Le Petit Lillois
·24 de noviembre de 2024
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Il y a plus d’une dizaine d’années, le LOSC remportait la Coupe de France, son premier trophée depuis cinquante-six ans. Celui-ci aurait pu, par une autre version de l’histoire, ne jamais être soulevé. C’est donc ça le multiverse.
« Un coup-franc mythique », c’est ainsi que la cellule de communication du LOSC décrit le missile envoyé par Ludovic Obraniak dans les cages parisiennes le 14 mai 2011. Cette réalisation, qui restera à jamais dans les mémoires du peuple lillois, aurait bien pu ne jamais être inscrite en raison des choix tactiques opérés par Rudi Garcia.
« Le onze de départ était souvent le même, et on le connaissait, mais sur cette finale, Flo’ (Balmont) est absent. Il est blessé. Donc, pour moi, je vais jouer dans un milieu à trois avec Yo’ (Cabaye) et Rio (Mavuba). On fait la causerie, le diaporama déroule et la composition tombe. Je cherche mon nom et je ne le trouve pas. Je vois Idrissa (Gana Gueye) qui commence le match. Je suis remplaçant. Quelque chose monte en moi. Je l’ai vécu comme une injustice au vu du rôle de joker que j’avais eu toute la saison. Je me suis levé et je suis parti en pleine causerie », confie Ludovic Obraniak, facteur X lors de cette finale et invité prestigieux de la cellule de communication du LOSC au cinéma de Templeuve dans un format publié quelques jours avant les 80 ans du club.
« Si j’avais manqué ce moment là, je m’en serai voulu toute ma vie »
L’international polonais se souvient : « Je suis tellement en colère que j’appelle un taxi, je veux partir. Dans mon esprit, je ne voulais pas la jouer (la finale) et partir. Flo’ m’a vu et a couru avec Pierrot (Pierre Alain-Frau). Ils viennent frapper à la porte de ma chambre. Je suis en train de faire mon sac, j’allais partir. Ils m’ont passé une soufflante en me disant que j’étais un petit c**, un égoïste, que je ne pensais qu’à ma gueule, que je n’avais pas le droit de gâcher le travail de l’équipe et que je n’allais peut-être plus jamais vivre de finale. Ils arrivent à me convaincre de rester et tout le monde fait comme s’il ne s’était rien passé. Quand je monte dans le bus, le taxi est là, se gare. Je fais comme si de rien n’était. Je tirais une tronche pas possible », en sourit-il aujourd’hui.
Ludovic Obraniak était bel et bien présent lors de cette finale, et sa colère aussi : « Pendant la première période, j’ai essayé de canaliser cette colère là, parce que j’étais toujours persuadé que j’aurais dû être titularisé, explique-t-il. Je suis à l’échauffement dès la mi-temps, donc je pense que je vais rentrer assez vite, mais le temps file et il ne se passe rien. J’étais en feu. Arrive la 89e minute. J’avais pour habitude (sur coup-franc) de viser le deuxième poteau un peu comme ça. Pour être honnête, je la tape un peu fort. Finalement, elle est portée par l’émotion. Je suis tellement dans un état second, que ce ballon est porté par les émotions de la journée », et fait trembler les filets pour offrir la victoire au LOSC (0-1) et le titre en Coupe de France. « Si j’avais manqué ce moment là, je m’en serais voulu toute ma vie. Je leur (Florent Balmont et Pierre-Alain Frau) éternellement reconnaissant. […] J’aimerais le revivre, je paierais pour le revivre », conclut ainsi Ludovic Obraniak, personnage marquant de l’histoire moderne du LOSC.
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