OnzeMondial
·12 juin 2025
Alessandro Del Piero, la classe à l’italienne

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·12 juin 2025
Icône du calcio durant les années 90 et 2000, Alessandro Del Piero figure aussi parmi les footballeurs les plus doués de sa génération. Sous le maillot de la Nazionale et de la Juventus, l’attaquant de poche fait parler son sens du but, du jeu et, évidemment, toute sa classe.
Au-delà de leur talent évident, il y a des joueurs qui marquent les esprits par leur classe, leur charisme et leur état d’esprit. Alessandro Del Piero est de cette trempe. Ses grands débuts professionnels entre 1991 et 1993 avec le Calcio Padoue, son club formateur, n’augurent pourtant pas forcément cette destinée. Le petit attaquant (1,74 m), très peu utilisé par la formation de Serie B, est même jugé trop frêle par certains. Paradoxalement, malgré son faible temps de jeu et rendement (1 but en 14 matchs), le natif de Conegliano parvient à taper dans l’œil de la Vieille Dame turinoise. Le mariage avec la Juventus est officiellement proclamé en juillet 1993.
Des débuts avec les jeunes, quelques minutes glanées par-ci par-là avec les pros… et la lune de miel peut prendre forme l’été suivant, lorsque l’abbé du football Marcello Lippi scelle définitivement l’union. Désormais titulaire indiscutable, le joueur de 19 ans multiplie les preuves d’amour. Sur la scène nationale, tout d’abord. Sur celle de l’Europe, ensuite. Les premiers titres commencent à tomber dans la besace, en même temps que les faits d’armes.
Meilleur espoir européen de l’année 1996, il remporte cette même année sa première et unique Ligue des Champions au profit de l’Ajax Amsterdam (1-1, 4 tab à 2). La suivante, il mène une nouvelle fois sa troupe en finale de la compétition. Et malgré sa réduction de l’écart à Munich, la Juve tombe les armes à la main face au Borussia Dortmund (1-3).
Même déception au même stade de la compétition lors de l’édition suivante, face au Real Madrid (0-1). Et ce, en dépit de ses dix buts inscrits précédemment. Meilleur buteur de la version 1997-1998, Alessandro Del Piero passe encore à côté d’un sacre européen en 2003, cette fois-ci privé par le rival de l’AC Milan (0-0, 2 tab à 3). L’avant-centre transalpin se console avec des trophées nationaux à la pelle. Au total : six Scudetti, une Coupe nationale, cinq Supercoupes d’Italie et même… un titre de champion de Serie B. Car au-delà de sa palette technique, qu’il bonifie à la finition comme à la dernière passe, celui qu’on surnomme Pinturicchio fait preuve d’un attachement sans faille lorsque sa belle trébuche.
Au lendemain de l’affaire du Calciopoli, la Vieille Dame est reléguée en deuxième division en 2006. À l’instar de Gianluigi Buffon, entre autres, l’attaquant reste fidèle aux couleurs turinoises et lui permet même de retrouver l’élite quelques mois plus tard, grâce à ses vingt pions plantés. Il entre définitivement dans le cœur des tifosi bianconeri après celui des fans de la Nazionale. International depuis 1995 (91 sélections, 27 buts), le Turinois est de toutes les campagnes avec la Squadra Azzurra jusqu’en 2008 : les pires (1996, 2002, 2004, 2008), la plus frustrante (2000) et, bien sûr, la victorieuse (2006). En Allemagne, le néo-champion du monde participe grandement à la fête, avec un but décisif en demi-finale contre le pays hôte (2-0) et un tir au but converti en finale face à la France (1-1, 5 tab à 3).
Au panthéon du football transalpin, Alessandro Del Piero peut désormais s’offrir du bon temps à l’étranger. Mari admiratif, il distille quelques cadeaux d’adieu à sa promise avant de partir. Hormis les trophées, il grave par exemple son histoire par un titre de meilleur buteur de Serie A en 2008. Meilleur réalisateur de l’histoire du club (290 buts), il quitte le Piémont sous des ovations pour des dernières danses au Sydney FC (2012-2014) et au Delhi Dynamos FC (2014). Avant de se retirer définitivement du jeu l’année suivante. Joueur de talent et d’instinct, Alessandro Del Piero aura épaté la galerie par sa technique soyeuse, son professionnalisme, son altruisme et son réalisme. Un fuoriclasse. La classe à l’italienne, en somme.
Par Florian Sermaise
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