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Lucarne Opposée

·2 de octubre de 2024

La naissance du gol olímpico

Imagen del artículo:La naissance du gol olímpico

Il y a cent ans aujourd’hui, Cesáreo Onzari inscrivait le premier but de l’histoire sur corner direct face au champion olympique uruguayen. Et venait d'inventer le gol olímpico.

Octobre 1924, la sélection uruguayenne domine le monde. En décrochant le titre mondial lors du championnat organisé dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris au terme d’un parcours parfait, la Celeste a révolutionné le football mondial. « Nous avons ici le vrai football. En comparaison avec celui-ci, celui que nous connaissions avant, celui que nous jouions, n’était rien d’autre qu’un jeu de cours d’école », écrit Henry de Montherlant durant ces JO alors que Gabriel Hanot résume d’une phrase la domination uruguayenne lors de cette compétition « c’est comme comparer des purs sangs arabes à des chevaux de ferme ». Sur son continent, la Celeste a pour habitude de croiser le fer avec l'Argentine. Depuis le premier organisé en 1901, les deux équipes se sont affrontées à quatre-vingt-trois reprises, faisant du duel entre voisin un véritable clásico rioplatense. Si l’Uruguay mène alors sur le plan comptable, 1924 marque un tournant, il est sans aucun doute le sommet de la rivalité. Cette année-là, les deux sélections se sont même affrontées deux fois le même jour (le 25 mai), de part et d’autre du Río de La Plata. Mais le titre décroché à Paris change la donne. L’Uruguay étant champion du monde, tout affrontement avec la Celeste n’est désormais plus une question d’hégémonie locale mais est vécu comme une nouvelle finale mondiale, comme si les principes de la boxe s’appliquaient au football.


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Vingt-quatre, revivez les Jeux Olympiques de 1924

Le dimanche 21 septembre 1924, Uruguay et Argentine s’affrontent à Montevideo et se séparent sur un score nul de 1-1, l’Albiceleste égalisant sur un but de l’attaquant de Boca Juniors, Domingo Tarasconi. Ce nul laisse un tel goût d’inachevé que les deux voisins du Río de La Plata décident d’une revanche. El Gráfico écrit alors : « Soulignons qu’entre Argentins et Uruguayens, qu’ils soient champions ou non de telle ou telle compétition, l’égalité des forces observées depuis quinze ans dans des luttes internationales persiste ». Une revanche est programmée une semaine plus tard à l’Estadio Sportivo Barracas, la grande enceinte de Buenos Aires à l’époque où l’on venait voir chanter Carlos Gardel ou encore Luis Ángel Firpo, le premier Latino-américain à disputer un titre mondial, y boxer. Mais en ce dimanche 28 septembre, les attentes sont trop élevées. Au point que 42 000 personnes ont payé un billet pour assister à la rencontre, La Nación évoquant même la présence de 52 000 personnes en comptant les invitations. Bien trop pour une enceinte qui ne peut en accueillir que 37 000 à l’époque. En essayant de se faufiler à travers les murets du stade, les supporters sans billets provoquent alors de grands mouvements de foule et une invasion du terrain. Face au chaos engendré, le match, qui avait débuté depuis quatre minutes, est interrompu et reporté au 2 octobre.

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Olímpico

Pour le vrai match retour, un grillage est installé autour du terrain, des contrôles sont instaurés aux entrées et la capacité réduite à 15 000 spectateurs. Ils sont finalement 40 000 à se presser au stade et applaudir une sélection uruguayenne qui réalise sa vuelta olímpica. La rencontre est aussi la première à être commentée à la radio, la première de l’époque, LOR Radio Argentina. L’événement a tout pour être historique, il le devient définitivement au quart d’heure de jeu. Parti côté gauche, l’attaquant argentine Gabino Sosa défie la légende José Nasazzi qui concède alors le corner. S’approche alors un jeune attaquant de vingt-et-un ans, Cesáreo Onzari.

José Nasazzi, le grand capitaine

Né le 22 février 1903, Cesáreo commence à jouer au football dans les catégories de jeunes du Sportivo Boedo puis à Mitre. En 1921, il rejoint le quartier de Parque Patricios pour évoluer à Huracán. Il y reste jusqu’en 1933, entrant dans la légende d’un club avec lequel il décroche les quatre premiers titres de son histoire. La Razón le décrit comme un joueur « véloce, juste dans le jeu, habile dans sa capacité à éliminer le défenseur, précis dans son tir au but ». Onzari débute avec la sélection en 1922, il est alors considéré comme l’un des plus grands talents de son époque. C’est donc lui qui pose le ballon à la limite de l'arc de cercle et envoie un tir puissant à la trajectoire rentrante qui surprend Andrés Mazali et finit au fond des filets. Les 30 000 spectateurs présents ce jour-là viennent d’assister au premier corner direct de l'histoire du football. « C'est venu comme ça. Il est entré parce que ce jour-là, c’était écrit ainsi. Je n'ai jamais réussi à en mettre un autre ». À quelques mois près, son but n’aurait pas été accordé. En juin 1924, l’International Board avait en effet modifié son règlement, en particulier les articles 10 et 11, afin qu’un corner soit considéré comme un coup franc direct et donc qu’il soit autorisé à le tirer directement vers le but. Onzari le savait, Ricardo Villarino, l’arbitre uruguayen de la rencontre aussi. La presse argentine parle alors d’un but inscrit face aux olímpicos. Il devient rapidement le gol olímpico.

Andrés Mazali, un regard

L’Argentine s’impose au final 2-1, Domingo Tarasconi lui offrant la victoire après l’égalisation de Pedro Cea. Si ce match entre dans l’histoire pour le geste d’Onzari, il entre aussi dans l’histoire du clásico rioplatense par sa fin houleuse, le rencontre étant interrompu à quatre minutes de la fin. El Gráfico écrit : « Rarement nous aurons connu sur un terrain de jeu la douloureuse impression d'égarement que nous avons éprouvée à l'épilogue du match. Les scènes de guérilla entre les champions olympiques et le public, celle de Scarone luttant bec et ongles avec les policiers qui tentaient de l'empêcher de quitter le terrain, sont sans précédent dans les batailles internationales du Rio de la Plata. Nous ne pouvons pas expliquer comment il a été possible d'atteindre une telle exaltation et un tel manque de bon sens, et si nous en cherchons l'origine, nous devons dire, en honneur de la vérité, que nous la trouverions également dans la conduite des deux parties. […] Il n'y a pas d'autre façon d'expliquer le jeu quelque peu brutal des visiteurs lorsqu'ils ont vu la puissance de l'équipe argentine, ni les bouteilles et les pierres qui ont été lancées pour cette raison, surtout celles qui visaient d'abord le gardien Mazali, qui n'a pas participé aux interventions violentes de ses coéquipiers. La note de folie maximale a été donnée par presque tous les champions olympiques qui ont arrêté de jouer pour se livrer à une véritable bataille avec le public. […] Lorsque les Uruguayens ont quitté le terrain, les hommes de l'équipe argentine les ont poursuivis pour leur demander de changer d'attitude. Leur intervention n'ayant pas eu de résultat, ils sont revenus pour se conformer au règlement qui les oblige à rester sur le terrain jusqu'à la fin du temps de jeu ». Plus rien ne sera alors pareil. Un mois plus tard, l’Uruguay affronte l’Argentine lors du dernier match du Campeonato Sudamericano. Le 0-0 qui sanctionne le match confirme la supériorité de la Celeste qui décroche alors son cinquième titre. Absente en 1925 en Argentine, la sélection uruguayenne remporte l’édition 1926, devant l’Argentine, s’incline en 1927 face à son voisin mais prend sa revanche lors des deux finales mondiales suivantes : à Amsterdam en 1928 et à Montevideo en 1930.

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Reste que l’histoire n’oublie pas Cesáreo Onzari. Lorsque ce dernier décède le 7 Janvier 1964, La Razón écrit : « Onzari était un sportif intègre, il peut être considéré comme l'un des prototypes du football amateur. Ailier gauche de la célèbre équipe d’Huracán dans les années vingt, ailier d'une ligne complétée par Loizo, Chiessa, Stábile et Spósito, il a été un joueur important au point de devenir international, mais il est toujours resté à un niveau modeste. Il n'était pas une star, il ne voulait pas l'être parce que son caractère et sa personnalité l'en empêchaient, mais ceux qui voulaient le voir, le spectateur qui ne se laissait pas éblouir par les jongleries, trouvaient toujours en lui l'élément capable de jouer cent matches avec la même efficacité, avec le même désintérêt pour le spectacle, avec le seul désir de jouer avec la même passion ». En 1939, le Sportivo Barracas perd son affiliation à la fédération, trois ans plus tard, il cède son terrain, l’Estadio Sportivo Barracas disparait en 1942. Ricardo Lorenzo Bocorotó écrit alors dans El Gráfico : « La petite loge, les tribunes, tout disparaissait dans le vieux stade du Sportivo Barracas, théâtre de matchs inoubliables. Les vestiaires s'écroulent, les piles de briques s'effritent et, dans la poussière de chaux, les souvenirs émergent... Vous vous souvenez ? C'est ici que l'équipe olympique uruguayenne s'est inclinée en 1924. Ce fut le match le plus mémorable de l'histoire du football du Río de la Plata ».

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