Amiens SC : Patrice Descamps veut lutter contre « le pessimisme destructeur » | OneFootball

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·18 mai 2023

Amiens SC : Patrice Descamps veut lutter contre « le pessimisme destructeur »

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Après avoir difficilement digéré la déception de la déroute subie par l’Amiens SC à Dijon (3-0), Patrice Descamps promet que son équipe n’est pas démobilisée à trois matches du terme de la saison. Le tout avec en ligne de mire un maintien qui n’est toujours pas acquis avant la réception de Caen. Entretien.

Patrice, l’Amiens SC n’a plus que cinq points d’avance et n’est toujours pas maintenu…

On peut aussi dire qu’on a encore cinq points d’avance. C’est une autre formule. Je suis ni dans l’optimisme naïf ni dans le pessimisme destructeur. J’essaie d’être objectif. On s’est dit ce que l’on avait à se dire après Dijon. La performance est d’être dans l’instant et la seule chose qui me préoccupe est le match de samedi, que les joueurs ne se polluent pas avec des pensées parasites et qu’ils soient présents. C’était le travail de la semaine sur chaque séance pour chercher la performance.


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Est-il nécessaire de recadrer les choses après la défaite à Dijon ?

Je n’ai pas recadré mais quand tu prends 3-0 comme on a été, il est certain qu’il y a certaines choses à se dire. Je n’étais pas content de certaines choses mais une fois que c’est dit, on ne reste pas dessus. Je ne veux pas un dialogue destructif mais constructif. On se dit les choses et après on se remet l’instant présent.

Le groupe est conscient que la saison n’est pas terminée ?

Le groupe a conscience que l’on a cinq points d’avance et on en a neuf à prendre. Ils sont lucides sur ce qu’il se passe. Être dans cet état d’esprit est important, après entre être lucide et en avoir les explications, c’est différent.

Personne n’a donc la tête ailleurs ?

L’être humain peut faire en sorte d’aller de l’avant. Soit certains vont être sur ce qu’il s’est passé cette saison, d’autres seront sur des pensées futures mais ce qu’il faut, c’est être dans le présent et sur ce match.

Tout le monde est encore concerné ?

On a un groupe de vingt-deux joueurs donc, par la force des choses ceux qui jouent moins ont des pensées négatives et c’est normal. Mais pour les autres, dès la séance de lundi il y a eu de l’abnégation, de l’entreprise et c’était une bonne réponse après ce non-match de Dijon.

Vous attendiez-vous à ce que ce soit aussi difficile, avec un maintien toujours pas validé à trois matches du terme ?

Ce n’est pas Descamps qui allait changer l’équipe. Les hommes providentiels, je n’y crois pas. Si l’équipe en est là aujourd’hui, c’est qu’il y a des problèmes, des dysfonctionnements et je ne suis pas le premier au club à dire mes pensées par rapport à ça. Je ne m’attendais pas à un chemin paisible et tranquille. J’ai accepté cette mission avec tout ce qui va avec. Ca aurait pu être mieux mais pire aussi. J’essaie juste de faire en sorte que l’équipe soit la plus performante possible. Il n’y a que ça qui m’habite quand je me lève le matin. On prend ce qu’il y a de bien mais on essaie aussi de transformer le mauvais.

Comment faire pour tirer le meilleur d’un groupe aussi instable ?

C’est toute la difficulté présente tout au long de la saison. Ca demande beaucoup d’énergie, de mobilisation. Je crois à la prise de conscience aux joueurs mais c’est un travail de longue haleine. Il faut continuer. Je pourrais faire un discours plein d’optimisme qui serait ridicule ou quelque chose de destructeur, mais il faut être objectif. Oui, il y a des problèmes, on ne peut pas faire ce que l’on a fait contre Bastia, Sochaux ou Nîmes et plonger contre Guingamp et Dijon. Il y a des problèmes et on va traîner ces problèmes jusqu’au bout, mais le but d’un coach est d’essayer d’améliorer ce qui ne va pas, continuer de travailler, d’avancer, avec le plus de sérieux possible.

La situation actuelle n’est donc pas une surprise pour vous ?

Je ne suis pas surpris, non. On savait les maux de cette équipe. On est parvenu ponctuellement certains, d’autres sont apparus. Certains partent, d’autres reviennent. Le management humain n’est pas un fleuve tranquille. Quand un groupe comme celui là vit des contre-performances, derrière ça joue dans les têtes. J’ai des joueurs qui ont conscience des choses, entendent ce qui ne va pas et on va continuer d’avancer. Quand tu as des problèmes, soit tu fuis, soit tu avances.

Et personne ne fuit ?

Non. Je suis satisfait de l’investissement à l’entraînement, il n’y a pas de carotteur. Certains sont peut-être déçus de moins jouer mais c’est humain. Jamais avant Dijon je n’aurais pu imaginer que l’on fasse une entame aussi pourrie et que l’on prenne 3-0 avec un troisième but inacceptable. Il n’y avait aucun signe. Il y a de l’intérêt et de la curiosité chez les joueurs, Je suis dans un management participatif et persuasif, on discute football, on donne du sens dans ce que les joueurs font. Ils sont vachement dedans et jamais je n’aurais pu imaginer ça à Dijon. Le football est irrationnel et c’est à nous de le rendre le moins aléatoire possible.

Propos recueillis par Romain PECHON et retranscrits par Adrien ROCHER

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