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·3 de julio de 2025
"Je n'ai pas envie de jouer pour perdre" : Pogba (Monaco) défie le PSG

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Paul Pogba est officiellement un joueur de l’AS Monaco. Après plusieurs années marquées par les blessures, une suspension pour dopage et des tourments personnels, le champion du monde 2018 veut se reconstruire sur le Rocher. Retour sur sa première conférence de presse avec l'ASM.
Après trois années noires, Paul Pogba revient à la lumière. Ce jeudi 3 juillet, le champion du monde 2018 a été officiellement présenté par l’AS Monaco, son nouveau club. Visage souriant, corps détendu mais regard déterminé, l’ancien milieu de la Juventus et de Manchester United n’a rien perdu de son aura. À 32 ans, La Pioche n’est pas venu sur le Rocher pour faire du tourisme. Il veut retrouver son niveau, goûter à la Ligue des Champions et, peut-être, revêtir à nouveau le maillot de l’équipe de France. Dans une salle de presse comble à La Turbie, Pogba s’est livré avec une sincérité rare. L’émotion, palpable dans ses mots comme dans ses gestes, faisait écho à une scène forte : les larmes versées au moment de signer son contrat avec le club princier. "Beaucoup d’émotions, c’est très rare de me voir pleurer comme ça. J’espère que vous en avez bien profité (rires). Énormément d’images sont venues dans ma tête… le dopage, la blessure, tout ça. Revenir et signer dans un club qui a cru en moi, c’était tout ça qui revenait au moment de la signature. Je n’ai pas pu me retenir", a-t-il confié.
Depuis son dernier match avec les Bleus, le 29 mars 2022 face à l’Afrique du Sud (victoire 5-0), Paul Pogba n’a plus foulé les terrains de haut niveau. Blessures à répétition, suspension pour dopage de 18 mois, et même une affaire de séquestration. Rares sont les joueurs revenus d’aussi loin. Mais lui, a tenu. "Je déposais les enfants à l’école, j’étais un papa très présent, j’allais m’entraîner… et je récupérais les enfants à l’école (sourire). Je ne suis jamais resté trois jours sans m’entraîner. Même dans le doute, j’ai gardé cette discipline. Je voulais que mes enfants me voient jouer sur le terrain, célébrer un but. C’est ce qui m’a poussé à continuer." Son objectif était clair : revenir. Et retrouver un club qui lui permettrait de vibrer à nouveau. Ce club, c’est l’AS Monaco. Troisième de Ligue 1 la saison dernière, qualifiée directement pour la phase de groupes de la Ligue des Champions 2025-2026, l’ASM lui offre un cadre idéal pour se relancer. Et vivre, enfin, ses premières minutes dans le championnat de France, lui qui avait quitté Le Havre dès l’adolescence.
Mais Pogba voit plus loin. En retrouvant du rythme, en enchaînant les matchs et les performances, il espère taper dans l’œil de Didier Deschamps, et rejouer un jour avec les Bleus. "Revenir en équipe de France, ce serait bien sûr un rêve encore, un bonus pour moi", souffle-t-il, avec humilité. Lucide sur la concurrence — "il y a un très, très grand groupe, une belle équipe" —, il n’en perd pas de vue l’essentiel : "Aujourd’hui, je suis à l’étape 1 : revenir et être performant." Il le sait, ce rêve passera par la constance. Pogba veut éviter l’erreur de la précipitation. "Je suis déterminé. J’ai envie de revenir sur les terrains mais je ne dois pas être trop pressé. On va prendre le temps qu’il faut pour être au top de ma forme. Pas à 50 %, mais à 100 %." Avec la Ligue des Champions au menu dès cet automne, l’AS Monaco pourrait bien être le théâtre de sa renaissance. Dans un club en pleine ambition, Pogba veut "prendre du plaisir" mais aussi "ajouter une touche à ce club qui est présent sur le podium depuis deux ans." Et quand on lui parle du Paris Saint-Germain, intouchable en France et armé pour régner sur l’Europe, sa réponse fuse, pleine de fierté : "Je suis un compétiteur. Je n’ai pas envie de jouer pour perdre. Le PSG est peut-être la meilleure équipe d’Europe… C’est un bon challenge. On est venu ici pour gagner."
Paul Pogba ne débarque pas seul dans la nouvelle dynamique de l’ASM. L’autre recrue star, Ansu Fati, prêté par le Barça avec option d’achat, n’a pas caché son admiration. "C’est un grand joueur. Tout le football est heureux de savoir qu’il a repris du service. C’est l’un des meilleurs du monde", a soufflé le jeune Espagnol de 22 ans. Avant d’ajouter, les yeux brillants : "Jouer avec Paul, c’est un rêve. C’était une idole pour mes amis et moi à la Masia." Mais au-delà de l’athlète, c’est l’homme que l’on redécouvre. Marqué par les épreuves, il a aussi été bouleversé par l’annonce du décès de Diogo Jota et son frère, auxquels il a adressé un hommage sincère. "C'était un choc. J’adresse mes condoléances. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Même les personnes qui t’ont fait du mal, des fois tu veux te venger… Mais ce matin, ça m’a aidé à me dire : pardonne. Profite peut-être du temps qu’il te reste, car on ne sait pas combien de temps il nous reste." "Il y a un an, je disais que je n’étais pas mort", glisse-t-il avec un sourire. Et aujourd’hui ? "Mon rêve est de voir mes enfants célébrer un but avec un “dab”. Je pense au futur, et plus au passé".
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