"L’injustice et la colère m’ont nourrie" : Gaëtane Thiney se confie sur sa carrière | OneFootball

Avant de raccrocher les crampons, Gaëtane Thiney est revenu sur sa carrière et la trace qu'elle laissera dans le football féminin.

À 39 ans, Gaëtane Thiney n’a plus beaucoup de dimanches de foot devant elle. Mais ce dimanche 11 mai, elle jouera encore. Contre le PSG, au Parc des Princes, en demi-finale du championnat. "Je leur ai dit que moi, je n’aime pas le dimanche soir, je n’ai jamais aimé. Ça me donne le cafard. Je ne peux pas arrêter ma carrière un dimanche soir. Un vendredi, ce serait mieux." Le calendrier lui donne raison : finale ou petite finale, son dernier match aura lieu le vendredi suivant. Derrière l’humour, il y a l’envie d’aller au bout. Une forme d’exigence, intacte. Malgré l’émotion née du premier trophée de sa carrière, remporté six jours plus tôt contre ce même PSG, Thiney s’est très vite remise en marche. "Ça a été une émotion indescriptible et presque irréelle. Même si très rapidement, je me suis déjà tournée vers le match de dimanche."

"Le football féminin n’est pas le football masculin en miniature"

En quittant le terrain, Thiney ne quitte pas une simple carrière. Elle referme un chapitre de 25 ans de haut niveau, dont 16 passés à Juvisy devenu le Paris FC. Ce n’est pas rien. Mais c’est avec l’équipe de France qu’elle laisse une page inachevée. "Ma carrière en bleu est extraordinaire, mais devrait l’être encore plus. Elle a été merveilleuse, très difficile, parfois très blessante. Elle m’a fait faire beaucoup d’insomnies. Mais l’injustice, la colère m’ont nourrie aussi dans le bon sens.", a-t-elle confié à l'AFP. À l’heure où le football féminin s’ouvre toujours plus au professionnalisme, Thiney ne cache pas ses réserves. Non pas sur l’évolution elle-même, mais sur ses effets de surface : "Le football féminin n’est pas le football masculin en miniature. Je préférerais que les joueuses ne soient pas la copie des joueurs."

Elle pousse plus loin. "Il y a une nuance entre starifier et devenir un rôle modèle. Et nous, les filles, on a le devoir de porter des messages, de faire avancer la société, de faire avancer le sport de haut niveau." Là encore, pas de nostalgie, mais une ligne de conduite. Ce qu’elle appelle "le moment le plus fort" de sa carrière n’est pas un but, ni une sélection, ni même une récompense individuelle. C’est ce 3 mai 2025, au stade de l'Épopée à Calais, lorsqu’elle brandit la Coupe de France avec le Paris FC. "On me dit que c’est le moment le plus fort, mais c’est justement parce qu’il y a eu tous ces moments avant que cette victoire est si spéciale." Reste un dernier objectif. Et une promesse non dite : ne pas finir un dimanche soir ou un vendredi par un match avec moins d'enjeu.

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