Olympique-et-Lyonnais
·29 septembre 2023
A l’OL, la parole doit désormais être d’or

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·29 septembre 2023
On pourrait bien penser qu’il est dans le cliché de l’Italien. Pourtant, casquette vissée sur la tête, Fabio Grosso fait simplement du Fabio Grosso depuis bientôt deux semaines. Quand Laurent Blanc était plutôt du genre impassible, mais n’en pensait pas moins, son successeur est bien plus volubile dans la démonstration de ses sentiments. Pour la première à Brest du coach de l'OL, le quatrième arbitre est venu plus d’une fois le rappeler à l’ordre pour rester dans sa zone technique. Malgré plus de dix ans loin des terrains, Fabio Grosso reste un joueur dans l’âme et utilise cette démonstration par le geste pour tenter de faire passer des messages.
Pour le moment, ils ont du mal à être compris, comme l’a concédé Maxence Caqueret après la quatrième défaite (1-0) de l’OL cette saison. Le milieu assurait qu’il "fallait du temps et du travail pour assimiler toutes les consignes" du nouvel entraîneur. Un premier désaveu alors que l’Italien n’était là que depuis une semaine ? Pas forcément, la mayonnaise devant logiquement prendre. Mais les épisodes Sylvinho et Peter Bosz ont démontré que des façons de penser plus modernes et plus joueuses avaient eu du mal à se faire une place entre Rhône et Saône ces dernières années. Néanmoins, le niveau d’exigence de Grosso est tel que la communication est aujourd’hui l’un des maitres mots du futur salut lyonnais.
Dans un souci de transparence et d’ouverture, l’arrivée de l’ancien latéral gauche a coïncidé avec une volonté d’en montrer plus dans le quotidien lyonnais. Après des années de fermeture et d’un quart d’heure hebdomadaire dédié à la presse, cette dernière a pu en voir un peu plus sur la méthode Grosso mardi. Dans cette relation qui peut parfois être conflictuelle entre les clubs et la presse, l’OL a tout à gagner à se montrer plus ouvert qu’à l’accoutumée. Bien évidemment, tout n’est pas rose et en ouvrant pendant 1h30 la séance des Lyonnais mardi, le club lyonnais s’expose forcément à ce qu’on voit des choses négatives.
Mais cela permet surtout d'observer au plus près le management de Grosso où la communication occupe une place centrale. "Dans la vie, c’est important de parler. Dès qu’on parle, il y a quelqu’un qui écoute. Il y a quelque chose qui sort des échanges et cela doit toujours servir à améliorer l’équipe. On fait un jeu d’équipe. Il y a ensuite des joueurs qui ont des qualités, plus physiques ou plus techniques, mais chacun a ses qualités. C’est important d’appuyer sur ces qualités et dès fois aller piquer, car tout le monde peut s’améliorer. J’aime trop aller chercher quelque chose au fin fond du cœur qui peut être amélioré."
Quand certains pouvaient penser que l’ancien coach de Frosinone serait trop lisse pour la situation actuelle, il montre depuis deux semaines que subir n’est pas dans son lexique. Rien ne dit que ses prédécesseurs n’apportaient pas le même souci du détail, mais Fabio Grosso n’a pas hésité à multiplier les arrêts pour corriger mardi, comme lors de toutes les séances depuis son intronisation. Cela doit sûrement en agacer, mais comme il le dit lui-même, "ceux qui veulent progresser m’adorent, les autres me détestent". À Lyon, la nouveauté est telle qu’on n’en est pas encore à ce stade, mais tout le monde va devoir se mettre au diapason au risque de se mettre en marge avec un coach qui a montré qu’il n’avait pas d’état d’âme.
En plus des entretiens individuels pour cerner ses nouveaux joueurs, Fabio Grosso insiste sur la vidéo pour cibler les défauts de son équipe et appelle à parler, encore et encore. Aujourd’hui, le langage corporel lyonnais est trop négatif. L’italien veut de l’échange, "je veux vous entendre parler !", a-t-il souvent répété mardi, mais de l’échange positif. Il y a trop de gestes d’humeur actuellement qui pullulent dans le vestiaire pour pouvoir remonter la pente, ce qui a d'ailleurs poussé le champion du monde 2006 à piquer mardi.
Il a reproché certains comportements, avançant que si les joueurs mettaient autant de cœur à l'ouvrage dans les efforts que dans les gestes intempestifs, cela réglerait bien des choses. "Si les jeunes doivent prendre exemple sur le comportement de Tolisso, son attitude pendant la rencontre, ce n’est pas la bonne chose à montrer, a confié lundi Nicolas Puydebois dans TKYDG. Pour l’instant, lui, Lacazette et Caqueret ne font pas un bon début de saison, ce ne sont pas les meneurs que j’attends dans l’état d’esprit."
En souhaitant miser sur les mots pour gommer les maux, Grosso veut aussi permettre à ces leaders qui manquent à l’appel de sortir la tête de l’eau. Ils sont les garants d’un certain symbole à Lyon, à eux de montrer l’exemple au moins dans l’état d’esprit avant de penser à la performance individuelle. Et peut-être en arrêtant de se taire pour crever un vrai abcès.