RC Lens – LOSC : « J’espère que ça lui servira de leçon », l’attitude « incompréhensible » de Lucas Chevalier fait jaser | OneFootball

Fou de joie après les buts lillois en fin de rencontre, Lucas Chevalier a provoqué les tribunes lensoises avec son habituelle célébration consistant à mimer des pistolets en action. Un comportement qui a fait réagir après le match, aussi bien du côté du LOSC que du RC Lens.

Lucas Chevalier irrespectueux ?

Pour sa première victoire à Bollaert dans un derby du Nord, Lucas Chevalier n’a pas pu s’en empêcher. Comme il le fait depuis désormais quelques mois à l’occasion des grands moments d’euphorie, le portier de 22 ans sort ses pistolets et dégainent vers les tribunes, qu’elles soient celles de Pierre-Mauroy – comme face au Real Madrid – ou d’autres. Reste que ce geste, forcément provocateur quand il vise des adversaires, a électrisé une fin de match déjà tendue, notamment après le penalty litigieux accordé au LOSC (0-1, 908′).

Dans les rangs sang et or, on a « très, très mal » vécu les célébrations lilloises, Lucas Chevalier étant aussi accompagné par le geste similaire de Jonathan David après son but. « Je suis quelqu’un de très calme, mais j’étais un peu hors de moi parce que j’ai vu des gestes inadmissibles de leur gardien, s’emportait Adrien Thomasson en zone mixte, à notre micro. Dans le football, il y a des vainqueurs et des perdants, pas de souci. Mais pour moi, il faut toujours faire preuve d’humilité. Je ne souhaite de mal à personne, mais il faut faire très, très attention à ce qu’on fait envers les supporters dans ce genre de match dont on connaît le contexte. J’espère que ça lui servira de leçon. Ce qu’il a fait est incompréhensible. »

S’il a haussé le ton devant les journalistes, le milieu lensois a également pris ses responsabilités face au gardien lillois : « Je suis allé le voir lui à la fin du match. Je n’y suis pas allé dans le but de faire un tête-à-tête, mais simplement pour lui dire que ce qu’il a fait n’était pas bien. S’il y a un fin de match tendue comme cela au coup de sifflet final jusque dans le couloir, il en est le premier responsable. Ce sont des gestes inutiles. Je regarde beaucoup de basket, le trashtalk fait partie du sport. Mais ce genre de geste n’a rien à faire dans ce contexte ».

Au LOSC, entre nuance et remarques

De l’autre côté, le LOSC tentait tant bien que mal d’éteindre l’incendie, ne dédouanant pas totalement une attitude inadaptée de son joyau. « Lucas est lillois et a été formé au club, rappelait Olivier Létang. Pendant 95 minutes, il a entendu des quolibets derrière lui. On lui a dit qu’il fallait toujours rester mesuré, respectueux, on a beaucoup de respect pour tout le monde, c’est très important. Mais oui, il y avait beaucoup de satisfaction ce soir. »

Son entraîneur allait plus loin. « On en a parlé dans le vestiaire, les remarques lui ont été faites, indiquait Bruno Genesio en conférence de presse. Il reste encore un très jeune joueur, il est lillois et il est peut-être celui qui a vécu le plus d’émotions pendant ce derby. Il doit aussi apprendre. C’est un garçon extraordinaire, pas du tout irrespectueux. Ça peut arriver, on lui a fait la remarque et cela ne se reproduira pas. »

Une joie débordante chez les Dogues

Également visé par les critiques après sa célébration, Jonathan David assurait mollement qu’il n’avait pas l’intention de chambrer. « C’était de la joie et du relâchement, nos supporters étaient juste à côté (du lieu de célébration) », évacuait le premier buteur du soir. Thomas Meunier, homme de grands rendez-vous qui disputait son premier derby du Nord, voulait lui aussi défendre ses couleurs. « Je pense que ça aurait réciproque si ça avait été une situation inverse à Lille », préférait-il sourire.

Avant de conclure : « C’est un moment de joie et d’émotion à partager avec les coéquipiers et le staff. C’est important que tout le monde puisse exprimer sa joie dans ce genre de moment. On connaît tous l’importance de cette rencontre, autant pour nous que pour les supporters. Je crois que c’est surtout une victoire pour les supporters. C’est le football, c’est le folklore. Je me suis fait insulter pendant tout le match le long de ligne, ce n’est pas pour autant que je me suis plaint (sourire). Ça va dans les deux sens ». Rendez-vous en mars prochain pour un nouvel épisode d’une rivalité qui en ressort encore plus électrisée.

Enzo PAILOT, à Lens

Crédits photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport