Amiens SC : « Content de sa première », Paul Bernardoni est « flatté de succéder à Régis Gurtner » | OneFootball

S’il n’a pas pu garder ses cages inviolées pour son baptême du feu avec l’Amiens SC, lundi soir face au stade de Reims (2-2) pour le compte de la 1ère journée de Ligue 2, Paul Bernardoni n’en reste pas moins positif. Le successeur de Régis Gurtner est surtout impatient de faire ses preuves et heureux de retrouver le championnat de France. Entretien.

Paul, comment avez-vous vécu ce saut dans le grand bain, seulement quelques jours après votre arrivée à l’Amiens SC ?

Ce n’est jamais évident d’arriver en cours de semaine, mais je me suis vite intégré, j’ai vite pris mes marques. Je n’avais plus joué depuis la fin de saison en Suisse. Cela revient crescendo. Content de ma première. Maintenant, il faut enchaîner.

Et vous allez vous rappeler du scénario de votre première…

C’est chouette, ça montre aussi un vrai état d’esprit, une force collective. Il y a un vrai noyau qui est fort, il faut le conserver. Ce n’est pas anodin de gagner, non de revenir au score (sourire). On a l’impression que c’est une victoire, vu le scénario. C’est bien, c’est un point. Maintenant, il faut le bonifier au Red Star, c’est toujours pareil.

Dans la souffrance, mais c’est ce qu’il faut…

De toute façon, je pense que ce championnat va se jouer dans la souffrance. Et je pense que tout le monde peut battre tout le monde, que ça va être un championnat très homogène. On commence par une équipe qui vient de descendre. Ce sont des choses que malheureusement, j’ai déjà vécues. Ce ne sont pas les trucs les plus faciles pour eux. Parce qu’il faut se remettre dedans. C’est un championnat très compétitif. Tant mieux pour nous. Maintenant, place au travail.

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Comment vous êtes-vous senti pour votre première à la Licorne, sachant que vous suscitez pas mal d’attentes ?

Bien. Après, avec le temps et l’expérience, on apprend aussi à faire un peu abstraction de tout ça et à se régaler. Après, c’est toujours pareil. Les premiers ballons, il ne faut pas non plus se prendre pour ce qu’on n’est pas. Il faut faire simple. Et puis au fur et à mesure, on se sent de mieux en mieux. Il y a eu des arrêts importants. Ce qui est frustrant, ce sont les buts. Il y en a un de contré et un à bout portant. Je suis vraiment très content de cette première. Maintenant, il faut encore pousser le curseur plus loin, être encore plus pointilleux. Je n’ai pas de doute par rapport à ça.

Vous avez du vécu. Pas certain que l’on puisse parler de pression mais vous succédez à Régis Gurtner, une icône de l’Amiens SC. Comment appréhendez-vous la chose ?

Très bien. Régis, je ne le connaissais pas plus que ça. Je me suis permis d’envoyer un petit message avant de signer. Parce que je trouve que c’est quand même la moindre des choses, quand on passe après quelqu’un qui a fait autant de temps. On s’est croisés, on a discuté cinq minutes. Son chemin s’est arrêté ici. Il en fallait bien un qui arrive. J’ai été choisi.

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J’en suis ravi. Et comme je l’ai dit à Régis, je suis là pour remplacer, entre guillemets, personne. Parce que je ne ferai jamais ce qu’a fait Régis ici. En tout cas, je ferai mon histoire à moi. Et celle de Régis est tellement exceptionnelle. Moi-même, je regardais cette histoire. Ce sont des choses qu’on aime dans le football.

Il n’y a donc pas de pression supplémentaire ?

Non, clairement pas. Et puis même, je trouve que c’est flatteur. Je suis flatté qu’on me choisisse pour succéder à quelqu’un qui a fait dix ans dans le même club. C’est quand même un truc de dingue.

Hugo Pfeiffer/Icon Sport

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de rejoindre l’Amiens SC ?

Rentrer en France. Je suis aussi papa depuis un mois et demi. Je voulais aussi retrouver une stabilité française, entre guillemets. Et puis aussi, je ne suis pas du style à faire de la langue de bois. Je pense qu’aujourd’hui, le football français prend un virage, notamment sur le plan économique. Il fallait prendre le wagon maintenant. Peut-être que l’année prochaine les effectifs seraient déjà pleins. On a aussi vu qu’il y avait un grand mouvement de gardiens qui se faisait. Je me suis dit que ce serait bête de rater le coche maintenant. Je suis très content de ce choix. Avec ma femme, on est ravis.

Justement le contexte économique entre baisse des droits TV, salary cap et coupes budgétaires ne vous a-t-il pas effrayé ?

En fait, j’arrive dans un moment de ma carrière où je peux me demander ce que j’ai envie ? Et je peux choisir ce que j’ai envie. Et j’ai juste envie de continuer à jouer, à m’amuser, à prendre du plaisir. Et je reconnais que c’est agréable de se sentir désiré. J’ai vraiment eu tout le board, j’ai eu tous les coachs au téléphone. Pour moi, c’est important. Je fonctionne aussi un peu à l’affect. Et à un moment, j’ai dit, allez, bingo, on y va.

Propos recueillis par Romain PECHON

Amine Chabane souligne l’importance de Paul Bernardoni : « Même s’il est arrivé tard, son intégration se passe bien. Cela nous fait du bien d’avoir un gardien qui a de l’expérience. La défense est assez jeune, à l’image de l’équipe. Maintenant, il y a beaucoup de jeunes joueurs dans le football. Pouvoir s’appuyer sur l’expérience d’un gardien fait du bien, il donne des consignes, des conseils. Il a vécu beaucoup de choses, il a joué dans beaucoup de clubs. C’est un grand-frère qu’on écoute. » R.P.

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Crédits photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport