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·25 mars 2022
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L'improbable héros de ce barrage de Coupe du Monde était donc macédonien : Aleksandar Trajkovski a envoyé l'Italie en enfer, privant la Squadra d'un second Mondial consécutif.
Le scénario du match d'hier n'aurait pas pu être écrit à l'avance de manière plus parfaite. Aleksandar Trajkovski, ancien chouchou du public de Palerme, a inscrit le seul but du barrage entre l'Italie et la Macédoine du Nord ... dans le Stadio Renzo Barbera, ce stade qu'il a considéré comme sa maison durant quatre saisons de 2015 à 2019. Une ironie cruelle que cette frappe de l'extérieur du rectangle, bondissante, qui fuse hors de portée de Gianluigi Donnarumma et fait fuser l'Italie loin du Mondial. Pour la deuxième fois consécutive.
Trajkovski, 29 ans, est également un nom familier pour le public belge. En 2011, il n'a que 19 ans quand il débarque à Zulte Waregem en provenance de Croatie. Les qualités techniques sont déjà évidentes, mais l'ailier manque de régularité, alterne en un rôle de titulaire et le banc lors de ses deux premières saisons. Prêté à Malines en 2013, il s'y épanouira sous la houlette de Franky Vercauteren et reviendra au Gaverbeek pleinement éclos : sa saison 2014-2015 est celle de la confirmation et de la maturité (40 matchs, 6 buts, 6 assists toutes compétitions confondues).
Cela suffira pour rejoindre la Serie A et Palerme, pour un montant qu'on peut a posteriori juger ridicule (moins d'un million d'euros). Trajkovski va en effet s'imposer comme l'un des atouts offensifs n°1 du club sicilien (113 matchs, 20 buts, 16 assists), tout en tombant amoureux de l'île qu'il a probablement rendue si triste ce jeudi, à l'image de toute la Botte. "La Sicile restera toujours en moi, Palerme m'a fait aimer la vie", déclarait-il dans La Repubblica il y a quelques semaines, évoquant ce "retour au bercail" qu'il savourait à l'avance.
Ce vendredi matin, à coup sûr, Aleksandar Trajkovski aime la vie. De quoi oublier une mauvaise passe en club, puisque depuis 2019 et son départ forcé de Palerme (le club avait été exclu de Serie B), le Macédonien a connu des saisons délicates. À Mallorque, il reçoit sa chance sans la saisir (28 matchs, un but), avant de se retrouver exilé au Danemark sans succès (9 matchs vierges à Aalborg) et d'opter pour le lucratif en Arabie Saoudite, où il évolue depuis janvier dernier. Il aura fallu que son retour au premier plan ait lieu au meilleur moment pour la Macédoine du Nord - et au pire pour l'Italie. L'importante communauté italienne de Belgique aura probablement un goût doublement amer en se disant que c'est un joueur biberonné aux footballs belge et italien qui aura porté l'estocade...