Amiens SC – Dunkerque : « Quand il y a cette unité-là, on ne peut que se transcender » affirme Omar Daf | OneFootball

Mal embarqué après l’expulsion de Louis Mafouta, l’Amiens SC a finalement décroché une victoire aux allures de maintien contre Dunkerque (1-0), vendredi à l’occasion de la 30e journée de Ligue 2. Un succès imputable à la synergie de tout un club et d’une équipe qui a adopté le bon état d’esprit selon Omar Daf. Entretien.

Omar, peut-on parler de victoire du maintien pour l’Amiens SC ?

C’était important de finir le travail. Après Ajaccio, j’étais très déçu parce qu’on n’avait pas joué le match qu’il fallait. Je suis fier de ce qu’ils ont donné. Déjà à onze, c’est difficile contre cette équipe. J’ai été leur onzième homme après l’expulsion, j’ai donné pas mal de voix. J’ai senti qu’ils avaient besoin de force, ils avaient besoin de soutien, donc j’ai essayé de participer le long de la touche, en donnant beaucoup d’énergie, pour les stimuler. Le public a été le douzième homme. On ne pouvait que garder les trois points.

On a presque le sentiment que l’expulsion vous a sublimés…

L’état d’esprit était complètement différent. J’ai parlé d’état d’esprit et de supplément d’âme toute la semaine. Dunkerque avait la possession, mais on était très solide. Ils ont cadré qu’une ou deux frappes. Sur le plan défensif, on a très bien travaillé, et c’est cet état d’esprit-là qui nous a permis de prendre ces trois points-là face à une belle équipe. Quand Louis (Mafouta) est expulsé, il a fallu se réorganiser, donner des forces aux joueurs.

Il ne fallait pas se trouver d’excuses par rapport à ça. Il fallait rester concentré. Même à 10 on allait avoir des opportunités, il fallait être très efficace. L’entrée de Malick (Mbaye) a permis de concrétiser. C’était aussi notre stratégie de mettre Ryan Lutin sur la première mi-temps, et puis mettre (Malick) Mbaye en deuxième pour avoir un peu plus de profondeur, en tout cas bravo à lui pour son état d’esprit et l’efficacité qu’il a eue.

Le scénario rend cette victoire encore plus belle. Est-ce une victoire qui marque cette saison ?

C’est sûr. On aurait aimé déjà le faire la semaine dernière à Ajaccio (ndlr : acquérir le maintien). On en avait discuté sur le chemin du retour. Je leur ai dit que c’était partie remise. Peut-être qu’on voulait faire ça à domicile, le faire devant nos supporters, avec leur famille. Si on revient au scénario du match, on a travaillé toute la semaine pour avoir une organisation pour les mettre en difficulté, notamment en bloquant les couloirs. Je trouve que l’abnégation des garçons a été fantastique. A dix, on n’a pas pleuré, on ne s’est pas trouvé d’excuses. On a fait corps, on a travaillé tous ensemble.

Est-ce possible de renouveler ce genre de performance, avec des garçons qui se subliment, qui vont au bout d’eux-mêmes ?

L’état d’esprit et le supplément d’âme sur cette rencontre-là était nécessaires, mais il n’y a pas que ça, je pense qu’il faut de l’intelligence, il faut de la solidité, et il faut aussi de la maîtrise, et sur ce match-là, ce qui est frustrant, c’est que déjà, c’était difficile, et de se retrouver en infériorité, ça a été compliqué de proposer autre chose, mais ce que j’aimais, c’est que l’équipe a fait appel à d’autres valeurs, on est allé chercher d’autres ressources pour valider ce point important.

Avec 9 points d’avance sur la zone rouge à quatre matches du terme de la saison. Le maintien est acquis ? Comment voyez-vous les choses ?

Ça nous donne une bonne marge. Maintenant, ce que j’ai dit aux garçons, le plus important sur cette fin de saison est de faire tourner le compteur. Il y a des matchs, si on n’est pas en capacité de les gagner, il faut prendre un point. On a eu l’opportunité de faire la course en tête, je pense qu’on a tout laissé sur le terrain pour valider ce résultat, En tout cas, jusqu’à la fin, il faut continuer à faire tourner le compteur. Il faudra jouer, continuer à prendre un maximum de points, continuer à faire progresser certains garçons. Ce n’est pas fini, il y a encore 12 points en jeu, donc on va tout faire pour prendre le maximum de points.

Anthony Bibard/FEP/Icon Sport

Notamment à domicile, où vous avez jusqu’ici pris près de 80% de vos points et où il reste encore deux matches à jouer avec un public qui répond à nouveau présent…

On voit l’importance que ça. Quand on a notre public avec nous, ce sont des forces supplémentaires. C’est plaisant de voir ce stade comme ça, on fait ce métier-là aussi pour donner des émotions, pour faire plaisir aux gens. Quand il y a cette unité-là, on ne peut que se transcender, on ne peut que faire des performances comme ce soir (vendredi). Merci à eux, ça fait deux matchs très importants à domicile où ils ont répondu présents. Maintenant, j’espère qu’on va continuer à remplir ce stade jusqu’à la fin de la saison, et puis les mois qui vont arriver.

L’autre enjeu de cette fin de saison est de poursuivre le travail de réconciliation avec le public ?

Il le faut. On a besoin d’eux, je pense que si ce club existe, si on fait ce métier-là, c’est pour donner des émotions aux supporters de l’Amiens SC. Je pense qu’ils peuvent être fiers de cette équipe. Pas sur le plan technique, mais au niveau des valeurs. Je pense que l’équipe a répondu aux attentes. Ce qu’il faut retenir de ce match, c’est l’état d’esprit qu’on a affiché pour commencer à bien terminer le travail.

Peut-on dire que vous respirez un peu mieux après ce match ?

C’est pesant dans le sens où on aurait pu terminer le travail depuis plus longtemps, mais on connaît les raisons. Je suis toujours resté positif, j’ai toujours regardé de l’avant. Depuis le début, je dis aux garçons qu’on va aller chercher un maintien qui sera aussi important que ce que peuvent jouer d’autres équipes cette saison.

Propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport