Les mots forts de Bafé Gomis - ASSE | OneFootball

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·1 de mayo de 2024

Les mots forts de Bafé Gomis - ASSE

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Son arrivée à l'ASSE

Bafé Gomis : "J'étais en équipe du Var. Lors d'un match, j'ai été approché par pas mal de recruteurs, notamment celui-là de Saint-Etienne. J'avais fait des essais. Rennes et à Auxerre été interessé. Et puis à Rennes, j'avais un cousin qui jouait, qui voulait m'y amener. Il était déjà au centre de formation. Et puis après un essai à la Saint-Etienne qui s'avérait concluant, ma mère m'a tout de suite dit qu'on resterait sur ce choix de Saint-Etienne.


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C'était un projet, mais à l'époque, il n'y avait pas trop d'argent. C'était plutôt un accompagnement, une parole donnée. Et comme il y avait pas mal de grands frères africains, notamment des Sénégalais, qui avaient promis à mes parents de me couver, il y avait Frédéric Mendy, Alassane N'Dour. Les dirigeants Stéphanois, Gérard Fernandez et Christian Larièpe, ils ont mis tout en place à l'Etrat pour que je puisse vivre et terminer mon adolescence. Et commencer ce rêve de devenir footballeur parce que quand on est dans un quartier, malheureusement, c'est un rêve lointain qu'on ne peut pas toucher. Mais une fois que tu arrives à rentrer dans un centre de formation, on met tout en sorte et on fait tout en sorte pour que tu deviennes le footballeur pour vivre de ta passion.

Arriver à Saint-Etienne?  C'était un changement, mais c'était un changement voulu, je voulais sortir de ce contexte du Sud. Vous savez, dans le Sud, on met tout de suite les lunettes, on sort, c'est la mer et tout ça. Moi, on m'a inculqué des valeurs très tôt. qui est le respect, le sens du travail et le goût du travail bien fait. C'est des valeurs qui étaient chères à mes parents. Et je pense qu'à Saint-Etienne, à l'Étrat, il y avait vraiment tout pour penser qu'au football.

L'environnement était favorable pour moi, parce qu'il y a des enfants qui ont été formés par exemple à Monaco. et qui avait toutes les tentations derrière et tout ça. Mais moi, mes parents, ils voulaient me sortir du quartier, découvrir autre chose et que je n'ai pas l'occasion de rentrer chaque week-end chez moi.

Pour changer une mentalité, pour construire un homme, il fallait couper le cordon familial. et grandir désormais loin de ses parents et je pense qu'au début c'était pas évident parce que les deux premiers mois j'ai passé pas mal de temps à la cabine téléphonique à pleurer le manque que je ressentais. Au début, je ne devais pas connaître grand monde. Mais après, je me suis bien adapté. Après cette période d'adaptation, j'ai vécu dans le centre de formation stéphanois des magnifiques moments qui sont pour moi mes meilleurs souvenirs de ma carrière footballistique.

C'était intense, avec l'école jusqu'à 15h, après tu sors de l'entraînement. La concurrence. Tu sais que vous êtes 20 ou 30 dans l'équipe, il n'y a que 3, 4 qui, si ça se passe bien, qui vont devenir professionnels. De vivre avec cette pression-là et puis la promesse que je m'étais faite à moi-même et à mes parents.

C'était pas évident. Mais quand tu arrives après à jouer de cette pression, quand tu arrives en professionnel, c'est de la rigolade parce qu'une fois que tu as signé ce contrat-là, et que tu as compris le fonctionnement, c'était agréable. A l'époque, on jouait mais on n'était pas encore professionnels. En tout cas aspirant au début. Aujourd'hui les joueurs n'ont pas encore joué, qu'ils sont déjà professionnels. Donc à l'époque c'était vraiment un aboutissement de signer professionnel. C'était un ouf de soulagement."

[...]

Je le sentais arriver parce que j'avais joué en professionnel. Je l'ai signé en 2004-2005. Après être monté avec Saint-Etienne, avoir été un joueur important dans la fin de saison parce que j'avais joué une dizaine de matchs et j'avais marqué deux buts avec Frédéric Antonetti. Saint-Etienne n'a pas reconduit le contrat du coach Antonetti, donc ça a été difficile au début avec Elie Baup pour moi. Je n'avais pas trop de temps de jeu, donc on m'a prêté pour que je m'aguerrisse à Troyes.

Dimitri Payet vu par Gomis

Bafé Gomis : "Payet ? C'est un joueur de classe mondiale. Et encore une fois, lui il fait une grande carrière. Mais je pense que c'est un joueur qui doit être au niveau De Bruyne. Quand il est en Angleterre, il revient à Marseille par amour. Mais moi, je jouais à Swansea à cette époque-là et je pense qu'il doit jouer à Manchester, à Chelsea, à City. Il fait le choix de revenir à Marseille par amour. Mais vraiment, Dimitri Payet, pied gauche, pied droit, il savait tout faire.

C'est un joueur de classe mondiale. Moi, vraiment, sur son retour à l'OM, genre sur certaines périodes, il était injouable. Il avait des fois ces périodes d'irrégularité, mais quand il était fort, c'était très fort. Il sait faire jouer l'équipe, il a ce touchée qui est propre à lui, pied gauche, pied droit, encore une fois. Quand Bielsa l'a replacé en numéro 10, c'était... un régal de l'avoir derrière soi."

Fréderic Antonetti

Bafé Gomis : "J'ai eu la chance d'avoir eu toujours des entraîneurs... Je ne veux pas le qualifier de dur, mais d'exigeant, Frédéric Antonetti. Après mon premier match et mon premier but, il m'a tapé dans la main parce qu'il m'avait pas mal chahuté durant la semaine. Il m'a dit qu'il fallait que ça dure 15 ans. Aujourd'hui, je suis content d'être en face de toi. Je le remercie, le coach Antonetti, et je lui dis que ça fait 20 ans. Ça fait longtemps. Aujourd'hui que j'ai joué mes premiers matchs sous saison à l'AS Saint-Etienne et je le remercierai jamais assez pour m'avoir fait confiance.

On s'appelle de temps en temps. C'est quelqu'un qui a changé ma vie, ma carrière, mais aussi ma vie. Et je suis quelqu'un, de par mon éducation, de toujours avoir eu cette reconnaissance parce que c'est une marque de confiance.

Mais il aurait pu aussi prendre quelqu'un ou faire confiance à un autre professionnel et il a dit non je vais donner la chance à ce jeune là. C'était osé à l'époque parce que de confier une attaque à un jeune de 18 ans à l'AS Saint-Etienne qui joue la montée c'était pas évident à l'absence de Lilian Compan. Il m'a fait confiance. La moindre chose que je devais lui rendre, c'est de respecter la chance qui m'a été donnée et de continuer cette évolution.

Les entraîneurs continuent à nous suivre, voir comment on évolue sportivement mais aussi humainement. Aujourd'hui, c'est un grand merci. Merci coach. [...] Avant j'étais plutôt un 9,5. J'avais du mal à prendre la profondeur. J'avais du mal à avoir cet esprit de tueur.

On m'a forcé à assumer ce rôle d'attaquant et que tu dois nous faire gagner des matchs. J'ai pris pas mal de soufflantes par mon coach formateur et Frédéric Antonetti. Quand je jouais en CFA, si je ne marquais pas, je n'avais pas le droit de m'entraîner la semaine avec les professionnels. Je pense que ça a été très formateur.

Laurent Roussey

Bafé Gomis : "J'ai eu la chance d'avoir un entraîneur qui ne mâchait pas ses mots, la personne de Frédéric Antonetti, encore une fois, qui m'a fait franchir des paliers. Et puis après j'ai eu, pour terminer cette formation, j'ai eu la chance aussi de rencontrer Laurent Rousset. Il était un grand attaquant, malheureusement il n'a pas eu la carrière suite à cette blessure, mais qui avait une façon de travailler les spécifiques qui était propre à lui et qui m'a fait beaucoup de bien et de gagner cette maturité.

Après mon prêt à Troyes, j'ai eu la chance de bénéficier du départ de Fred Piquionne parce que quand je reviens le club ne compte pas forcément sur moi. Mais dans la vie, des fois, il y a des opportunités, des chances qui s'ouvrent et il faut saisir sa chance, cette opportunité. Et je pense que suite à son départ, ils ont recruté, Matt Moussilou, qui était un attaquant aguerri et confirmé du championnat de France. Mais j'ai eu la chance d'avoir une conversation avec Laurent Rousset, qui était mon mentor, avec qui j'avais beaucoup travaillé devant les buts.

Il m'a dit, tu sais, on a recruté Matt Mousilou, et c'est normal, suite au départ de Piquionne, mais si tu joues et que tu es bon, que tu marques des buts, c'est toi qui jouera. Et c'est ce qui s'est passé. On était à Nancy et j'ai commencé à marquer un ou deux buts et ça a lancé ma saison. Et je pense suite à cette saison-là, le dernier match de la saison c'est contre Marseille. On ne me fait pas jouer et là voilà ma personnalité, mon caractère qui peut plaire ou pas plaire mais je pense que pour réussir il faut avoir de la personnalité et du caractère. On ne me fait pas jouer sans explication alors que je suis le meilleur buteur du club. J'avais 10 buts. On m'avait dit que si tu marquais tu jouais. Moi, de jouer contre l'équipe de Marseille, ça me tenait à cœur. Et puis Saint-Etienne - Marseille, c'était une grande affiche. C'était un stade à guichets fermés. Et c'est même historiquement une certaine rivalité aussi. J'avais invité une trentaine de gamins du quartier où j'ai grandi.

Si je ne joue pas, je mérite une explication. Je ne regrette pas ce choix, mais je pense qu'aujourd'hui avec la maturité, je regrette la forme. À l'époque, avec mon âge et les yeux d'un jeune joueur, je pensais que j'avais raison. Aujourd'hui, je dis que j'avais raison de montrer ma personnalité, mon caractère, de m'affirmer. Mais si c'était à refaire, j'aurais fait différemment.

Je pense que ça m'a aidé parce qu'après cet épisode, ma relation avec les dirigeants stéphanois a changé. Quand j'ai raison, ils savent que je ne mâcherai pas mes mots. Et je pense qu'il y a beaucoup de joueurs, à mon époque, parce que le football était différent, qui ont manqué de personnalité, de caractère pour épouser une carrière de haut niveau. Je pense que c'est ce qui fait la différence.

La pression de Geoffroy-Guichard

Bafé Gomis : "Jouer à Geoffroy Guichard, de défendre ses couleurs à Saint-Etienne. Quand on est jeune, ce n'est pas facile de gérer cette pression. Quand on parle de Chaudron, Geoffroy Guichard, quand il est archi-combe, c'est vraiment difficile. C'est difficile, et puis tu sais, c'est un club qui a ce lourd passé, qu'on le veuille ou non. L'épopée des Verts, l'épopée des Champions de France. On le voit aujourd'hui, quand je regarde en deuxième division, les chaudes ambiances à Geoffroy Guichard. Vraiment, quand tu les vis très jeunes, moi j'ai eu la chance d'être formé là-bas, donc je les ai connus. J'ai connu la D2. J'ai connu les difficiles moments de la deuxième division, j'ai tout connu. Et puis même avec l'odeur, je vous passe les odeurs de juin et tout ça. C'était les merguez, c'était chaud vraiment. C'était le foot populaire.

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