan Ikia Dimi, Omar Daf poussait fort pour obtenir le recrutement de Victor Lobry, libre de tout contrat. Longtemps mis en stand-by par la direction du club amiénois, après s’être vu proposé quelques semaines plus tôt de rejoindre le club girondin, l’ancien Stéphanois a finalement consenti à de gros efforts pour faire son retour en Picardie. Deux mois plus tard, le milieu de 29 ans a déjà trouvé sa place, donnant même le sentiment d’avoir toujours été là.

Titulaire indiscutable et même (7 titularisations en 8 matches) élu joueur du mois de février par nos lecteurs, Victor Lobry est assurément une bonne pioche. Une surprise ? Pas vraiment tant l’Axonais coche toutes les cases de la bonne recrue. Outre son expérience du championnat, le gaucher apporte une touche technique qui faisait cruellement défaut à l’entrejeu amiénois. Sans même parler de son activité et de son état d’esprit irréprochable. Soit autant de qualités qui ne sont pas sans rappeler celles de Kylian Kaïboue ou Antoine Leautey, d’autres joueurs typés Ligue 2.

Thomas Monconduit, une expérience profitable ?

Anthony Bibard/FEP/Icon Sport

Son retour fut une surprise, quand bien même il avait déjà failli se produire à plusieurs reprises ces dernières saisons. Totalement hors de forme, la faute à des blessures à répétition qui l’ont privé de l’ensemble de la première partie de saison, Thomas Monconduit est revenu à Amiens sans réelles garanties sur son niveau actuel. Pour beaucoup, son recrutement s’apparentait même à un contre-feu médiatique ayant pour but de faire oublier les départs de Mamadou Fofana, Owen Gene, Frank Boya, Osaze Urhoghide et Elyess Dao durant l’hiver.

Près de deux mois plus tard, Thomas Monconduit n’a joué que deux matches, après avoir eu besoin de temps pour soigner sa blessure à la cuisse. Pas franchement rassurant face au Red Star, l’ancien capitaine amiénois est apparu plus à son aise contre Caen, quand bien même il demeure loin du rayonnement qu’il pouvait avoir lors de son premier passage. Avec une défense en reconstruction, ce qui oblige Kylian Kaïboue à souvent reculer d’un cran, l’ancien Stéphanois risque d’avoir du temps de jeu sur cette fin de saison. Et s’il ne faut sûrement pas s’attendre à voir à l’oeuvre le Monconduit de 2017, son expérience pourrait bien être un atout pour encadrer un jeune effectif.

Abdelhamid Aït Boudlal, la bonne surprise

Baptiste Fernandez/Icon Sport

Parmi les trois jeunes joueurs recrutés à la dernière minute cet hiver, Abdelhamid Aït Boudlal est assurément celui qui tire son épingle du jeu. Promis à un brillant avenir, le défenseur central de 18 ans a fait bonne figure contre Metz et Caen, en affichant beaucoup de sérénité et même d’autorité par moments. Moins à son aise contre le Red Star, il n’en reste pas moins plus convaincant que Siaka Bakayoko et Mohamed Jaouab, ses partenaires ou rivaux au poste. Ainsi, le jeune Marocain devrait pouvoir accumuler du temps de jeu d’ici la fin de saison, avant un retour déjà programmé à Rennes.

De son côté, Malick Mbaye connaît des débuts plus en pointillés. Si son but à Rodez pourrait bien s’avérer précieux au moment de faire les comptes, l’attaquant prêté par Metz manque de constance jusqu’ici. Après des entrées pour le moins quelconques contre Lorient et Grenoble, le Sénégalais n’a pas surnagé à Bauer. Se contentant de miettes (5 minutes) face à Caen, il apparaît au mieux comme un joker de luxe, un rôle qui était jusqu’ici dévolu à Elyess Dao.

Quant à Joan Tincres, son recrutement est pour le moment un véritable mystère. Cantonné au banc contre Grenoble et Rodez, il n’était même pas dans le groupe face à Caen. Il lui reste désormais sept matches pour justifier ce mouvement jusqu’ici inutile pour les deux parties.

Romain PECHON

Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport