Adrien Rabiot : « L’Espagne ? L’équipe qui joue le mieux dans cet Euro »

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·8 juillet 2024

Adrien Rabiot : « L’Espagne ? L’équipe qui joue le mieux dans cet Euro »

Adrien Rabiot était en conférence de presse, ce lundi après-midi, à la veille de la demi-finale entre l’équipe de France et l’Espagne. Le milieu de terrain des Bleus a reconnu se méfier de la formation de Luis de la Fuente.

Youssouf Fofana parlait, hier, d’une victoire du collectif pour aller en demi-finale. L’équipe de France peut-elle aller au bout avec un Antoine Griezmann et un Kylian Mbappé à ce niveau-là ?

Adrien Rabiot : « On a toujours mis en avant le collectif sur les dernières compétitions. Même si on a des joueurs, qui sont en dedans, on est en demi-finales d’un très gros tournoi et avec de très grosses équipes en face de nous. Ce collectif est plus fort que les individualités. Antoine et Kylian sont un peu moins frais, mais on est là pour les pousser. On est à 100% avec eux et on a confiance en eux. Ce sont des joueurs qui, à tout moment, peuvent débloquer une situation, qui ont ce truc en plus. On aura besoin d’eux jusqu’à la fin, notamment pour aller en finale et la gagner. »

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Comment avez-vous vécu le résultat des élections législatives, hier ?

« On ne les a pas regardés ensemble, parce qu’on rentrait de l’entraînement, et on a eu le repas à 20h15. On était tous dans nos chambres. On s’en est souciés, parce que c’était important, peut-être beaucoup moins que certains, parce qu’on a aussi d’autres choses en tête. On ne l’a pas évoqué plus que ça. Certains avaient publié des choses sur les réseaux sociaux. On n’en a pas parlé entre nous.

Je pense que beaucoup de gens étaient soulagés. Ce que j’en pense ? J’ai toujours dit que la politique et le sport ne faisaient pas toujours bon ménagé. On a une demi-finale à jouer et il faut laisser ça de côté. On avait appelé les gens à aller voter et que c’est la démocratie qui déciderait. J’ai vu qu’il y avait beaucoup de gens, qui étaient allés voter. Pour le reste, il faut laisser l’analyse à ceux qui s’y connaissent le plus. Moi, je joue au foot ».

Kylian Mbappé disait, avant le match contre le Portugal, que depuis le départ de Paul Pogba, il n’y avait moins ou pas de joueurs capables de lui donner des ballons à profondeur. Vous êtes-vous senti visé ?

« Je n’avais pas forcément eu ce retour, mais non. Pourquoi est-ce que je me sentirai visé ? S’il a parlé de ça, c’est parce que, certainement, Paul a des caractéristiques-là. Il y a d’autres joueurs, avec d’autres caractéristiques. En tant que milieu de terrain, on évolue avec différents attaquants, en équipe de France, en club … Il faut aussi s’adapter à ce qu’ils demandent, comment ils aiment le ballon … En tant que footballeur, il faut avoir cette capacité d’adaptation. Je ne pense pas qu’il y a de débat sur la qualité du jeu long de Paul, mais c’est surtout une question d’adaptation… (Il s’arrête, puis reprend) à ses milieux de terrain. »

Adrien Rabiot et Kylian Mbappé, lors de France-Pologne (1-1).

Adrien Rabiot « Il y a beaucoup d’informations qui sortent. C’est assez déplaisant »

Comprenez-vous le « cache-cache » de Didier Deschamps, de changer de système du 4-3-3 au 4-4-2 en losange, avec les observateurs et les joueurs, pour essayer de surprendre l’adversaire ?

« C’est peut-être plus par rapport à vous (les journalistes), que par rapport à nous. Il y a des dommages collatéraux (sourires). C’est compliqué aussi pour le coach. Quand il essaye de mettre quelque chose en place, il y a beaucoup d’informations qui sortent. C’est assez déplaisant, quand on a essayé quelque chose à l’entraînement, à peine fini, c’est déjà dans les médias.

C’est dommage pour nous, et même pour tout le monde. Quand ça sort, ça donne des indications à l’adversaire. Le coach essaye aussi de brouiller des pistes. On est des joueurs de très haut niveau et on est capables de s’adapter. Il a travaillé avec nous plusieurs systèmes, et même s’il le change à la dernière minute, on sait ce qu’on a à faire. »

Comment va Antoine Griezmann ? Êtes-vous surpris de le voir à ce niveau-là ? L’équipe de France peut-elle gagner l’Euro sans un grand Griezmann ?

« Surpris, bien évidemment, quand on connaît sa qualité, ce qu’il est capable de faire, ce qu’il a réalisé à la dernière Coupe du Monde, où il était, sans doute, le meilleur de la compétition. Je ne sais pas comment l’expliquer. Il est peut-être beaucoup moins bien physiquement. Bien entendu qu’on attend beaucoup plus d’Antoine, parce qu’il en est capable. On a un collectif de très haut niveau, on est derrière chacun de nos joueurs. Quand il y en a qui n’est pas bien, que ce soit Kylian ou Antoine on est là et on soutient nos coéquipiers. Ce serait plus facile s’ils étaient au top de leur forme, ce n’est pas le cas. Encore une fois, il faut s’adapter. Le coach fait des choix et jusqu’à présent, ça s’est bien passé. Pourvu que ça dure. » Adrien Rabiot, au sujet du niveau affiché par Antoine Griezmann dans cet Euro.

Comment avez-vous vécu le quart de finale contre le Portugal, et la séance de tirs au but ?

« Je n’ai jamais vu de quart de finale avant celui-là en tribunes. C’est hyper stressant, j’ai eu des crampes, alors qu’en étant sur le terrain, je n’en ai pas. Je souhaite à personne d’être dans cette position, mais j’étais très content et soulagé. J’avais confiance en l’équipe. Les tirs au but ont été très bien tirés, c’est une belle récompense pour le groupe. J’avais envie qu’ils gagnent pour pouvoir revenir sur le terrain et jouer cette demi-finale. Je vais essayer de tout faire pour ramener cette équipe en finale ».

Adrien Rabiot, suspendu, n’a pas participé au match entre la France et la Portugal.

Adrien Rabiot : « Les équipes, qui nous affrontent, ont tendance à changer leur jeu, à se dénaturer »

Comment jugez-vous l’évolution du jeu de l’équipe d’Espagne depuis que Luis De La Fuente a remplacé Luis Enrique ? La clé du match concerne-t-elle les ailes, avec Lamine Yamal et Nico Williams, qui crèvent l’écran dans cet Euro, ou plutôt dans le cœur du jeu ?

« On est tous unanimes pour dire que c’est l’équipe qui joue le mieux dans ce tournoi. Elle a la possession du ballon, fidèle à elle-même, de bons manieurs de ballon au milieu, de très bons joueurs sur les ailes, capables de percuter et de marquer. C’est une équipe complète.

Les Espagnols ont leurs forces, et leurs faibles aussi. On est confiants et on sait ce qu’il faut faire. Il faut aussi les bouger, parce que ses adversaires les ont beaucoup laissés jouer aussi. On verra comment ils nous affronteront demain. On sait aussi que les équipes, qui nous affrontent, ont tendance, parfois, à changer leur jeu et à se dénaturer. J’espère que ce sera une belle demi-finale, avec deux très belles équipes. »

Trouvez-vous que Théo Hernandez est en train de prendre une autre dimension dans cet Euro ?

« C’est un joueur dont on parle un peu moins dans cet équipe. Il a un rôle important, et a joué tous les matchs. C’est un élément essentiel. En Italie, il n’est plus à présenter, a fait de très bonnes saisons dernièrement et est le vice-capitaine du Milan AC. Dans cet Euro, il a aussi fait des tops matchs. Il gère très bien la pression, et on l’a vu tirer ce penalty décisif en quarts de finale. Il a un jeu assez simple, qui nous fait beaucoup de bien, notamment offensivement. Il va très bien avec cette ligne défensive et peut aussi combiner avec Kylian à gauche. J’espère qu’il sera au niveau demain. Si tout le monde met du sien, on ira en finale « . Adrien Rabiot encense Théo Hernandez.

Didier Deschamps et Guy Stéphan rappelle que la défaite de l’Euro 2016 avait permis de construire la victoire du Mondial 2018. Vous faites partie des gens qui restent sur une finale perdue au Mondial 2022. En quoi, à deux matchs du graal, cela peut rendre plus fort ?

« Cette finale perdue a été importante, l’est toujours. On a aussi se relever de ça. La compétition nous anime. On est encore présents en demi-finales. Malgré ce que l’on peut entendre, les débats sur le jeu … on est là. Cela nous a grandement servis. Notre parcours n’est pas anodin. C’est dans nos têtes et on a vraiment envie de soulever un trophée ».