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Romain Welter·24 mars 2020

1976-1988 : l'incroyable épopée des clubs belges en coupes d'Europe

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Si les formations du plat pays ne font plus vraiment peur, elles furent pendant une dizaine d’années des invitées régulières des finales de coupes d’Europe. Hé oui, il est toujours bon de le rappeler : la Belgique a remporté plus de coupes d’Europe que la France.

1976, 1977, 1978, 1982, 1983, 1984, 1988 : toutes ces années ont vu au moins un club belge accéder à une finale européenne. Il faut dire que le football national était alors d’une densité folle avec notamment les locomotives Club Bruges et Anderlecht.


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Les années fastes de Bruges et Anderlecht

Entre 1976 et 1978, ces deux clubs participeront à cinq finales européennes. Pour les Brugeois dirigés par le mythique entraîneur Ernst Happel, ce ne sont pas forcément de bons souvenirs. Malgré le talent des Georges Leekens, Fons Bastijns, René Vandereycken ou Raoul Lambert, le Club s’inclinera deux fois contre Liverpool à deux ans d’intervalle en Coupe UEFA puis en Coupe d’Europe des clubs champions.

Côté anderlechtois, l’épopée a été plus remarquable. Les Bruxellois disputent trois finales de Coupe des Coupes consécutives. L’équipe est un mélange parfait entre talents néerlandais (Arie Haan, Robert Rensenbrink) et belges (Hugo Broos, François Van der Elst, Francky Vercauteren). West Ham et l’Austria Vienne ne pourront résister à cette tornade royale alors qu’Hambourg la calmera en 1977 (défaite 2-0).

Sous l’égide du légendaire président Constant Vanden Stock, Anderlecht s’offrira même une troisième épopée européenne avec une Coupe UEFA remporté en 1983 face à Benfica.

La brève apparition du Standard

Le Standard de Liège a bien entendu rêvé d’un destin similaire à celui du rival de la capitale. Menés par Raymond Goethals (qui était l’entraîneur d’Anderlecht en 1978), les Liégeois se hissent en finale de Coupe des Coupes en 1982. La bande de Michel Preud’homme, Eric Gerets et Arie Haan élimine notamment le FC Porto et le Dinamo Tbilissi mais se casse les dents sur le FC Barcelone en finale (2-1). Le but d’Allan Simonsen juste avant la pause restera longtemps marqué dans les esprits des Belges.

La surprise Malines

Cette belle parenthèse belge se termine avec un invité surprise : Malines. Ce club d’une petite ville située entre Bruxelles et Anvers offre une belle revanche à Michel Preud’homme. Le meilleur gardien de l’histoire de la Belgique atteint à nouveau la finale de la Coupe des Coupes en 1988. Mais cette fois-ci, pas question de la laisser filer. Preud’homme écoeure les attaquants de l’Ajax tandis que le but de Piet den Boer fait chavirer les supporters belges. Malines rejoint Anderlecht dans le cercle fermé des clubs belges ayant remporté une coupe d’Europe.

La sélection a aussi su en profiter…

Si les Diables Rouges sont revenus au plus haut niveau avec la génération Hazard, les Belges ont longtemps été nostalgiques de la sélection des années 1970-1980. Il faut dire qu’à l’époque la Belgique pouvait jouer les yeux dans les yeux avec les plus grandes nations de la planète football. Elle fut notamment finaliste de l’Euro en 1980 et demi-finaliste de la Coupe du Monde en 1986.

Les clubs belges profitaient ainsi des talents locaux pour s’offrir des épopées européennes mais ces très belles prestations contre les grands clubs du continent permettaient aussi à la sélection de disposer d’éléments expérimentés et rompus aux joutes de haut niveau.

… puis un Belge a mené le football national à sa perte

Car là est bien la clé de cette époque dorée : ce fut un temps où les meilleurs joueurs de chaque pays restaient dans les clubs locaux car les transferts internationaux étaient limités et seule la crème de la crème pouvait espérer atterrir en Italie ou en Espagne.

Malheureusement pour les Belges, l’un de leurs compatriotes Jean-Marc Bosman a voulu coûte que coûte signer en France même s’il ne faisait pas partie de cette élite amenée à exercer à l’étranger. La Cour de justice des Communautés européennes lui donna raison en 1995. L’arrêt Bosman a ainsi facilité les transferts internationaux et a aussi mené à la perte de nombreux clubs qui n’avaient plus les moyens de rivaliser avec les mastodontes des grands championnats européens. Depuis 1995, les clubs belges ne font plus partie du gotha européen et les revoir un jour en finale de Coupe d’Europe parait aujourd’hui bien illusoire.