Le Journal du Real
·31 de enero de 2025
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·31 de enero de 2025
L’arrivée de Nicolas Anelka au Real Madrid en 1999, à seulement 20 ans, faisait de lui un prodige du football. Son transfert, dont l’équivalent actuel avoisinerait les 200 millions d’euros, le propulsait dans l’un des plus grands clubs du monde.
Pourtant, son passage à Madrid se transforme vite en un calvaire, marqué par des tensions internes, une intégration défaillante et une pression médiatique écrasante.
Dès ses premiers pas, Anelka réalise que son accueil au sein du vestiaire est loin d’être chaleureux. Il confie : « J’apprends très rapidement qu’il y a des cadres qui vont voir le président pour lui dire : ‘Pourquoi tu le fais signer ?’ C’est ça qui a plombé un peu mon histoire avec le Real ».
Cette hostilité immédiate ne fait qu’accentuer le sentiment de rejet du jeune attaquant, déjà confronté à un vestiaire bien installé et marqué par une forte hiérarchie.
Une anecdote marquante de son passage au club résume parfaitement cette atmosphère de rejet. Anelka raconte : « Quand j’arrive, je n’ai pas de place dans le vestiaire, je n’ai pas mon casier, ce qui n’existe pas aujourd’hui ». Mais l’humiliation ne s’arrête pas là.
Lors de son premier entraînement, il vit un épisode particulièrement humiliant : « Les mecs arrivent, ils me disent ‘excuse-moi, ça c’est ma place’. Je me lève, je vais à droite et un autre me dit ‘excuse-moi, ça c’est ma place’.
Sur le terrain, la situation n’est guère plus favorable. Recruté pour évoluer aux côtés de Fernando Morientes et Raúl, Anelka s’attend à une collaboration fluide avec ces talents : « Moi je pensais que j’allais jouer avec Morientes et Raúl en soutien, mais à chaque fois qu’on a joué comme ça, ça ne fonctionnait pas », confie-t-il.
La réalité est bien différente et très vite, il se retrouve sur le banc : « Au bout du 3e match, j’étais sur le banc. Au départ, c’est le président qui me veut. Le coach, c’est John Toshack, qui se fait virer au bout de six matchs. Il ne savait pas quoi faire de moi ». La pression pesant sur lui ne vient pas seulement de ses coéquipiers, mais aussi de l’incapacité des entraîneurs à l’intégrer dans un collectif déjà bien rôdé.
Ce manque de patience du club envers un jeune joueur talentueux est manifeste. Anelka estime qu’on ne lui a pas accordé le temps nécessaire pour s’adapter au jeu espagnol et à la culture du Real Madrid, comme l’a eu Kylian Mbappé cette année : « Je pense que j’aurais mérité, avec le statut que j’avais, un peu plus de patience ».
Au-delà des conflits internes, c’est la pression médiatique qui va finalement exacerber son malaise : « Paparazzi h24, t’es chez toi, dans ton jardin, il monte sur les toits de voiture et ils filment ».
L’acharnement constant des journalistes a aggravé son mal-être et sa solitude. Un jeune joueur introverti, comme il le décrit lui-même, se retrouve face à une surveillance permanente devenue insupportable. Chaque geste, chaque expression est scruté, et cela le pousse à commettre des erreurs regrettables : « J’ai été suspendu pendant un mois, j’ai dû faire des excuses pour revenir, c’était n’importe quoi ».
Aujourd’hui, Anelka reconnaît que son passage au Real Madrid a été un véritable « crash test » pour lui, mais aussi pour le club : « Le club a appris des erreurs que j’ai faites et qu’ils ont faites ». En effet, cette expérience fut un échec de part et d’autre.
Nicolas Anelka lors de la finale de Ligue des champions 1999-00 contre Valence à Paris (Photo by Henri Szwarc/Bongarts/Getty Images)
Le Real Madrid, qui n’a pas su gérer l’intégration d’un jeune joueur aussi prometteur, et Anelka, qui n’a pas supporté l’intensité de la pression à Madrid, en viennent à cette conclusion. Tout de même, le joueur passé par Chelsea insiste pour rétablir la vérité : « Ce n’est pas eux qui ont voulu que je parte, c’est moi qui ait demandé à partir, car il s’est passé beaucoup trop de choses ».
Finalement, malgré son rôle décisif dans l’obtention de la Ligue des champions, l’histoire de Nicolas Anelka au Real Madrid s’apparente à celle d’un transfert raté, mal géré à tous les niveaux.
Si le club en a tiré des leçons pour la gestion des stars suivantes, Anelka, lui, garde un goût amer de cette aventure. Une histoire marquée par le rejet, l’absence de soutien et une pression médiatique insoutenable, qui a figé son épanouissement à Madrid.
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