À l’Etihad, Madrid a enfin trouvé la parade | OneFootball

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Le Journal du Real

·18 avril 2024

À l’Etihad, Madrid a enfin trouvé la parade

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Le décor préfigurait un match agité. Lorsque l’on navigue aux abords de l’Etihad Stadium, la configuration du stade saute aux yeux. Planté en périphérie de Manchester, l’écrin de City forme un imposant bateau prêt à affronter l’incertitude des grandes soirées européennes.

Ce mercredi soir, face au club aux 14 Ligues des champions, l’équipe de Pep Guardiola imaginait un horizon rempli de possession, de maîtrise dans l’entrejeu et d’attaques à outrance. Plan respecté à la lettre, avec dès les premières minutes de jeu un Real balloté par les flots, conscient que la rencontre allait être longue et douloureuse.


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Ce premier round d’observation a paradoxalement profité aux Madrilènes, positionnés en 4-2-3-1. Consigne avait été donnée par Carlo Ancelotti de se projeter raisonnablement, en laissant les clés de l’attaque au trio Bellingham-Vinicius-Kroos. Radiographie du premier but : un dégagement a priori anodin de Dani Carvajal se transforme en merveille de passe aérienne pour l’Anglais, dont l’excellence technique a permis de conserver ce ballon précieux.

Lancé dans la profondeur, comme très souvent durant la partie, Vinicius Junior s’est alors joué de Ruben Dias pour ajuster un centre en retrait millimétré destiné à Rodrygo. Le Brésilien, déjà auteur d’un but à l’aller, s’y est repris à deux fois pour tromper Ederson. 1-0 Real Madrid dès la 12e minute. Si Carlo Ancelotti avait voulu écrire le scénario de la rencontre, il n’aurait pu imaginer meilleur préambule. Et la défense madridista, en premier lieu son dernier rempart Lunin, a dessiné le chapitre suivant.

Lunin, de 2e gardien à bourreau du champion d’Europe

Comment l’UEFA ne lui a-t-elle pas donné le titre d’homme du match ? Andriy Lunin a fait taire ses détracteurs et a fini la rencontre avec dix parades, en plus de ses deux arrêts lors de la séance des tirs au but. Une prestation de haute voltige qui vient récompenser une belle saison de l’Ukrainien.

Qui l’aurait cru, au début de la saison, que le second de Thibaut Courtois deviendrait le mur de Madrid à l’Etihad Stadium ? Quasiment personne. Impossible pour les supporters madridistas de ne pas être admiratifs du natif de Krasnohrad. S’il a fini par concéder le but égalisateur de Kevin De Bruyne à la 76e minute, le portier ukrainien s’est bien interposé sur les tentatives du Belge en première période, notamment sur une frappe aux abords de la surface ou encore sur un corner direct.

Lunin aura été la parfaite représentation du Real Madrid hier soir, une équipe qui a plié mais qui n’a pas rompu, jusqu’à triompher dans la douleur. Décrié au match aller sur le but marqué sur coup franc par Bernardo Silva, il aura tenu son rang, avec brio, dans le match le plus décisif de la saison. La performance de sa ligne de défense reste également à saluer, elle qui a su annihiler les tentatives successives du club mancunien.

Le siège infructueux de Man City

34 tirs, 11 cadrés. 1 but. À eux seuls, ces chiffres représentent l’échec du plan de Pep Guardiola afin de vaincre le bloc madrilène. In fine, celui de Carlo Ancelotti a connu un meilleur destin. Un bloc bas, de longues relances vers les attaquants et le tour est joué.

Le but de Rodrygo dans le premier quart d’heure de la rencontre en est l’illustration. Le Mister l’a précisé lui-même en après-match : «C’était la seule manière de vaincre Manchester City. L’unique.» Tel Docteur Strange, il a visualisé des milliers de stratégies, mais une seule issue était possible pour aboutir à une qualification. Les joueurs du Real Madrid ont donc défendu comme des soldats pour mettre en échec des citizens déterminés mais incapables de les mettre K.-O.

Des titulaires aux remplaçants, tous ont été assez courageux pour casser les tentatives de Manchester City, qui n’a pas su proposer autre chose que de faire tourner le ballon autour de la surface tel des joueurs de handball cherchant l’ouverture. Certains protagonistes ressortent grandi de cette prestation et ont parfaitement intégré l’esprit du Real Madrid en Ligue des champions.

De Bellingham à Rüdiger, un ADN renforcé

A une question d’un journaliste en zone mixte sur la manière dont la Casa Blanca a encore su renverser la table, Carlo Ancelotti a répondu : « l’Histoire mon ami, l’Histoire… ». Que le manager italien brandisse les bienfaits du passé n’a rien d’étonnant. La galerie des trophées de la capitale espagnole est de notoriété publique. D’aucuns diraient que le poids du palmarès accroît la pression des résultats sur les successeurs. C’est bien l’exact inverse qui se produit d’année en année : le Real plie, souffre, résiste, se transcende mais ne se rend jamais.

Jude Bellingham a couru 15 kilomètres ce mercredi, un chiffre inouï pour celui qui préfère d’habitude mettre son énergie dans l’utilisation du cuir plutôt que dans sa chasse. « Vous pouvez mettre l’insigne du Real Madrid sur votre poitrine tous les jours, vous vous sentez tellement reconnaissant d’être là », a commenté le milieu britannique après la rencontre.

Au fond, le refus de toute capitulation décuple moins la finesse collective que la force mentale et physique de chaque joueur. Manchester City a récité un football agréable aux yeux, axé sur l’offensive et probablement supérieur à celui des Merengues. Las, d’Antonio Rüdiger à Fede Valverde, aucun pion n’a trahi l’écusson. Donner 99% de soi serait faire injure à 122 ans d’Histoire glorieuse.

Cornaqué par un coach dont la philosophie pragmatique épouse la gagne, le groupe madrilène a fait du sacrifice la raison première de ses succès. Face à City, l’équipe entière s’est dévouée à la rigueur défensive, frôlant par moment le récital. Une réussite opiniâtre qui permet aux hommes d’Ancelotti d’envisager une fin de saison enivrante. Revoilà Madrid dans le dernier carré, pour la quatrième année consécutive. La marque des grandes équipes, et surtout la signature d’une âme.

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