Le Petit Lillois
·23 novembre 2024
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Dans un entretien accordé à L’Équipe, le président de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), Jean-Marc Mickeler, a avoué que l’institution « était préoccupée » par la situation financière des clubs français.
Il y a une dizaine de jours, la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) analysait la situation financière de plusieurs équipes professionnelles (Ligue 1, Ligue 2) et n’hésitait pas à sévir. L’Olympique Lyonnais et le FC Martigues ont été lourdement sanctionnés, écopant d’un encadrement de la masse salariale, d’une interdiction de recrutement et d’une rétrogradation à titre conservatoire à l’issue de la saison sportive en cours. Le Havre AC, dont la direction sportive est menée par Mathieu Bodmer, se contentait de son côté des deux premières sanctions. Cela suffisait à plonger les observateurs français dans une période de doute vis-à-vis des situations économiques de leurs clubs.
Patron de la DNCG, Jean-Marc Mickeler s’est récemment confié dans L’Équipe, dressant un petit bilan de la situation actuelle des clubs français. Celle-ci, qui est « compliquée », est traduite par une perte d’exploitation « de l’ordre du milliard d’euros, compensée par de très bonnes ventes avec 830 millions d’euros de plus-value sur les cessions de joueurs. Ce qui génère une perte nette de l’ordre de 250 millions d’euros (150 en L1, 100 en L2) », souligne-t-il ainsi, pour débuter.
Le patron du gendarme financier du football français profite de cette visibilité médiatique pour envoyer un message clair : « À la DNCG, on pense en tout cas que la priorité absolue pour nos clubs d’ici mai prochain est d’alléger les masses salariales », insiste-t-il. Il s’agit là, à ses yeux, d’un point sur lequel « les clubs français n’ont jamais travaillé » dont la valeur a augmenté de « 400 millions d’euros » sur la période 2020-2024. Son coût total est largement supérieur à celui de nos voisins européens : « Quand on regarde tous les clubs suivis par l’UEFA, il y a un ratio masse salariale/revenus de 53 %. En France, il est de 67 %. »
« Les clubs ont additionné des hypothèses optimistes en pensant que tout ce qui arrivait était conjoncturel, que le marché des transferts allait repartir, que les droits télé allaient augmenter, qu’il y avait un appétit illimité des consommateurs pour le football. Tout ce que nous voyons démontre que ce n’est pas vrai », explique Jean-Marc Mikeler.
La Direction Nationale du Contrôle de Gestion que la baisse des revenus liés aux Droits Télévisés est « conséquente » mais pas « surprenante » et « les chances de voir un média arriver et mettre davantage sur les droits domestiques de la L1 sont réduites », précise-t-il. C’est ainsi que la réduction des dépenses devient une obligation, d’autant plus que le nombre de ventes sur le marché des transferts est en baisse (-9% en Europe).
« La DNCG est préoccupée et partage cette préoccupation avec les dirigeants et les actionnaires des clubs. […] L’argent ne fait pas tout et le modèle économique tel qu’il existait est mort », conclut celui qui dirige également la branche Audit et Assurance au niveau mondial chez Deloitte. Ce dernier rappelle d’ailleurs que les clubs français ne toucheront désormais plus de revenus liés à l’arrivée de CVC, qui a acquis 13% de la filiale commerciale de la Ligue de Football Professionnel (LFP) en échange d’une somme de 1,5 milliard d’euros.
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