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·11 de septiembre de 2024
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Didier Roustan, journaliste sportif qui suivait le football depuis près de 50 ans, s'est éteint à l'âge de 66 ans. L'occasion de revenir sur quelques unes de ses sorties fortes !
C'est une grande voix des médias sportifs français qui s'est éteinte ces dernières heures. Didier Roustan, journaliste à TF1, France 2, Canal Plus ou encore l'Equipe durant un long parcours de 50 ans, va laisser un vrai vide dans le monde du football. Didier Roustan, un homme avec une vision romanesque du football mais aussi des avis tranchés. Illustration avec dix déclarations fortes sur les grands acteurs du football.
« Pour moi, Kylian Mbappé n’est pas un génie du foot. C’est un crack. Absolu. Un homme de son époque. Le foot, pour moi, c’est une affaire d’émotions. Je ne payerais pas pour voir jouer Mbappé . Je payerais pour voir jouer Javier Pastore. »
En marge de la finale de la Ligue des champions 2018, où Loris Karius a commis plusieurs boulettes offrant la victoire au Real Madrid contre Liverpool, Didier Roustan fustige le comportement de Sergio Ramos auparavant. « 2 à 3 minutes avant l'erreur fatale de Karius... Mais si vous aimez Ramos libre à vous. Et si vous trouvez normal l'impunité dont il bénéficie depuis si longtemps, libre à vous aussi. »
« Je me vois mal critiquer l’hygiène de vie de Neymar compte tenu de la mienne… mais je ne suis pas un sportif de haut niveau. C’est vrai que les joueurs sud-américains ne sont pas des gens qui se couchent à 22 heures. Cela fait partie de son équilibre et de son génie, tu ne pourras pas le changer. Je ne suis pas un spécialiste du sommeil mais ça compte dans la récupération, alors si tu passes du temps sur les écrans jusqu’à 3 heures du matin… Le fait est que son hygiène de vie nuit à son physique de footballeur. Je ne le critique pas mais c’est un fait. Leonardo est dans son rôle. Mais si tu ne dors que trois heures avant d’aller t’entraîner et qu’après tu compenses en faisant des siestes, avec des up des down, ça nuit. »
« Déjà, ce n’est pas le meilleur joueur de tous les temps pour moi. Pour moi, le meilleur de tous les temps, c’est Pelé. Ensuite, c’est Maradona, et Messi arrive en troisième. Il est le meilleur joueur de ces deux dernières décennies. Maradona-Messi, il y a des similitudes : Argentins, gauchers, petits, explosifs, etc. Mais Maradona a réalisé des choses avec des équipes improbables comme Naples et l’Argentine 1986, alors que Messi était dans l’une des meilleures équipes du monde de club, à Barcelone et qu’il était beaucoup plus protégé. Le football était violent, avant. Et Maradona, il y a un côté romantique et une forme de générosité que je ne trouve pas forcément chez Messi. Et Pelé en numéro 1, c’est sans doute lié à l’enfance parce qu’il m’a ébloui très jeune et qu’il avait vraiment tout ! »
« La victoire écrase tout, même dans des grands pays de football, comme l’Italie en particulier parce que, eux, ils s’en foutent pas mal de la manière. Cependant, il faut aussi ces voix qui s’élèvent pour dire : « OK, c’est formidable, mais qu’est-ce qu’on s’emmerde. » Surtout par rapport aux joueurs que l’on a, des gars de qualité qui jouent dans des grands clubs ! Autrefois, le pays qui gagnait la Coupe du monde imprégnait un style dont beaucoup d’équipes s’inspiraient ensuite. Or, qui s’est inspiré du jeu de l’équipe de France de 2018 ? Personne. »
« Le débat Messi contre Ronaldo ? Lorsque tu parles de Messi, tu fais un débat pour savoir si c’est le meilleur joueur de l’histoire avec Pelé et Maradona. Si tu parles de Ronaldo, ils sont rares ceux qui pensent ça… Sauf pour les forcenés. Messi ? C’est un génie… C’est un génie ! Si on le compare à Maradona, c’est qu’il y a cette tendance-là… Il fait des choses hors-normes ! D‘un point de vue des compétitions internationales, il y en a un qui a remporté une Copa America, Ronaldo a lui remporté un Euro miraculeusement. Messi a quand même disputé 5 finales de Copa America et une finale de Coupe du Monde ! Donc tu ne peux pas comparer au niveau de l’équipe nationale, après en club il y a effectivement match. »
Alors que Erling Haaland est en route pour un sextuplé historique face à Leipzig en Ligue des champions (7-0), Pep Guardiola choisit de le sortir. Roustan n'apprécie pas du tout... « C’est le soir de Haaland. Il peut marquer l’histoire. En moins d’une heure, il a inscrit cinq buts, il n’y a pas de raison qu’il n’en marque pas un ou deux dans la demi-heure qui suit. C’est plus qu’un manque de délicatesse ou de panache. Faire ça à un joueur, alors que tu peux tout expliquer, le match il est plié, il n’y a pas d’histoire de « il vaut mieux contrôler le jeu, etc », tu enlèves la possibilité à ce joueur de marquer l’histoire dans la Ligue des champions, parce que personne n’a marqué six buts. Je trouve ça minable. Je trouve ça terrible. Je le disais avant qu’il ne le sorte : « Là, s’il y a bien quelqu’un que tu ne vas pas changer, c’est Haaland. » Je trouve ça minable. »
« Sans doute celui de Cannavaro. Ce n’est pas que je n’ai pas aimé : c’est un défenseur intraitable et il a certainement bien joué son rôle dans cette Coupe du monde 2006. Ce Ballon d’or devait revenir à Zidane, mais pour son geste insensé sur Materrazzi, on ne pouvait le lui donner. J’aurais préféré Pirlo, c’est plus en rapport à ce que j’aime. »
« Benzema, beaucoup de ses buts, pour moi sont des œuvres d'art. Je serais l'agent de Benzema, je monterais une galerie et il y aurait ses buts. »
« Il est intimement lié à ma jeunesse. C’est le roi du football. Il m’a fait découvrir des choses que je ne pouvais même pas imaginer. J’étais un grand fan du Brésil quand la France ne jouait pas la Coupe du Monde 1970. J’avais vu tous les matchs à la télévision et c’était fantastique. À l’époque, j’avais 11 ou 12 ans. Pelé m’a ouvert l’esprit au football. J’ai été marqué à vie par cette équipe du Brésil, par sa manière de jouer et par le chef d’orchestre ultime qui était capable de tout faire. Après, il y a des choses liées à mon métier de journaliste. C’était quelqu’un de très doux et de très pro et plus engagé que l’on peut penser. Il faut imaginer que ce n’était pas facile d’être le roi du football dans un pays comme le Brésil, où tout est affaire d’État. À chaque fois que je l’ai croisé par la suite, il me disait toujours qu’il avait fait des milliers d’émissions de télévision mais que celle que nous avions faite pour Téléfoot, il ne pourrait jamais l’oublier. »
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